D’où viennent nos jugements à l’emporte pièce et nos croyances durables ?

On passe son temps à juger les autres et soi-même d’ailleurs. Il ou elle est comme ci et moi je suis comme ça. On passe ainsi son temps à s’opposer ou chercher des alliances pour combattre, satisfaire ses propres besoins, parfois au détriment des autres. Nos comportements sont conditionnés en réaction aux informations qui nous parviennent et que nous interprétons au travers de nos filtres. Et ça, c’est dû à deux éléments, notre cerveau d’homo sapiens et de notre éducation depuis plus de 2000 ans, l’inné et l’acquis. Sans comprendre d’où viennent nos comportements, sans prendre conscience de leurs aspects inconscients et non conscients, il est impossible de progresser individuellement et donc collectivement. Comme bloqués ! La crise sociétale que nous traversons actuellement en est une « belle » démonstration.

Je vais vous proposer tout d’abord de comprendre comment est programmé notre cerveau d’homo sapiens que nous sommes depuis 300 000 ans puis comprendre l’impact de notre éducation sur nos jugements. Ceci permettra de répondre à la question « D’où viennent nos jugements à l’emporte pièce et nos croyances durables ? » Je poursuivrai sur le comment individuellement nous devons progresser d’abord, pour ensuite espérer progresser collectivement. Nous aborderons plusieurs concepts et outils utilisés en coaching.

  • La PNL, programmation Neuro Linguistique, « prendre conscience de sa programmation, pour se déprogrammer et se reprogrammer et donc progresser »
  • La CNV Communication NonViolente, « comment se connecter à l’autre »,
  • L’ennéagramme, « recherchez les motivations profondes de mon interlocuteur plutôt que d’interpréter ses comportements. »

C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

Notre cerveau est celui d’un chasseur cueilleur d’il y a 300 000 ans. Sa conception n’a pas évolué depuis. Puisqu’il est descendu de l’arbre depuis pas si longtemps que cela à l’échelle des êtres vivants, son cerveau est conçu pour un environnement d’il y a 300 000 ans. Les hominidés sont passés de la sécurité dans l’arbre à la savane, remplie de dangers de toutes sortes. Vous conviendrez que l’environnement dans lequel nous évoluons aujourd’hui a radicalement changé ! Ce qui ne veut pas dire qu’au détour de notre actuel environnement, le danger n’existe plus.

Quelle que soit notre situation d’il y a 300 000 ans ou d’aujourd’hui, notre cerveau est donc conçu pour repérer rapidement, par nos 5 sens, la menace contre notre vie. Il est conçu pour l’instinct de survie. Ce que je vois, entend, goute, sens, touche est-il dangereux ? Ensuite le cerveau classe l’information binaire, « dangereux » ou « pas dangereux » pour la survie. Le cerveau adore ce qui est simple. Pourquoi ? C’est … simple à comprendre … Compte tenu de la spécificité de notre cerveau qui raisonne, un long raisonnement nous ferait perdre un temps précieux pour analyser les dangers qui se présentent et qui pourraient être préjudiciables à notre survie. Notre cerveau de chasseur cueilleur est donc programmé pour la simplicité. Un de mes sens me donne une information, je juge de la dangerosité, je reste ou je fuis et je mémorise l’information. C’est un comportement inné. La fois suivante, de nouveau un de mes sens me redonne une information, pour aller encore plus vite dans la prise de décision de rester ou fuir, je la compare alors à ce que je connais. Je juge de la dangerosité, je reste ou fuis, je confirme la mémorisation, on dit « je l’ancre ! » Etc. Comme programmé ! C’est le domaine des croyances. Ce type de programmation est du domaine de l’inné pour obtenir un acquis par l’expérience.

Vous rajoutez à cela, notre éducation. Même si on est athée, depuis plus de 2000 ans, notre éducation est basée sur les religions monothéistes qui prônent le bien ou le mal, le beau ou le laid, le vrai ou le faux. Notez bien le « ou » et non le « et » nous y reviendrons. Ce type de programmation est du domaine de l’acquis, par l’éducation. Notre éducation nous a programmé à classer les informations suivant deux boîtes, bien « ou » mal. Est-ce parce que notre cerveau adore la simplicité que notre éducation nous conditionne, de génération en génération, à ce type de schéma réducteur ? Vaste question…

Photo de JJ Jordan sur Pexels.com

En résumé, le fonctionnement même de notre cerveau et notre éducation, l’inné et l’acquis donc, nous conditionnent à juger, toujours et partout ! Pour obtenir un résultat simple à comprendre puis simple à mémoriser. A partir de ce postulat, je vais commencer à faire une « entorse » à notre programmation ! Ce type de fonctionnement n’a pas que du bon « ou » du mauvais. Il a du bon « et » du mauvais en même temps. Aïe… ça, ce n’est pas naturel ! On passe d’un raisonnement simple, blanc « ou » noir à un raisonnement complexe, blanc « et » noir en même temps. Oulà ! C’est une perte de temps ! Et pourtant … ! Pesons le plus et le moins de cette approche. Il y a bien du positif « et » du négatif en même temps. Être programmé de manière innée et acquise à rester centré sur notre instinct de survie, nous a permis d’être encore là depuis 300 000 ans, alors que d’autres hominidés ont disparu, Néandertal notamment. Ça c’est plutôt positif ! Par contre, dans notre environnement du XXIème siècle, fort différent de ce qu’il était il y a 300 000 ans, nos jugements à l’emporte pièce et nos croyances durables peuvent présenter des difficultés, des conséquences fâcheuses, voir un risque pour notre survie même. Eh oui ! Plutôt que d’observer et comprendre le comportement de l’autre, on prend l’information, ce que l’on voit, on compare à ce qu’on connait, on le filtre alors et on juge « bien » ou « mal. » S’en suit une alliance « ou » un combat. Finalement, dans notre comportement inné et acquis, il n’y a que 2 camps possibles, celui du bien « ou » celui du mal. Comment l’humanité peut-elle avancer dans ses conditions ? Et dans la crise existentielle que nous vivons aujourd’hui, relative au réchauffement climatique, comment pouvons-nous contribuer à faire avancer l’humanité, pour notre survie ? Certainement pas avec des jugements à l’emporte pièce et des croyances durables !

Dans la phrase en gras ci-dessus, je viens d’introduire 2 verbes, observer et comprendre. Observer, le cerveau est programmé pour ça, dans sa quête d’instinct de survie. Par contre observer dans le but de comprendre sans juger, notre cerveau est en capacité de le faire, mais pas de manière naturelle. Pour le faire, il faut deux choses ; avoir conscience en même temps du bien « et » surtout du mal de notre programmation innée et acquise et y trouver un intérêt à faire autrement. C’est la base de la PNL, Programmation Neuro Linguistique ! Sans ça, point de salut, impossible de se déprogrammer et se reprogrammer. Impossible de progresser individuellement ! Lire ou relire mon article sur la PNL.

Observer pour comprendre et non pour juger, c’est la base de la connexion avec mon interlocuteur qui trouve son application dans la CNV, Communication NonViolente de Marshall Rosenberg. La CNV n’est pas le monde des bisounours ! Comprendre ne veut pas dire être d’accord. Le verbe comprendre s’entend dans le sens empathique, « comprendre sans juger. » C’est à dire comprendre la logique de l’autre, comprendre ce qui l’amène à faire ce qu’il fait, à dire ce qu’il dit. Ce qu’il fait ou ce qu’il dit est issu de sa programmation, de son éducation, de son expérience de vie. C’est sa logique et elle est légitime, c’est ce qu’il a vécu. Comme moi-même, en fait ! Eh oui ! Moi aussi, tout ce que je fais et dis est issu de ma programmation personnelle. Comment voulez-vous que l’autre vous comprenne si vous ne le comprenez pas. C’est la base de la connexion. C’est « simple à comprendre » … mais tellement difficile à réaliser ! Lire ou relire mon article sur la CNV. Lorsque je parviens à comprendre la logique de l’autre, je modifie alors mon jugement à l’emporte pièce. Ma croyance est ébranlée, certes, mais je peux progresser. Et une fois connecté à l’autre, nous pouvons ensemble progresser. Néanmoins, je vous l’accorde, si l’autre ne veut pas se connecter, la CNV ne sera d’aucun secours. Mais vous aurez au moins essayé. Et pourquoi pas, en répétant les amorces de connexion … un jour, il se connectera parce qu’il aura autant besoin de se connecter que vous. C’est aussi une des bases de la CNV, se connecter sur des besoins communs. Sans ça, point de salut !

Je termine sur un dernier élément, tout aussi important, ce qui constitue les motivations profondes de nos comportements. Nos comportements sont la partie visible de nous-mêmes, c’est la partie émergée de l’iceberg. La partie immergée de l’iceberg, c’est notre profil de personnalité, issu de notre construction identitaire. L’Ennéagramme, outil de connaissance de soi, nous enseigne qu’il y a 9 familles de profils de personnalité. Il est possible que deux personnes distinctes fassent exactement la même chose, mais pas avec la même motivation profonde, parce qu’ils ne sont pas animés par le même profil de personnalité. Je vais vous citer les 9 motivations profondes qui peuvent conduire à se comporter exactement de la même manière. Prenez votre enfant, imaginons par exemple qu’il a « à coeur de bien faire. » Il peut avoir ce comportement parce que

  • il cherche la perfection (Profil 1 Perfectionniste)
  • il essaye de vous faire plaisir (Profil 2 Altruiste)
  • il veut briller (Profil 3 Battant)
  • il cherche à se singulariser (Profil 4 Artiste)
  • il cherche à être perçu comme un expert (Profil 5 Observateur)
  • il cherche à montrer son engagement auprès d’un groupe d’amis, frères et soeurs etc. (Profil 6 Loyal)
  • il veut tout simplement se faire plaisir personnellement (Profil 7 Épicurien)
  • il veut montrer la voie, SA voie et inspirer les autres (Profil 8 Leader)
  • il cherche l’harmonie (Profil 9 Médiateur)

Si vous ne cherchez pas à comprendre ce qui l’anime, vous allez interpréter ses comportements avec vos filtres issus de votre propre profil de personnalité. Si vous êtes du profil Altruiste, vous allez penser qu’il cherche à vous faire plaisir, parce que c’est votre propre schéma de fonctionnement, votre propre programmation. Alors que, peut être, il cherche à briller, si son profil est le Battant. Comment voulez-vous vous connecter à ses besoins ? Vous n’êtes pas du tout sur la même longueur d’onde. Vous allez porter un jugement à l’emporte pièce et vous forger une croyance durable. La déconnexion avec lui va suivre. C’est sûr !

La compréhension de soi-même d’abord permet ensuite de comprendre les autres, c’est bien dans cet ordre. On commence toujours par une introspection avant de s’ouvrir au autres. Et ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on le pense et on le dit. « Connais-toi, toi-même, et tu connaîtras l’Univers et les Dieux ! » disaient les grecs, Socrate et Platon, il y a 2400 ans. « Celui qui se sera étudié lui-même sera bien avancé dans la connaissance des autres. » disait Denis Diderot, il y a 250 ans.

Il existe plein d’autres concepts et outils du coaching qui permettent de progresser individuellement dans le but de mieux se connecter aux autres et donc progresser collectivement en dehors de jugements à l’emporte pièce et de croyances durables. Si vous pensez qu’il serait temps de faire un break et prendre un nouveau départ, sur d’autres bases que votre programmation, le coaching est adapté. Contactez-moi.

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