Mon cerveau, mode d’emploi ?

« Bonjour. Je mesure 49cm, je pèse 3,2kg, j’ai un truc qui fait toc toc toc dans ma poitrine apparemment ça marche tout seul. Parfait ! Par contre, il y a des bruits, des lueurs, des senteurs, des sensations qui m’arrivent dans un autre truc que j’ai entre les 2 oreilles. Ses réactions instinctives sont par contre très inconfortables… Quelqu’un aurait-il le mode d’emploi ? »

Moi en tout cas, quand je suis sorti de la maternité avec ma mère, on ne m’a pas remis le mode d’emploi de mon cerveau. Je me suis dit, à l’école on va m’apprendre comment ça marche. Ben non ! On m’a fait rentrer les tables de multiplications à coups de règles en bois sur la tête. Oui, oui, c’est véridique, c’était la méthode pédagogique de l’époque, dans les années 1960. A l’évidence, mon professeur des écoles n’avait pas non plus le mode d’emploi de ce qu’il avait entre les 2 oreilles. Je me suis dit qu’à cela ne tienne, par itération, à force d’analyse de mes gamelles et de mes victoires, je vais me l’écrire moi-même ce mode d’emploi. Et chaque être humain fait de même. Quelle perte de temps et d’énergie, non ? Sans compter, celles et ceux qui passent à coté du mode d’emploi !

Et pourtant ! Même si le fonctionnement du cerveau humain comporte plus d’énigmes que de certitudes, grâce aux neurosciences, on a maintenant des grandes lignes qui sont établies et confirmées par des théories expérimentales qui pourraient grandement nous aider pour éviter que chaque être humain ne bute de manière récurrente sur les mêmes difficultés. Vous allez me dire « oui, mais rien de vaut sa propre expérience sur le fonctionnement de son propre cerveau ! » Vous auriez raison ! Mais n’y aurait-il pas un juste milieu à trouver entre la connaissance des principes de fonctionnement du cerveau de Sapiens et la découverte du fonctionnement singulier de chaque être humain ? Autrement dit, à quoi ça sert que les les neuro-scientifiques se décarcassent ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

Les neurosciences nous apprennent la logique de fonctionnement du cerveau humain. Priorité à la survie !

Photo de Kureng Workx sur Pexels.com

Sa conception même donne la gestion des priorités qu’il traite. Ce serait très utile notamment dans la gestion du stress ! La conception même du cerveau de Sapiens suit l’évolution des êtres vivants. Le cerveau des premiers animaux n’était constitué que d’un cerveau archaïque, le cerveau reptilien celui des dinosaures et des poules aujourd’hui, qui fonctionne seul, pour le seul instinct de survie. Puis les mammifères se sont vu ajouter un cerveau limbique, le cerveau des émotions avec une mémoire dite émotionnelle, celle qui mémorise qu’à ce point d’eau, comme j’ai croisé un prédateur, il ne fait pas bon y séjourner. Puis, est venu se greffer un cerveau néo cortex, celui qui raisonne de manière analytique. Il faut bien comprendre que ce cerveau néo cortex est un sérieux handicap pour le chasseur cueilleur qu’était Sapiens, il y a 300 000 ans. En présence d’un prédateur, réfléchir serait une perte de temps et le mettrait en danger. C’est la raison pour laquelle, l’amygdale du cerveau, un petit appendice du cerveau limbique sur lequel arrivent tous les signaux issus des sens, bloque le fonctionnement du cerveau néo cortex et donc le raisonnement en cas de risque imminent pour privilégier le fonctionnement du cerveau reptilien qui ordonne de fuir et de grimper à l’arbre pour se mettre à l’abri. Si vous transposez ça à la peur de croiser dans le couloir son patron réputé comme coupeur de têtes, vous comprenez les conséquences du stress psychologique dont le cerveau ne fait aucune différence avec le stress issu d’une agression physique. Autrement dit, notre cerveau fonctionne comme un chasseur cueilleur que nous étions il n’y a pas si longtemps. En priorité, il réagit pour l’instinct de survie et les émotions sont prioritaires au raisonnement. Et heureusement, c’est pourquoi nous sommes encore là. Le cerveau limbique fonctionnant 10 fois plus vite que le cerveau néo cortex, ce fonctionnement nous permet de mieux comprendre pourquoi nos décisions sont orientées non consciemment par nos émotions. Après le 11 septembre 2001, n’auriez-vous pas non consciemment privilégié le train plutôt que l’avion ?

Une vidéo pour rappeler comment notre cerveau fonctionne sous stress.

Les neurosciences nous apprennent une des spécificités du cerveau de Sapiens, c’est une machine à apprendre.

Photo de Pavel Danilyuk sur Pexels.com

A se programmer plutôt. Et ça se comprend, par ce qu’on vient d’évoquer plus haut, sa logique de traitement de l’information. Puisque le cerveau traite en priorité l’instinct de survie, il se programme de manière à être efficace à ce dessein. Cette programmation est totalement non consciente lors de l’apprentissage. Elle est également implicite, c’est à dire qu’il n’est pas possible de décrire de la manière dont on s’est programmé. C’est la spécificité de la mémoire dite procédurale. Abraham Maslow avait décrit le processus d’apprentissage « je ne sais pas que je ne sais pas. Je sais que je ne sais pas. Je sais que je sais. Je ne sais plus que je sais. » Essayer de décrire comment vous tenez en équilibre sur une bicyclette… et pourtant vous savez le faire et bien le faire. En cas de risque pour votre survie, les mécanismes programmés sont de fait très efficaces. Mais cette spécificité a un revers. Lorsque le résultat ne me satisfait pas, comme je n’ai pas conscience de la manière dont je m’y suis pris, il m’est très difficile de me déprogrammer pour reprogrammer une suite d’actions qui aboutirait à un meilleur résultat. Autrement dit, pour s’améliorer, il faut de la méthode ! C’est loin d’être inné. L’acquis est le résultat d’une programmation non consciente.

Les neurosciences nous apprennent les conditions favorables à l’apprentissage du cerveau humain.

Photo de Max Fischer sur Pexels.com

Ce serait utile aux parents pour l’éducation des enfants. Ce serait utile aux professeurs des écoles, pour leur accompagnement à l’apprentissage de leurs élèves. Je vais citer quelques conditions favorables à l’apprentissage.

Le cerveau apprend mieux lorsqu’il a identifié un besoin à satisfaire. Je n’ai pas dit une envie ou un désir, mais un besoin. Un besoin pour vivre et non une envie ou un désir qui va satisfaire un plaisir de courte durée. Il faut identifier le manque de satisfaction d’un besoin pour vivre de manière à entretenir la motivation à apprendre dans la durée d’apprentissage. Autrement dit, on ne fait pas boire un cheval qui n’a pas soif ! Il faut avoir faim et soif pour motiver notre cerveau à apprendre !

Le cerveau n’est pas fainéant, il s’économise. Lorsqu’on sait que le cerveau, qui pèse moins de 2% du poids du corps, consomme 20% de l’eau, du sucre et de l’oxygène que le corps absorbe nuits et jours, on comprend aisément qu’il est programmé pour s’économiser. C’est aussi la raison pour laquelle, il ne va pas gaspiller de l’énergie, si l’apprentissage ne présente pas, à ses yeux, de gain pour la satisfaction d’un besoin vital. Les neurosciences ont fait la démonstration d’un circuit dit « de la récompense » que le cerveau active lorsqu’il entrevoit un plaisir intense après l’atteinte d’un objectif. Il sécrète alors un neurotransmetteur, la dopamine, qui facilite la transmission des informations entre neurones et comme par enchantement, vous devenez créatif et concentré sur l’objectif.

Photo de Tatiana Syrikova sur Pexels.com

Le cerveau apprend mieux par le jeu. Les neurosciences nous apprennent que, parmi les 5 mémoires du cerveau, la mémoire émotionnelle est de très loin la plus efficace. C’est elle qui ancre à vie les informations. Un événement, une notion, une information est ancrée à vie si elle est associée à une émotion de joie mais aussi pour les 3 autres émotions de base, la tristesse, la colère et surtout la peur. C’est comme ça que je me rappelle de ce « fameux » professeur des écoles qui nous tapait sur la tête avec sa règle en bois pour faire « rentrer » les tables de multiplication. Je me souviens même de son nom, même après plus de 50 ans, alors que je ne me souviens pas du nom de mes professeurs qui m’ont émotionnellement marqué. Mais ce n’est pas ça qui m’a fait apprendre les tables de multiplications ! Les neurosciences nous apprennent que le cerveau fait du tri chaque nuit pour ne conserver que ce qui est vital. Autrement dit, il est programmé pour nous faire perdre des données inutiles. Il faut donc compenser ce fonctionnement par la répétition. Non seulement la répétition va indiquer au cerveau que cette information est vitale, puisqu’elle revient périodiquement, mais aussi en répétant l’apprentissage, on va consolider les chemins de son ancrage dans les neurones. C’est pour cela que pour préparer le BAC, il ne sert à rien de réviser intensément la semaine précédent l’examen. Ça rentre le jour et ça sort la nuit. La lecture de ses fiches, 5mn tous les jours des semaines durant, est de loin plus efficace.

Depuis le début des années 2000, les neurosciences sont venues faire tomber un vieux mythe, selon lequel on perdrait des capacités cognitives et d’apprentissage dès 25 ans. C’est faux, les neurosciences ont démontré que la neuro-genèse des neurones, c’est à dire la capacité à générer des neurones, est continue tout au long de la vie, sauf en cas de maladies dégénératives bien sûr. Le cerveau a donc la capacité d’apprendre à tous âges. Cependant, lorsqu’on est jeune on n’a pas de passé, pas de gamelles qui retient la prise de risque en apprentissage et le futur est ouvert. Moins jeune, les expériences malheureuses passées viennent nous rappeler qu’en apprenant on s’expose à l’échec qui ont laissé des cicatrices ou des psycatrices. Elles peuvent constituer des freins à l’apprentissage. C’est pour ça que moins jeune on apprend moins bien, pas à cause de notre cerveau qui se ramollit. Connaître ce type de fonctionnent et la cause de nos difficultés d’apprentissage lorsqu’on a pris de l’âge permet d’y remédier. Sinon, on passe à coté des fruits de l’apprentissage tout au long de sa vie.

Les neurosciences nous apprennent à utiliser la puissance de nos neurotransmetteurs.

J’en ai écrit un article que je vous invite à lire ou relire. En résumé, les neurotransmetteurs sont des substances chimiques sécrétés par le cerveau pour agir sur lui-même. Ce sont des messagers chimiques qui transmettent la communication entre les neurones. Pour faire simple, ils améliorent le transfert des informations d’un neurone à l’autre. Il en existe plus de 60, mais les 4 principaux sont :

  • La dopamine. Comme son nom semble l’indiquer, c’est un dopant naturel. C’est un booster qu’il est possible d’actionner soi-même pour doper sa motivation. Quand on connait ce type de fonctionnement redoutable, on déplace des montagnes. Les sportifs de haut niveau connaissent bien ce mécanisme du « circuit de la récompense du cerveau » dont j’ai parlé plus haut. Le cerveau a besoin d’être boosté, mais il a aussi besoin de repos, d’où l’importance des 2 neurotransmetteurs suivants.
  • La sérotonine et le GABA qui régulent l’activité neuronale et assurent l’équilibre entre excitation et inhibition des circuits neuronaux pour un fonctionnement harmonieux du système nerveux,
  • l’acétylcholine qui, entre autres actions, améliore la mémorisation. Votre grand mère ne vous rabâchait-elle pas « mange du poisson ça rend intelligent ! » ?

Dans le domaine des neurotransmetteurs, tout est question d’équilibre entre les boosters et les neurotransmetteurs apaisant. Un simple déséquilibre et votre belle machine à apprendre et à affronter les risques de la vie s’enraye. Comme les neurotransmetteurs sont issus en grande partie à partir de la nutrition, un simple rééquilibrage de l’alimentation voire des compléments alimentaires peut vous aider dans les objectifs que vous vous fixez. Si on ne connait pas ça, on traîne un boulet que la motivation ne permet pas de dépasser.

Bref … faites vous aider pour vous servir du mode d’emploi de votre cerveau.

La liste des découvertes des neurosciences que je viens d’énoncer est loin d’être exhaustive. Les outils que nous pratiquons en coaching utilisent le fonctionnement naturel du cerveau, de manière à naturellement vous aider dans la connaissance de soi, la confiance en soi, l’estime de soi, le lâcher prise de vos croyances limitantes etc.

Alors, contactez-moi.

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