L’affirmation de soi et l’assertivité, comment je m’y prends ?

On vient parfois voir un coach pour travailler « l’affirmation de soi. » Encore faudrait-il savoir de quoi on parle. Quelle est la définition de l’affirmation de soi ? Quelle différence avec l’assertivité ? Une fois avoir défini de quoi on parle, quand avons-nous besoin de l’affirmation de soi ? Et de quoi avons nous besoin pour la développer ? A priori, de la confiance en soi, ça c’est le fourre tout qu’on cite à chaque fois qu’on a du mal à se comporter. Et la connaissance de soi, alors ? En faudrait-il pour s’affirmer ? Et l’estime de soi, alors ? En faudrait-il pour s’affirmer ? Comment s’articulent la connaissance de soi, la confiance en soi et l’estime de soi pour développer l’affirmation de soi ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

Avant d’aborder l’affirmation de soi et l’assertivité, je vous propose d’aborder la communication. Pour qu’il y ait communication, il faut un émetteur et un récepteur. Le récepteur peut « entendre » ou « écouter. » Voyez-vous la nuance ? « Entendre » c’est la capacité auditive de ce qui est émis par l’émetteur. « Écouter » c’est la capacité cognitive de ce qui est émis par l’émetteur. Après avoir entendu, l’écoute conduit à analyser le message, le comprendre, raisonner à partir de lui, prendre position. Autrement dit, on peut entendre sans écouter. Pour que le récepteur entende, il faut qu’il ne soit pas sourd. Pour que le récepteur écoute, il faut établir « un lien de connexion » c’est la condition pour qu’il décide d’analyser votre message, le comprendre, raisonner à partir de lui, prendre position.

Venons-en à l’affirmation de soi. Nous avons besoin d’affirmation de soi lorsque nous devons satisfaire un besoin d’exister dans un groupe auquel on appartient ou pour communiquer avec une personne et / ou un groupe auquel on n’appartient pas. Dans certains pays démocratiques, ce besoin est un droit constitutionnel qui s’appelle « liberté d’expression » qui bien évidemment doit respecter des règles. « Exister » c’est être reconnu en qualité d’être humain dont la voix compte. C’est donc pouvoir :

  • exprimer ses émotions (Ex-pression : littéralement « sortir la pression » issue de l’émotion interne)
  • afficher ses opinions
  • revendiquer l’application de ses droits
  • tout simplement communiquer aux autres l’ensemble de ce que l’on a à dire

Cependant, avec cette définition de l’affirmation de soi, on pourrait penser qu’on est centré sur soi, autrement dit, sans lien avec les autres. On dit ce qu’on a à dire, point barre ! Pour que les autres entendent et écoutent ce que j’ai à dire, ne devrais-je pas faire de même avec eux ? Qu’en est-il alors du respect de l’affirmation des autres qui peuvent avoir, par exemple, des opinions différentes ? L’affirmation de soi qui intègre et respecte aussi les émotions, les opinions, les droits des autres sans empiéter sur les leurs s’appelle « l’assertivité. » Autrement dit, pour que les autres respectent ma propre affirmation de soi, il convient de respecter celle des autres, c’est la différence entre « affirmation de soi » et « assertivité. »

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Ce besoin d’exister s’exprime dans une culture qui a façonné notre construction identitaire. Notre culture est balisée par un certain nombre de commandements qui ne sont QUE des interdits, en commençant par « tu ne tueras points. » Par extrapolation, on poursuit par les interdits sur l’expression des 4 émotions de base tristesse, peur, colère et joie. On a été éduqué avec « Ne pleure pas ! » « N’aie pas peur ! » « On ne se met pas en colère, ça ne se fait pas ! » « Arrête de sauter partout parce que tu es joyeux ! » Suivant notre éducation, notre culture peut brider l’affirmation de soi dès la construction identitaire. C’est une première cause possible des difficultés rencontrées par les individus qui ont du mal à s’affirmer. Notez qu’il peut y avoir aussi l’effet inverse. Une éducation stricte peut conduire, en réaction, à une affirmation de soi exacerbée en dehors de toutes règles. C’est un exemple d’affirmation de soi, sans assertivité, sans respect de l’affirmation des autres.

Nous venons de voir que pour l’assertivité, il faut assumer ses émotions, opinions et droits, c’est une forme de respect de soi-même, tout en respectant les autres. Mais pour se respecter, il faut avant tout se connaître, ses talents et travers, et notamment ce dont on est capable, ce qui détermine la confiance en soi. Il convient aussi de reconnaître sa valeur, c’est à dire avoir une juste estime de soi. C’est à ces 3 conditions, connaissance de soi, confiance en soi et estime de soi que l’on pourra commencer à se respecter et donc à s’affirmer auprès des autres. Et puisqu’on s’est respecté, puisqu’on a reconnu qu’on a, soi-même, en même temps des travers et des talents, on est plus à même de comprendre que pour les autres, c’est la même chose. Eux aussi, on en même temps des travers et des talents. Dans ces conditions, c’est plus facile de respecter mon interlocuteur. « Chercher à comprendre sans juger » et « respecter » c’est la base de l’empathie. Si je fais preuve d’auto-empathie envers moi-même, je suis plus à même de le faire envers les autres. Et … par répétition d’empathie envers les autres, il est probable que nous obtenions de l’empathie des autres envers soi, si nous avons un lien familial, professionnel ou autre basé sur des valeurs et besoins communs. C’est la recherche de « lien de connexion » dont je parlais en début d’article, comme base de la communication entre un émetteur et un récepteur.

Sommes-nous tous égaux dans le domaine de l’assertivité ? C’est à dire à une réciprocité d’affirmation de soi. L’ennéagramme, un outil de connaissance de soi, décrit 9 profils de personnalité avec les 3 types de directions comportementales. 3 profils (1-4-7) ont une direction comportementale centrée sur soi (notée « intérieur«  sur la figure ci-contre). 3 profils (2-5-8) ont une direction comportementale centrée sur les autres (notée « extérieur«  sur la figure ci-contre). Et les 3 derniers profils (3-6-9) sont centrés sur le « lien » entretenu avec les autres. Il faut savoir que, dans l’ennéagramme, il n’y a pas UN profil meilleur que les autres, dans tous les profils il y a du très bon ET du très mauvais en même temps. Néanmoins, l’assertivité est a priori plus facilement réalisable pour les 3 profils centrés sur le « lien » entretenu avec les autres, puisque le respect mutuel est la base du lien que ces 3 profils (3-6-9) cherchent à conserver. Les 3 profils de direction comportementale « intérieure » (1-4-7) ont plus de mal avec l’assertivité, puisque centrés sur eux. Quant aux 3 autres profils de direction comportementale « extérieure » il faut distinguer :

  • le profil 8, le leader, en imposant sa loi, il sait très facilement s’affirmer mais il lui est difficile d’être assertif.
  • le profil 5, l’observateur, avec une tendance à s’exclure et se mettre en retrait, en observation, ce profil a du mal à s’affirmer, sauf s’il est dans son profil en essence (8), à savoir un leader charismatique considéré comme expert de ses observations.
  • le profil 2, l’altruiste, en étant exclusivement centré sur les besoins des autres en oubliant les siens, l’affirmation de soi, plus précisément de ses besoins, n’est pas sa priorité.

Quels sont les outils qui permettent de faire preuve d’assertivité, c’est à dire pleinement s’affirmer sans blesser l’autre et de savoir écouter et accueillir leur propre expression ? Il y en a deux, au moins.

  • L’intelligence émotionnelle, qui, comme le laisse imaginer cette expression, a comme intention de mettre de l’intelligence dans l’ex-pression des émotions. Notre cerveau est fait de 3 parties, dont le cerveau limbique siège des émotions et le cerveau néo-cortex siège du raisonnement analytique, en l’absence d’émotion. Le cerveau limbique réagissant 10 fois plus vite que le néo-cortex, l’intelligence émotionnelle a pour but de développer une capacité (ça s’apprend donc !) qui vise à travailler sur ses émotions, les accueillir et gérer les situations émotionnelles (plutôt que gérer les émotions !) Lire ou relire un de mes articles sur l’intelligence émotionnelle
  • La Communication NonViolente (CNV) de Marshall Rosenberg dont la définition est « Le langage et les interactions qui renforcent notre aptitude à donner avec bienveillance et à inspirer aux autres le désir d’en faire autant. » C’est tout sauf le monde monde des bisounours ! Comme je l’indiquais en tout début d’article, la CNV vise à établir « le lien de connexion » , sans quoi l’assertivité n’est pas possible, sur la base du plus petit dénominateur commun des besoins des 2 personnes qui communiquent. Lire ou relire un de mes articles sur la CNV

Si l’affirmation de soi et l’assertivité sont des domaines dans lesquels vous souhaitez progresser, le coaching est adapté. Contactez-moi, je vous aiderai à trouver, vous-mêmes, vos solutions les mieux adaptées à votre profil.

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