Décider. Pourquoi parfois mon cerveau me joue des tours ?

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Photo de Andrea Piacquadio sur Pexels.com

Le verbe « décider » vient du latin « decidere » , c’est à dire diminuer, réduire. A partir de plusieurs hypothèses, c’est donc réduire la résolution du problème à une solution choisie parmi d’autres après analyse. Décider, c’est donc choisir. Et choisir, c’est renoncer, à des solutions. Ne pas choisir relève aussi d’un choix et d’une décision, celle de rester en état d’indécision. Que l’on décide ou pas, il y a bien analyse. Et l’analyse provient de ce qui se passe dans notre cerveau. Alors, quel est le processus de décision ? Et comment ça marche sous le crâne ? Y aurait-il des choses qui se passeraient à mon insu ? Les neuro scientifiques nous disent quoi sur le sujet ? Et comment moi, je peux m’en servir pour prendre la bonne la meilleure décision ? Existe-t-il des méthodes d’Etude et de Résolution de Problèmes ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

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Photo de Lex Photography sur Pexels.com

Puisque vous êtes arrivé là, c’est que vous avez décidé ! Vous aviez un choix, cliquer ou ne pas cliquer sur … Lire la suite. Vous avez donc décidé. En avez-vous eu conscience ? Peut-être pas. Maintenant que je vous ai posé cette question, je vous propose de vous interroger sur ce qui vous a amené à cliquer. La réponse peut être difficile à trouver, rationnellement. Ce qui veut dire que dans le processus de décision, il y a bien des choses qui échappent à ma conscience. Et quand on sait que le cerveau, prend plusieurs dizaines de milliers de décisions par jour, environ 1 décision toutes les 2 secondes (oui, oui !), ai-je finalement la main sur les décisions que je prends ? Ou plutôt, suivant les décisions que je qualifie d’importantes, comment puis-je reprendre la main pour m’assurer que c’était la bonne décision, ou la meilleure. Pour cela, il me faudrait connaître ce qui échappe à ma conscience.

La décision est un processus à plusieurs étapes. Quel est le problème posé ? Sur quoi doit reposer l’analyse ? Quelles sont les informations à rechercher qui vont nourrir l’analyse ? Comment mener l’analyse proprement dite ? Quelles hypothèses à élaborer et quelle évaluation en s’appuyant ses quelles connaissances du domaine et quelles expériences passées ? Puis quel choix final j’opère ? Je décide ou je reporte. Choix qui va, finalement, privilégier une hypothèse plutôt qu’une autre. C’est la raison pour laquelle je disais dans mon introduction que décider, c’est choisir et choisir c’est renoncer.

Dans ce processus, on remarque plusieurs éléments entrants. D’abord la recherche d’informations qui va se baser sur nos sens, l’aspect sensoriel, donc qui a ses filtres, chacun les siens, provenant de sa culture et de ses expériences. On n’entend, on ne voit, on ne sent pas tous les mêmes choses de la même manière. N’arrive à mon cerveau que ce que mes filtres ont laissé passer. On a déjà perdu des informations. C’est le premier élément du processus de décision. Et ce premier aspect sensoriel échappe à ma conscience.

Puis l’analyse s’appuie sur des connaissances et des expériences passées qui font appel à la mémoire, c’est l’aspect mémoriel. Il y a plusieurs types de mémoires, mais il en existe une qui est infaillible, la mémoire émotionnelle. C’est normal, cette mémoire conditionne votre instinct de survie, ce pour quoi le cerveau est programmé. Vous vous rappelez de tout et à vie lorsqu’un événement a fait appel à une émotion quelle qu’elle soit. En vous remémorant l’événement, votre corps va ressentir les mêmes stimuli émotionnels. Et si vous savez que le cerveau limbique, siège de émotions, fonctionne 10 fois plus vite que le cerveau néo cortex, siège du raisonnement analytique, vous comprendrez facilement que l’expérience émotionnelle passera bien avant le raisonnement analytique. Vous avez eu l’impression de faire un raisonnement qui « tient la route » mais en fait, c’est votre mémoire émotionnelle qui vous a servi sur un plateau les solutions à ne surtout pas retenir et celles à privilégier. C’est peut être pour cela que vous avez cliqué pour lire la suite de l’article. Vous vous êtes peut-être souvenu d’un autre article que vous aviez apprécié et, provenant de la même source, non consciemment vous avez cliqué. Plutôt, votre cerveau limbique a réagi plus vite que votre néo cortex et … clic ! C’est le second aspect non conscient du processus de décision, la mémoire émotionnelle.

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Et puis, il y a un troisième aspect, non négligeable, qui va conditionner la manière dont votre cerveau va vous aider, ou pas, à décider, c’est l’aspect contextuel, ou plus précisément le contexte émotionnel dans lequel vous allez prendre en compte les faits, tenter de les analyser et prendre votre décision. Il est facile de comprendre qu’une décision prise sous l’emprise de la peur et du stress n’aura pas la même clairvoyance que dans un contexte serein. Pourquoi ? J’en ai déjà parlé dans un article précédent (voir l’article), ceci est dû à l’amygdale, un petit appendice au centre du cerveau. C’est le chien de garde de votre cerveau. L’amygdale analyse tous les éléments entrants et s’il y a « menace » alors un mécanisme de défense se met en action, activant le cerveau reptilien, siège de l’instinct de survie et en bloquant les parties du cerveau qui, elles, raisonnent. Qu’il s’agisse d’une menace physique ou psychologique, le cerveau ne sait pas faire la différence. Pour lui si c’est « une menace » alors la vie est en jeu, il réagit de la même manière, il bloque tout raisonnement analytique, place à la survie.

Résumons. Face à une situation qui nécessite une décision de votre part

  • les faits passent au tamis de nos filtres sensoriels, il va vous manquer des éléments pour analyser,
  • votre mémoire émotionnelle va privilégier des solutions au détriment d’autres en fonction de ce que vous avez vécu émotionnellement, votre analyse est biaisée,
  • votre contexte émotionnel précédent la situation peut bloquer tout raisonnement analytique.

On est bien loin du processus de décision dont je parlais en introduction, un choix analytique entre plusieurs hypothèses en ayant pesé les avantages et inconvénients de chacune d’entre elles. Autant dire que le processus de décision subit de fortes pressions non conscientes. Bien évidemment toutes les décisions ne revêtent pas un caractère important. Mais quelle soit importante ou non, votre décision aura une part non négligeable de non conscient, vous pouvez en être sûr. A vous de voir, si, pour certaines décisions importantes, il ne faudrait pas reprendre la main avant de passer à l’action. Alors, comment faire ?

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Si vous connaissez l’ensemble de ces éléments dont je viens de parler, consciemment, vous pouvez déjà reprendre la main avant d’agir et réinterroger votre processus décisionnel. C’est la reprise consciente du fonctionnement non conscient de votre cerveau. C’est ce que j’appelle la reprise en manuel de votre cerveau pour ne pas en rester à une décision à l’emporte-pièce.

Ensuite, il existe des méthodes ERP dites « d’Etude et Résolutions de Problèmes » qui ont pour but de rationaliser le processus de décision. Cela commence par l’observation, c’est à dire la collecte des faits qui a pour but de lever les filtres sensoriels. Puis, l’analyse pour déjà poser le problème en y ajoutant les connaissances que l’on a du sujet et au besoin, chercher des compléments de connaissances. Puis, la 3ème étape est la compréhension de ce qu’il se passe, les causes profondes. On réalise cette étape en émettant plusieurs hypothèses. Et à chaque hypothèse, on la considère comme vraie et on vient la confronter aux faits. Si les faits viennent contredire l’hypothèse, c’est qu’elle est fausse. On passe à la suivante et ainsi de suite. Jusqu’à déterminer la cause profonde la plus probable. C’est à partir de là qu’on peut commencer à échafauder des hypothèses de solutions en pesant le pour et le contre des conséquences. Puis au final, décider et surtout agir. Mais le processus ne s’arrête pas là. La décision prise n’apportera peut être pas le gain escompté parce qu’on a omis des faits, réalisé une analyse trop rapide et une compréhension biaisée. Il faut alors rééditer cette boucle, souvent appelée boucle de progrès continu, Observer – Analyser – Comprendre – Agir, pour corriger la décision et agir à nouveau, jusqu’au résultat souhaité.

OACA

Finalement, si vous laissez votre cerveau fonctionner seul, vous aurez de grande chance d’être manipulé par lui. Par contre, il a des ressources insoupçonnées ! Sollicitez-le et si vous avez besoin d’entraînement, le coaching peut vous y aider. Alors, contactez-moi.

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