ChatGPT / Sapiens – Match sur la Pratique réflexive

Après 2 articles de mon blog sur la Pratique réflexive ces dernières semaines en prévision de ma webconférence sur le sujet le 8 mars prochain, je vous propose aujourd’hui un article sur le même sujet, mais un peu … « particulier ! » J’ai demandé à ChatGPT de rédiger un article sur la Pratique réflexive. ChatGPT est un outil conversationnel établi à partir d’une intelligence artificielle qui, d’après lui (!), peut rédiger un article sur n’importe quel sujet. Les étudiants connaissent bien cet outil pour la rédaction de leurs devoirs… Ça a fait l’actualité récemment. Alors, je l’ai testé ! Je lui ai demandé « Rédige-moi un article sur la pratique réflexive. » Voici donc le résultat. En noir, vous trouverez le texte de ChatGPT et en bleu mes compléments. C’est bien à partir de ces compléments en bleu issus de mon expérience professionnelle et non des généralités de ChatGPT que j’animerai ma webconférence sur la Pratique réflexive pour devenir un coach praticien réflexif, le 8 mars prochain de 18h30 à 20h30.

Vous trouverez l’inscription à la webconférence du 8 mars sous ce lien.

Voyons alors si la machine remplacera à terme Sapiens sur l’expertise d’un domaine. C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

Donc en noir, le texte intégral de ChatGPT et en bleu mes compléments.

ChatGPT : La pratique réflexive : améliorer la performance professionnelle grâce à l’auto-évaluation.

Alors, oui ChatGPT, l’auto évaluation de sa pratique, c’est la finalité de la Pratique réflexive. Je précise que c’est la conclusion que je donnerai lors de ma webconférence. La Pratique Réflexive est une méta-compétence qui permet d’apprendre à apprendre de sa pratique en autonomie. Néanmoins, puisque c’est une compétence, elle n’est pas innée. C’est donc du domaine de l’acquis qui demande de la méthode, de l’entraînement et de l’accompagnement. Il ne faudrait pas penser que la Pratique réflexive reviendrait juste à se poser des questions et hop … j’ai appris de ma pratique. Pourquoi ? Tout simplement à partir de ce que disait Donald Schön, le concepteur de la Pratique réflexive « le praticien en sait plus que ce qu’il peut en dire !«  Autrement dit, la seule verbalisation de sa pratique, à partir de 2 ou 3 questions, ne permet pas d’apprendre à apprendre de sa pratique. Donc oui, la finalité c’est l’autoévaluation de sa pratique, mais comment y parvenir ?

ChatGPT : La pratique réflexive est une méthode d’auto-évaluation qui permet aux professionnels de prendre du recul et d’examiner leur propre pratique. Elle aide à développer une meilleure compréhension de soi-même en tant que professionnel, à améliorer les compétences, à mieux comprendre les forces et les faiblesses, et à planifier des actions futures.

Parfait ChatGPT ! Oui mais explique-nous comment ?

ChatGPT : La pratique réflexive se base sur le principe que l’on apprend mieux lorsque l’on réfléchit sur sa propre expérience. En examinant de manière critique ce qui a été fait dans le passé, les professionnels peuvent identifier des pratiques efficaces, des points à améliorer, ainsi que les raisons pour lesquelles certaines actions ont été entreprises. Cette réflexion critique peut se faire à tout moment, lorsqu’on rencontre une difficulté dans son travail ou lorsqu’on souhaite s’améliorer continuellement.

Aie … ChatGPT ! À te lire on pourrait croire que la réflexivité est de la réflexion. Non ! La Pratique réflexive ne consiste pas à réfléchir ! Il faut mettre de la distance avec sa pratique au préalable. La seule réflexion ne contribue pas à cette mise à distance. J’illustrerai ce point fondamental durant ma webconférence. Ceux qui se sont penchés sur le sujet disent que la réflexion est un « réfléchissement » et non de la réflexivité. Marguerite Altet nous dit que la réflexion donne « le regard de la situation en soi, au travers de ses filtres. C’est ce qui est réalisé lors du réfléchissement. » Rien à voir avec la réflexivité et la Pratique réflexive. La réflexivité commence quand ma réflexion devient l’objet de ma réflexion. Pour y parvenir, il faut mettre de la distance.

Oui ChatGPT, c’est en examinant de manière critique ce que le praticien a fait qu’il identifiera ses axes d’amélioration. Encore faut-il que ce qu’il examine soit pertinent ! Comme Donald Schön nous dit que la verbalisation ne permet d’exprimer qu’une infime partie de ce que le praticien sait faire, tu ne nous dis toujours pas comment faire ! Autrement dit « Verbaliser l’explicite » ne suffit pas à prendre conscience de sa pratique. Comme un iceberg, la plus grande partie est cachée sous l’eau. « L’expérience est cachée dans l’agir » nous dit Yann Vacher, il faut aller la chercher. Il convient donc « d’expliciter l’implicite de sa mémoire procédurale !«  C’est pour ça que la Pratique réflexive n’est pas innée mais qu’elle s’acquiert par entraînement. Il faut s’entraîner à expliciter l’implicite ! Pour en prendre « conscience. » Il faut l’avoir vécu ! Il faut être Sapiens donc, pas un robot. L’explicitation de sa pratique n’est pas innée non plus, il y a des techniques pour cela, ça s’apprend. J’en parlerai durant ma webconférence en présentant la technique d’entretien d’aide à l’explicitation de Pierre Vermersch, psychothérapeute chercheur au CNRS, une technique sur laquelle j’ai été formé et recyclé périodiquement durant toute ma carrière.

ChatGPT : Pour pratiquer la réflexion, il est important de prendre le temps de se poser les bonnes questions. Quels ont été mes objectifs ? Ai-je atteint mes objectifs ? Quels sont les facteurs qui ont déterminé mes décisions ? Quels sont mes points forts ? Quels sont les domaines où je pourrais m’améliorer ? Qu’est-ce que j’ai appris de cette expérience ?

Non ChatGPT, tu persistes ! La réflexivité n’est pas de la « réflexion » ! Par contre oui, je l’aborderai durant cette conférence, l’acquisition de cette méta-compétence prend du temps, beaucoup de temps. Comme tout apprentissage par un entraînement. Tu parles de se poser les « bonnes questions ! » C’est une excellente question ! Mais au fait, c’est quoi une bonne question ? Et comme tu nous dis que la Pratique réflexive est une auto-évaluation, tu affirmes que je serais donc capable de me poser à moi-même les bonnes questions ? Des questions qui ne seraient pas teintées de mes biais cognitifs, donc. Des questions qui ne seraient pas influencées par ma perception, mes sensations, mes émotions même ! Des « bonnes » questions qui se restreindraient donc à ce que je connais, à mon propre référentiel, de fait. Le qualificatif « bonne » repose sur le référentiel sur lequel la question se base. Même si je fais preuve d’honnêteté intellectuelle, même si je tente de mettre de la distance avec mes émotions, me questionner à partir de mon seul référentiel me permet de me poser des questions, certes, mais seront-elles bonnes ? Ça, c’est une autre histoire ! Pour répondre aux questions que tu proposes, il faut avoir au préalable y avoir mis de la distance en explicitant l’implicite de sa pratique de manière à découvrir les schèmes qui ont été à son origine. Les schèmes sont, d’après Jean Piaget, les micro-opérations mentales non conscientes, implicites donc, qui font le résultat de ma pratique. C’est à partir de l’explicitation de l’implicite qu’on peut répondre à tes propositions de questions.

ChatGPT : La pratique réflexive peut être une expérience solitaire, mais il est également possible de la partager avec des collègues. Les échanges et les retours d’expérience peuvent permettre de voir une situation sous un angle différent, de partager des solutions efficaces ou de proposer de nouvelles perspectives.

Parfait ChatGPT ! Il aurait été préférable de placer ce paragraphe avant. C’est à partir de l’entraînement avec d’autres référentiels que le sien, qu’on se posera des bonnes questions, seul, à terme.

ChatGPT : La pratique réflexive permet d’améliorer la performance professionnelle en identifiant les erreurs et les points à améliorer, en renforçant la confiance en soi, en renforçant la motivation et en favorisant le développement de compétences clés. Elle peut également être utilisée pour planifier l’avenir et définir des objectifs clairs.

Oui ChatGPT, la Pratique réflexive permet d’améliorer sa pratique sur ce qui est perfectible. Mais ça marche aussi dans l’autre sens. Parfois, le praticien fait le constat qu’il a été particulièrement performant dans une séance. Et comme il en sait plus que ce qu’il peut en dire, il est incapable a priori de savoir ce qui a conduit à ce résultat particulièrement efficace. Il est tout aussi important de pratiquer la Pratique réflexive lorsque « ça c’est bien passé. » C’est autant le prises de conscience de schèmes non conscients qu’on peut reproduire DANS sa pratique en entretenant les bonnes pratiques. La pratique réflexive doit être permanente pour qu’elle entre dans notre mémoire procédurale implicite.

ChatGPT : En fin de compte, la pratique réflexive est un outil précieux pour les professionnels qui cherchent à s’améliorer continuellement. En prenant du temps pour réfléchir à leur propre pratique, ils peuvent mieux comprendre leur travail, identifier les opportunités d’amélioration, et améliorer leur performance professionnelle de manière significative.

Oui ChatGPT, la Pratique réflexive est un outil d’amélioration continue de sa pratique mais pas QUE ! C’est un outil qui permet de se programmer à être réflexif DANS sa pratique, pour reprendre les termes de Donald Schön, c’est à dire en séance, sans attendre l’analyse à posteriori de sa pratique. C’est ça le véritable objectif de la Pratique réflexive, s’entraîner à la réflexivité à froid pour être performant à chaud. Dommage ChatGPT de ne pas avoir citer Donald Schön, le concepteur du concept de Pratique réflexive SUR sa pratique qui permet l’entraînement de la Pratique réflexive DANS sa pratique.

Bien ! Que pensez vous alors de ce match ChatGPT / Sapiens ? Remplacera-t-il l’expérience humaine et le vécu humain ? Pouvons-nous imaginer qu’un robot serait capable de réflexivité ? Il faudrait qu’il soit capable d’apprendre à apprendre de sa pratique ! Ça ce serait de l’intelligence ! Artificielle, peut être mais de l’intelligence ! Sinon, ça reste un outil, avec lequel il faut faire attention, parce qu’on peut se faire mal en l’utilisant !

Ce type d’outil est adapté quand on souhaite avoir une idée sur un sujet. Il présente néanmoins des manques qui peuvent constituer des biais cognitifs si on ne garde pas « son esprit critique. » Il ne faudrait pas que comme « vu à la télé » puis « vu sur les réseaux sociaux » la vérité vraie provienne maintenant de « vu sur ChatGPT » !

Quand à rédiger un article à partir de ChatGPT, je vous laisse juge…

Je vous donne rendez-vous le 8 mars prochain à partir de 18h30 pour cette webconférence sur la Pratique réflexive.

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