Dans son livre « Intelligence émotionnelle & coaching » Mohamed Nasraddine Belfali souligne page 112 que « l’importance n’est pas l’outil du coach, mais la relation que le coach aura avec cet outil. » Alors, vous coachs, quelle relation entretenez-vous avec les outils du coaching que vous utilisez ? Pour ma part plusieurs réponses à cette question ! C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

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Un outil doit être au service de la demande du client, évidemment, mais ça veut dire quoi ? Un processus de coaching est une mise en relation client <–> objectif. L’outil utilisé doit « faciliter » la relation intime qu’il convient d’instaurer entre le client et son objectif. L’outil utilisé doit servir cette intention. Dans le verbe d’action « faciliter » il faut y voir la capacité de l’outil à aider « naturellement » le client vers son objectif, en limitant ses efforts. Le coach doit donc opérer un choix entre plusieurs outils pour celui qui serait le plus adapté au client et à sa demande. C’est ça, pour moi, la signification d’un outil au service de la demande du client. Cela conditionne d’avoir une batterie d’outils à disposition dans sa boîte à outils, plutôt que l’outil miracle que le coach sortirait du chapeau et qui servirait à chaque fois quel que soit le client, quelle que soit sa demande. Comme le même antibiotique à chaque maux de gorge.

Comme un mécanicien qui utilise un outil, un coach peut se faire mal avec, voir endommager le sujet sur lequel l’outil a été utilisé. Et là, quand il s’agit d’humain, c’est plus grave. Un outil doit donc être utilisé lorsque le coach entretient une relation de confiance avec cet outil. Et pour avoir confiance en l’outil, il faut le connaître. Mais connaître quoi ? Son champ d’action, pour quoi il est utile, dans quel cadre, ses forces et surtout ses limites. Le coach doit s’approprier ses outils, faire corps avec eux. Comment s’approprier un outil du coaching ?
Les outils que j’utilise en coaching, j’avoue m’en servir sur moi-même pour mon propre travail sur moi. C’est le cas de l’ennéagramme, outil de connaissance de soi. En connaissant mes travers et mes talents, j’utilise l’ennéagramme sur moi-même pour sortir de mon profil en égo et me tirer vers mon profil en essence. C’est le cas aussi de la Spirale dynamique, je l’utilise pour passer les événements que je vis et que je vois au tamis de cet outil. Je pourrais en citer d’autres, le questionnement Socratique, la PNL, l’analyse transactionnelle, la pratique réflexive, la technique d’entretien d’aide à l’explicitation etc. C’est en vivant sur soi l’utilisation des outils qu’on en comprend mieux son sens, ses atouts, ses limites. Je comprends surtout ce que va vivre le client quand je vais l’utiliser sur lui.

Entretenir une relation avec un outil, c’est aussi en mesurer son efficacité. Avant de choisir un outil que je pensais adapté à mon client, je me suis fixé une intention. L’utilisation de l’outil choisi concoure-t-il à cette intention ? Si la réponse est oui, je continue. Sinon j’en change. Lorsqu’on travaille avec l’humain, pas de place à l’acharnement ! Mesurer l’efficacité d’un outil, c’est mesurer les résultats obtenus. A-t-il permis au client de se mettre en action ? Quel changement de comportement observable j’évalue ? Globalement, quelle est la plus value à utiliser cet outil ? Un outil est le prolongement de l’intention du coach, comme pour actionner un bras de levier qui va décupler l’action entre le client et son objectif.
Et pour finir, comme la finalité du coaching est l’autonomie, en quoi l’outil que j’ai utilisé a-t-il contribué à améliorer l’autonomie du coaché ? Autrement dit, le coaché se l’ait-il approprié ? Je dis bien approprié. Je m’explique. Il m’est arrivé qu’une cliente me dise « Je ne comprends pas ce qu’il s’est passé dans mon changement de positionnement avec ma mère. Comment après plus de 40 ans, j’ai pu trouver un lien plus apaisé ? Pourriez-vous me dire ce qu’il s’est passé ? » Avant de lui répondre, je lui ai bien évidemment renvoyé la question, pour qu’elle prenne conscience de ce qu’il s’était passé en elle. Mais au final, elle me demandait quel outil j’avais utilisé. Puisqu’elle me le demandait, je lui ai dit avoir utilisé l’analyse transactionnelle que je lui présentée succinctement. Je lui ai précisé que d’enfant soumise, elle s’était positionnée en adulte et que sa mère était passée « naturellement » de parent persécuteur à adulte. Elle s’est alors appropriée le mécanisme pour encore mieux l’utiliser de manière autonome. C’est ça s’approprier un outil, c’est de pouvoir s’en servir de manière opérationnelle au service d’une intention.
C’est tout cela « la relation que j’ai avec les outils que j’utilise. » Et vous coachs, quelles relations entretenez-vous avec les outils que vous utilisez ? N’hésitez pas à me laisser vos commentaires et éventuellement « contactez-moi.«