
Cela ne vous est jamais arrivé de partir de chez vous en voiture pour aller par exemple au travail et tout d’un coup vous dire « Tiens, je suis déjà là !!?! Je ne sais pas comment je suis arrivé là... » Comme si vous aviez enclenché le pilotage automatique. Le pilotage automatique de la voiture n’existe pas encore. Mais oui, je vous confirme, votre cerveau est passé en mode automatique. Sans en avoir conscience, vous avez corrigé la trajectoire pour ne pas tomber dans le fossé, vous avez freiné pour ne pas cogner la voiture de devant, vous vous êtes même arrêté au feu rouge, la preuve vous êtes encore vivant ! Tout cela sans en avoir conscience. Le cerveau est une machine à apprendre pour programmer des automatismes. Reconnaître la voix de maman, coordonner le mouvement du bras et de la main pour attraper un hochet, tenir en équilibre, comprendre des mots, se faire comprendre, prononcer des mots etc. Notre cerveau est formidable ! Oui mais… il y a le revers de la médaille … nos décisions ne sont pas pleinement conscientes. C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.
Tapez un mot clé dans la barre de recherche pour trouver un article qui en parle, parmi mes 250 articles de mon blog sur le développement personnel.
Grâce à l’imagerie médicale, des expériences ont été menées qui démontrent que le cerveau décide plusieurs secondes avant que le sujet lui-même en ait véritablement conscience ! Et quand on sait que le cerveau prend 35 000 décisions par jour, plutôt quand on sait que le cerveau DOIT prendre 35 000 décisions par jour, des décisions rendues nécessaires et vitales à notre survie… heureusement que tout ce processus n’est pas conscient ! Réfléchir prendrait trop de temps pour l’objectif de survie. Sachez que notre intelligence est un atout, mais qu’en situation de décision pour sa survie, c’est un lourd handicap. Il n’y a pas si longtemps (-100 000 ans) nous étions des chasseurs cueilleurs, pas encore tout en haut de la chaîne alimentaire et donc sous la menace de prédateurs. Depuis notre cerveau est toujours le même avec le même fonctionnement. Raison pour laquelle, en situation de danger, le cerveau est programmé pour « débrancher » le néocortex, le cerveau qui raisonne, au profit de celui qui fonctionne tout seul, le cerveau reptilien activé par le cerveau limbique.
Tout cela pour dire notre cerveau décide tout seul, sans même en avoir conscience. Chaque être humain pense que ses décisions sont rationnelles et mûrement réfléchies ; en fait pas du tout. Surtout si on ne connait pas le fonctionnement inné de son cerveau. Tout n’est qu’illusion ! Plus précisément, tout n’est que perception du réel, distorsion du réel et représentation du réel de la part de notre cerveau. C’est ce qu’on appelle « la RÉALITÉ » qui sert à se forger « sa VÉRITÉ« , qui est tout sauf le RÉEL. SAUF SI … vous connaissez le fonctionnement de ce que vous avez entre les deux oreilles et derrière vos yeux.
Puisque je décide en fonction d’une perception du réel distordu et de ma propre représentation mentale, mes décisions peuvent alors être décalée par rapport au réel. Alors comment fonctionne notre processus de décision. Commençons par quelques rappels sur le comment notre cerveau fonctionne.
Tout d’abord, après des milliards d’années d’évolution des êtres vivants, la nature nous a doté d’un cerveau qui n’a pas d’autre objectif que de nous maintenir vie. Plus précisément, notre cerveau est programmé pour notre survie, rien d’autre. Et tout le reste découle de cela.

- Donc, toutes les perceptions issues de nos 5 sens arrivent au centre de notre cerveau, au niveau du cerveau limbique, le siège des émotions, précisément à l’amygdale ; pas celles que nous avons dans la gorge ; non, l’amygdale est une partie de notre cerveau limbique, de la taille d’une noisette, elle est appelée « le chien de garde de notre cerveau. » C’est elle qui veille à notre survie et déclenche ou pas les automatismes de survie.
- C’est à partir de là que le cerveau va se construire ce qu’on appelle LA PERCEPTION DU RÉEL. A partir de milliards d’informations qui lui arrivent en une fraction de seconde, à partir du réel donc, l’amygdale trie et ne sélectionne QUE ce qui est dangereux / pas dangereux. Vous l’aurez compris, c’est pour notre survie. L’amygdale va d’abord sélectionner qu’une infime partie du réel, particulièrement ce qui est dangereux pour notre survie. Pour vous en convaincre fermez les yeux et tentez de nommer tous les objets de couleur rouge dans votre pièce. Rouvrez les yeux et comparez. Vous n’avez sélectionné inconsciemment qu’une infime partie du réel, parce que ce n’était pas dangereux, là maintenant. Par contre en conduisant, vous êtes attentif au feu qui passerait au rouge, pour éviter de vous engager et vous faire couper en deux par une autre voiture qui elle avait le vert.
- Après cette sélection du réel, l’amygdale va alors interroger l’hippocampe tout juste à coté, le siège de la mémoire émotionnelle, celle qui est la plus performante, celle qui associe un événement et une émotion quelle qu’elle soit joie, tristesse, colère et surtout peur. L’amygdale va ensuite comparer les éléments du contexte du moment semblant dangereux avec votre mémoire émotionnelle. S’il y a similitude, la réponse automatique sera exacerbée, pour votre survie. Votre perception du réel devient UNE DISTORSION DU RÉEL À PARTIR DE VOTRE VÉCU. La perception du réel est distordue. Ce que je vois, entend, goûte, touche, sens, c’est « à peu près » ce que j’ai déjà vécu.
- A l’étape suivante, notre cerveau se fait alors UNE REPRÉSENTATION DU RÉEL.
- C’est à partir de cette représentation du réel que votre cerveau va alors décider. Oui décider, j’ai bien dit décider à votre place. LE PROCESSUS DE PRISE DE DÉCISION N’EST JAMAIS CONSCIENT. La sélection d’informations, la perception du réel distordu à partir de votre vécu et sa représentation se sont réalisées en une fraction de seconde, vous n’avez même pas eu conscience du processus puisque c’est totalement inconscient par la conception même de notre cerveau. Et je dirais heureusement. Sinon, il y a belle lurette que notre espèce ne serait plus là, au regard des dangers de la vie. S’il fallait réfléchir sur la pédale à appuyer, lorsqu’une voiture grille le stop, vous coupe la route et vous fonce dessus, vous comprenez que heureusement que notre cerveau fonctionne tout seul en pareille situation. Comme je le disais plus haut, notre cerveau est une machine à apprendre pour se programmer des automatismes.
- Une fois que ce processus de décision prend fin, c’est à ce moment précis qu’arrive VOTRE CONSCIENCE. Vous allez même trouver des raisons rationnelles à la décision que votre cerveau vous a placé sur un plateau. Comprenons-nous bien. Votre conscience ne porte pas sur la sélection des informations que votre cerveau a réalisée à partir des milliards d’informations pourtant disponibles et qu’il n’a pas prises. Votre conscience ne porte pas non plus sur la perception du réel distordu de votre vécu ni sur sa représentation.
A partir du RÉEL, votre cerveau s’est construit SA RÉALITÉ, ce qu’on appelle LA PERCEPTION DU RÉEL puis il a élaboré SA VÉRITÉ, c’est ce qu’on appelle LA REPRÉSENTATION DU REEL. C’est comme cela que se forge les convictions et croyances religieuses, politiques ou autres. C’est à partir de cela qu’on décide, qu’on a l’impression qu’on décide plutôt et qu’on fait des choix d’actions.

Et pour ses choix de vie dans la quête du bonheur, plutôt que d’être manipulé par son cerveau, ayons conscience de son fonctionnement automatique de manière à reprendre la main avant que le choix soit irréversible. Notre bonheur en dépend ! Quand je dis « reprendre la main » je parle de la réinterrogation des éléments qui ont contribué à la prise de décision, notamment les éléments que mon cerveau n’aurait pas sélectionné et la représentation qu’il s’est faite de la situation.
En résumé, nos décisions doivent être sans cesse réinterrogées. J’utilise souvent ce schéma utilisé dans processus de progrès continu mais qui fonctionne très bien dans un processus de décision. Observer, analyser, comprendre, agir, c’est ça ce que devrait être le processus de décision.

Mais c’est une boucle sans fin. Lorsque j’ai décidé de l’action à réaliser, je continue à observer les résultats de l’action, les analyser, les comprendre et corriger ma décision pour une nouvelle action plus appropriée, puis de nouveau agir etc. etc. L’objectif est de converger vers LA décision d’action la plus juste possible en réinterrogeant ce que mon cerveau a pris et pas pris en compte, se détacher de la vérité et de la réalité, pour se concentrer sur le réel de la situation. C’est ainsi que la décision prise sera au plus près possible du réel de la situation.
Si vous souhaitez réinterroger votre processus de prise de décision, contactez-moi.