Ce sujet de « l’influence du coach » est souvent un débat entre nous, coachs. Je vous invite à réagir à cet article pour partager votre vision de notre influence « induite » et en même temps de l’absence « requise » d’influence. Dans le langage courant quand on parle d’influence, c’est souvent avec un aspect négatif. Dans cette optique, qui dit influence dit manipulation. Peut-il y avoir une influence positive ? Oui, lorsque l’attitude d’une personne vous inspire à en faire autant, c’est une sorte d’influence positive. On transfert alors à soi l’attitude de la personne qui inspire. Mais alors quand on parle de coaching, peut-on parler d’influence ? J’affirme que oui ! Mais alors, est-ce une influence de type manipulation ? Evidemment que non ! Sinon, je suis hors code de déontologie. Est-ce une influence de type inspiration à faire comme moi, coach ? Evidemment que non, non plus ! Sinon, je suis dans le cadre proscrit de ce qu’on appelle en coaching « le contre transfert. » L’histoire du client entraînant une mise en résonance avec l’histoire du coach, ce dernier passerait alors inconsciemment en position haute, en position de sachant pour donner ses solutions. Le client prendrait le coach comme modèle en appliquant ses conseils ce qui va à l’encontre de la finalité du coaching, le rendre autonome en évitant la dépendance du coaché vis-à-vis du coach.

Alors que j’affirme qu’un coach influence son client et qu’en même temps cette influence n’est ni de la manipulation ni un contre transfert, de quel type d’influence je parle ?
Je parle de « l’influence stratégique. » C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.
Un des principes de l’école Palo Alto est « on ne peut pas ne pas communiquer. »

Imaginez que vous me posiez une question et que je n’y réponds pas. C’est déjà une forme de réponse. Si j’y ajoute, un geste, un croisement de bras, une expression du visage, une fixation du regard, une attitude de recul, ce sont autant de réponses possibles à la question, sans toutefois avoir prononcé le moindre mot. Puisqu’on ne peut pas ne pas communiquer, on ne peut donc pas ne pas influencer, non plus. Quoiqu’on dise et quoiqu’on fasse, on influence l’autre. Ceci étant dit !
Lorsque mon client me dit « et vous, vous en pensez quoi ? » J’ai systématiquement la même réponse qui a comme intention d’influencer le client. Oui, je dis bien que mon intention est d’influencer mon client ! J’y réponds de la façon suivante « Pour moi, j’ai un avis sur la question. Mais pour vous le seul avis qui compte, c’est le votre. » En répondant de la sorte, en refusant de répondre donc, qu’elle est mon intention ? De rester dans le cadre du code de déontologie en influençant la réinterrogation de son autonomie. C’est ce que j’appelle « l’influence stratégique. » Le coach est centré sur le cadre de l’accompagnement, le choix de la stratégie, de la tactique, des outils d’accompagnement utilisés. Le coaché est centré sur le contenu de son accompagnement, ses propres décisions de changement qu’il opère, ses propres choix en fonction de sa construction identitaire.
Pour illustrer « l’influence stratégique » je vais vous donner un exemple d’influence que j’ai pu avoir sur une cliente, une influence qui, pour moi, n’est ni de la manipulation ni un contre transfert, mais une stratégie pour débloquer la situation. Je prends l’exemple d’une cliente qui, au bout de 4 séances, me dit « j’ai l’impression qu’on tourne en rond et qu’on n’avance pas ! » Plutôt que de prendre la remarque pour moi en imaginant qu’elle faisait une évaluation « négative » de mon accompagnement, je lui ai rétorqué « Je fais le même constat, ON tourne en rond, en effet, vous et moi. Mais le constat que vous venez de décrire à l’instant montre que vous avez avancé, je suis donc confiant en vos capacités à avancer. » … grand blanc…

Le mot confiance a influencé son requestionnement. Pourquoi pour elle, tourner en rond avait une connotation négative « on n’avance pas » et pourquoi pour moi, j’y trouvais un intérêt, « le fait que vous preniez conscience qu’on tourne en rond me donne confiance. » Nous avons donc travaillé autour de quoi nous tournions en rond, « ensemble » comme elle disait. Elle a évoqué ses croyances « limitantes » , l’absence de prise en compte de ses besoins pour vivre, sa zone de confort etc. J’ai donc influencé son analyse de la situation en la positionnant stratégiquement elle-même comme l’objet de son analyse. Autrement dit, que doit-elle changer en elle, pour sortir de cette orbite géostationnaire sans fin sur laquelle elle tourne depuis longtemps ? L’influence que j’ai apportée a permis d’allumer le booster pour s’éjecter de cette orbite. C’était mon intention stratégique.
En accompagnement, l’énoncé de ses intentions est un exercice très difficile. Les coachs … essayez pour voir… Quelle était votre intention d’utiliser tel outil ou de poser telle question ? Je ne parle pas d’objectif, je parle d’intention. Voyez-vous la différence ? L’objectif se mesure par des indicateurs et des résultats. L’intention, c’est la manière dont je vais m’y prendre pour favoriser l’atteinte de l’objectif. Le comment ? A la question du client « et vous coach, vous en pensez quoi ? » je réponds ou pas à la question ? Et si j’y réponds, j’y réponds comment ? Avec quelle intention ? Comment la manière dont je réponds peut-elle contribuer à ma stratégie et influencer de manière efficace et autonome mon client ?
Assurément, l’énoncé de son intention est plus difficile que de citer l’outil que j’ai utilisé pour atteindre tel objectif. La manière dont je m’y prends pour l’amener à atteindre facilement son objectif est « l’intention stratégique.« C’est la raison pour laquelle, je me pose souvent la question « comment je peux influencer mon client ? » Dans le sens d’influencer stratégiquement mon client. Cette question m’aide à formuler mon intention et facilite l’outil que je vais alors choisir et comment je vais l’utiliser efficacement.
Si ce type d’accompagnement stratégique visant à vous rendre autonome vous … inspire … contactez-moi.
