Connaissez-vous la fable de La Fontaine, « le coche et la mouche » qui a donné l’expression « la mouche du coche » ?

Cette fable met en scène des chevaux qui ont de grandes difficultés à tirer un coche, un carrosse, dans une montée avec même les passagers qui descendent du coche pour aider à le pousser. Puis une mouche qui « prétend animer les chevaux par son bourdonnement » , les pique même pour activer la manoeuvre et « se plaint qu’elle agit seule ! » Finalement, la mouche s’attribue la réussite d’avoir sorti le coche de ce mauvais pas. « La mouche du coche » est en réalité une personne qui s’attribue une réussite qui n’est pas la sienne. Ok ! Mais alors quel lien avec le coaching ? A part le jeu sur les mots « la mouche du coche » et « la mouche du coach » ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.
Un coach a pour mission d’accompagner un client vers son objectif, en l’aidant à le déterminer puis à le formuler, pour ensuite l’aider à se mettre en action. Une fois l’objectif atteint, qui s’attribue la réussite de l’atteinte de l’objectif ? Le coaché ? Le coach ? Les deux ? Sans doute les deux ? Ou peu importe, allez-vous me dire, puisque l’objectif est atteint ? Eh bien moi, j’affirme que la réussite va au coaché et à lui seul ! Même si le coach y a contribué, évidemment. Pourquoi ?

Déjà le coaché a fait la démarche de pousser la porte d’un cabinet de coaching. Il est allé demander une aide à une tierce personne, qu’il ne connait pas. Difficile d’avouer qu’on y arrive pas, qu’on a « tout » essayé, en vain. Durant son processus de coaching, le client va fouiller dans son passé pour déterminer ce qui conditionne ses motivations profondes et ce qui conduit à ses freins. Il va se mettre à nu en quelque sorte. Difficile de se mettre à nu, devant un inconnu, même s’il y a un cadre et un code de déontologie qui prônent la confidentialité. Après avoir déterminé les causes profondes de sa situation insatisfaisante, le client va lui-même déterminer la stratégie et les moyens à mettre en oeuvre pour atteindre son objectif. Le coach ayant comme finalité de le rendre autonome, il ne lui donne pas le moindre conseil. Difficile, puisque c’est justement pour ça que le coaché est dans un cabinet de coaching, devenir autonome.

Le client va aller puiser dans ses ressources pour lâcher prise, réinterroger ses croyances, sortir de sa zone de confort, se déprogrammer de ses comportements compulsifs, en tentant d’en reprogrammer d’autres avec son lot de réussites et de « gamelles » comme à chaque fois qu’on tente quelque chose de différent. Difficile de se relever quand on a, périodiquement, un genou à terre.

On parle beaucoup de capacités de bienveillance et d’empathie du coach. Il convient de comprendre, dans le sens de l’empathie, comprendre combien tout ce que je viens de décrire en matière d’efforts du client est difficile pour lui. Il mérite, à bien des égards, de l’empathie, des encouragements et des félicitations, qui sont autant de strokes(*) positifs qui l’encouragent à se dépasser. (Strokes : une valorisation qui provoque chez l’autre une énergie positive.)
Et c’est bien là où je voulais en venir. S’il passe par la tête du coach qu’il pourrait être à l’origine de la réussite de son client, il serait alors centré sur lui et non plus sur son client. Dans ces conditions, difficile pour lui de lui renvoyer autant de strokes positifs que son client mérite ! Parce que … ah que c’est tentant pour le coach de se dire « seul il n’y parvenait pas, avec mon accompagnement il y est parvenu ! C’est donc grâce à … » Ah que oui c’est facile de jouer à « la mouche du coach ! » A la limite, si grâce à l’accompagnement le client a atteint son objectif, c’est grâce au coaching et non au coach !

Alors merci le coaching, qui donne une stratégie, des outils, une tactique etc. qui apportent une efficacité opérationnelle au client. Mais le mérite revient au client et à lui seul. Prenez l’exemple d’un accouchement. Le mérite de l’expulsion vient à la femme qui fait les efforts pour accoucher même si la sage femme aide grâce à ses compétences et son expérience. Pour l’accouchement des idées, ce qu’on appelle la maïeutique de Socrate, c’est exactement la même chose. Le mérite va à celui qui accouche des idées et non à celui qui applique un questionnement socratique. Il faut peut être l’avoir vécu pour « comprendre » ce que vit le coaché. Même si comme disait Socrate « Les gens qu’on interroge, pourvu qu’on les interroge bien, trouvent d’eux-mêmes les bonnes réponses.«
Si ce type d’accompagnement qui vous renvoie des strokes que vous méritez vous attire, contactez-moi.
