L’actualité politico-judiciaire de cette semaine m’a amené à me réinterroger sur ces 3 mots déontologie, éthique et morale. Lorsqu’on a eu à assumer des responsabilités et prendre des décisions dans n’importe quel domaine personnel, professionnel, politique ou autre, on s’est systématiquement posé les questions suivantes « Qu’est-ce que je veux faire ? Qu’est-ce que je peux faire ? Et au final, qu’est-ce que je vais faire ? » Il faut comprendre la question « Qu’est-ce que je peux faire ? » dans le sens de « Qu’est-ce qui est permis de faire ? » Où trouve-t-on alors ce qui est permis ? Dans la déontologie, l’éthique et la morale. Mais il convient de définir ces termes pour savoir comment s’en servir, de manière à être dans les clous, plutôt que d’être mis à l’écrou. Toutes les activités humaines sont concernées par ces notions, le coaching professionnel n’y déroge pas. C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

Je vais commencer par définir la déontologie. Ce sont « les droits et les devoirs qui régissent une activité, une profession. » C’est un texte qui définit ce qui est permis et interdit. C’est le cadre dans lequel celui qui réalise l’activité et décide est autorisé à agir. Pour en donner quelques exemples, ce sont les lois, les textes règlementaires, les codes de déontologie, les règlements intérieurs etc. Pour étayer la règle, des exemples sont donnés pour distinguer ce qui est permis de ce qui est interdit. Tous ceux qui ont eu un jour au moins une décision à prendre savent que les textes, même éprouvés, ne peuvent pas à eux seuls prévoir tous les cas de figures. Le décideur se trouve donc fasse à un dilemme. C’est le cas où la déontologie ne permet pas de trancher sur l’action à réaliser ou sur la décision à prendre.
Vient alors l’éthique. C’est l’esprit de la règle. Lorsque le texte de la déontologie ne permet pas de trancher, on analyse alors quel est le but, le sens de la règle, de quoi la règle est censée nous protéger. On est amené à peser pour trancher sur la décision à prendre, celle qui va respecter l’esprit de la règle. Vient ensuite la morale. C’est le bien et le mal. Là par contre, la morale est fonction de la culture, de l’éducation, du vécu. La frontière est floue et fonction de chaque individu qui fait appel à ses valeurs, qui sont propres à chaque être humain. Chacun a sa hiérarchie des valeurs qui va privilégier une valeur plutôt qu’une autre. Par exemple la liberté individuelle que l’un va porter en avant, alors qu’un autre va mettre la garantie du bien collectif en priorité ; des antagonismes classiques et récurrents qui ont jalonné l’Histoire de l’évolution de l’homo sapiens avec ses systèmes de valeurs individuelles et systèmes de valeurs collectives que décrit Clare Graves dans son concept de la spirale dynamique.
Pour résumer, quoiqu’on fasse et quoiqu’on décide, les questions à se poser sont les suivantes :
- « Qu’est-ce que que je veux faire ? » c’est à dire quelle est l’intention de l’action découlant de ma décision,
- « Qu’est-ce que je peux faire ? » c’est à dire ce qui est permis par la déontologie, l’éthique et la morale,
- « Et au final, qu’est-ce que je vais faire ? » c’est à dire ce que j’ai décidé de faire et sur lequel j’ai des comptes à rendre.
Au final, la décision ou l’action résulte bien de l’analyse de la déontologie, de l’éthique et de la morale. Pour analyser l’action ou la décision prise, il faut ensuite faire le distinguo entre une simple méconnaissance de la règle ou une négligence qui a conduit à sortir du cadre involontairement et un franchissement intentionnel et volontaire de la règle en connaissance de cause qui apporte des circonstances aggravantes. Les sanctions sont bien évidemment différentes.
Dans le coaching professionnel aussi, il existe un code de déontologie. Personnellement je m’appuie sur le code de déontologie de l’EMCC qui fixe le cadre de l’accompagnement et ce que le coach garantit à son client. Néanmoins, il existe des cas de figures où le code de déontologie ne permet pas de trancher. Lorsque c’est le cas, l’éthique et la morale doivent permettre de trancher. L’appel à la supervision peut s’avérer nécessaire, c’est à dire la sollicitation de l’avis d’un coach superviseur.
Si vous souhaitez vous faire accompagner dans un cadre régi par la déontologie de la profession de coach, l’éthique et la morale, contactez-moi.
