« Pour changer la société, il faut changer les Hommes. Pour changer les Hommes, il faut leur donner envie ! » – Albert Einstein. Quel lien entre cette citation et le 50ème anniversaire du 21 juillet 1969 ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

Même si c’était des américains, même si cela aurait pu être des russes, nous étions tous rivés sur notre téléviseur noir et blanc, quelle que soit notre nationalité. Pour une fois, l’Humanité toute entière regardait dans le même sens, la Lune. Etait-ce vraiment la Lune que l’Humanité toute entière regardait ou cette fabuleuse prouesse de l’Homme et l’espoir que cela faisait naître ? Avec des moyens techniques rudimentaires, ils ont trouvé les ressources et la force d’atteindre l’objectif fixé et dans les délais fixés. Cette joie, cet émerveillement même, nous ont aussi fait prendre conscience de notre petite Terre dans cette immensité noire de l’univers. Comme, aller sur la Lune pour prendre du recul sur notre condition singulière et précaire, notre planète, notre responsabilité vis-à-vis d’elle et de nous par voie de conséquence. Assurément, à partir de ce jour là, le rapport à la planète a changé.

Oui, Albert Einstein avait bien raison, « pour changer les Hommes, il faut leur donner envie ! » Souvent, on dit que le leadership, c’est « tout le monde derrière le leader. » Et bien non, c’est encore un exemple qui le montre. Le leadership, c’est fixer un objectif qui donne envie à ceux qui vont l’atteindre. Et ils l’atteignent, seuls, sans le leader. Voyez plutôt. Le 12 septembre 1962, JFK prononce un discours visant à envoyer des Hommes marcher sur la Lune et les faire revenir, avant la fin de la décennie. Le 22 novembre 1963, JFK est assassiné. Et le 20 Juillet 1969 (heure des Etats Unis d’Amérique), le premier Homme marchait sur la Lune, 5 ans 1/2 après le départ de celui qui leur avait mis cet objectif en tête. Et quel objectif ! Avec les moyens de l’époque ! Un ordinateur de bord qui avait beaucoup moins de mémoire que notre actuel téléphone portable. Aujourd’hui serions-nous capable de le refaire ? Trouverions-nous l’envie, la motivation, le besoin même d’y aller ? Eh oui, c’était peut-être plus que l’envie dont parlait Einstein qui a changé les Hommes de la NASA et la nation toute entière avec eux, c’est peut-être un besoin. Le besoin de se prouver que c’était possible et qu’à ce moment là, il y avait une signification.

Comme je l’écrivais dans un article sur l’engagement, il ne se décrète pas, pas même de la part du leader. L’engagement est basé sur un choix rationnel de celui qui s’engage. Au leader d’y mettre les conditions favorables et particulièrement au moment où c’est opportun. Il n’y aurait pas eu la rivalité USA / URSS à ce niveau d’intensité, l’Homme n’aurait peut-être pas encore marché sur la Lune. D’ailleurs les russes ont abandonné l’idée après le 21 Juillet 1969. Le leader trouve aussi son leadership dans le contexte. C’est tout cela le leadership.
Autre enseignement qu’on peut trouver dans ces événements historiques que l’on vit. Ces moments restent gravés à vie dans la mémoire. Même après un demi siècle. Comment se fait-il ? Alors que j’ai parfois du mal à me rappeler ce que j’ai fait la semaine dernière … Dans le cerveau, nous avons plusieurs types de mémoires, notamment des mémoires volatiles. Mais il en existe une très particulière, la mémoire émotionnelle. Lorsque vous exprimez une émotion, l’instant est gravé à jamais dans cette mémoire. Elle a cela de spécifique, qu’il n’y a pas besoin d’effort pour mémoriser, contrairement à apprendre par coeur un texte. L’association émotion / événement suffit à les graver dans le marbre. Lorsque vous vous remémorez l’événement, tout revient, même l’émotion exprimée, avec la même intensité. Lorsque vous souhaiterez vous rappeler d’un événement dont vous avez perdu certains détails, recherchez ce que vous avez ressenti à ce moment précis. – C’est une stratégie de questionnement que j’utilise souvent en coaching.- Si vous avez exprimé une émotion, les détails resurgiront. De même, lorsque vous prenez une décision, vous n’en avez pas conscience, mais cette mémoire émotionnelle oriente votre décision. Inconsciemment, soit elle privilégie une solution pour revivre un moment plaisant, soit elle annule certaines solutions, pour éviter le risque de se retrouver dans une situation durant laquelle vous avez déjà exprimé de la peur. Vous y penserez la prochaine fois que vous aurez à prendre une décision… Vous n’y croyez pas ? Quel moyen de transport avez vous choisi, juste après le 11 septembre 2001 ? Avion ou train ? Ou tout au moins, la vision de cet avion qui butait contre le building, ne vous a-t-elle pas traversé l’esprit ?
Il y a pourtant 50 ans, mais je peux vous décrire où j’étais et avec qui, le 21 juillet 1969 à 3 h 56 min lorsque le premier homme marchait sur la Lune. Et vous ? Si vous étiez né et si cet événement vous a marqué émotionnellement, vous rappelez-vous ? Puisque maintenant on sait que notre cerveau ne vieillit pas après 25 ans, que l’on soit enfant ou adulte, c’est, entre autres, pour cela que votre cerveau apprend et mémorise mieux par le jeu, qui nous fait exprimer de la joie.