
Cette question m’est venue à la lecture d’une anecdote du peintre Picasso. En 1944, Picasso expose ses œuvres à Paris dont la toile de Guernica. Un officier allemand entre dans sa galerie et observe cette toile. Surpris, il demande : « C’est vous qui avait fait ça ? » Picasso répond : « Non, c’est vous ! » Comme si son oeuvre ne lui appartenait plus. Comme s’il avait une mission. Je me suis alors posé la question suivante « Dans une activité, réalisée professionnellement, j’exerce un métier ou un art ? » Question saugrenue, diriez-vous ? Je ne suis pas peintre, musicien, écrivain etc. J’exerce donc un métier ! Peut être. Ou peut être pas !
Commençons par définir ce qu’est un métier, ce qu’est un art et ce qui les différentie.

Le métier est exercé par un artisan dans une dynamique technicienne et de compétences. Dans son métier, un artisan fait quelque chose d’utile.
L’art est exercé par un artiste qui fait quelque chose de beau. Le point commun entre l’artisan et l’artiste est la compétence technique du domaine. Mais alors qu’est-ce qui différentie l’art du métier, à part cette différence « d’utilité » d’une part et « de beau » d’autre part. Si tenté que l’art ait un objectif, l’art éveille l’âme. Mais de quelle âme parlons-nous ? Celle de l’artiste ? L’âme de celle ou de celui qui admire l’oeuvre ? Les deux ?
L’art construit l’artiste, il le fait grandir. Mais, compte tenu de l’objectif de l’art, l’œuvre achevée n’appartient plus à l’artiste. Elle appartient à celle ou celui qui se réinterroge, s’éveille, s’élève grâce à l’œuvre. L’art éveille donc l’âme de l’artiste et de l’humanité, du moins ceux qui veulent bien s’attarder sur l’oeuvre. Dans l’anecdote de Picasso évoquée ci-dessus, Picasso se sert de son oeuvre et invite l’officier allemand à se réinterroger sur ce qu’il fait dans son métier de militaire.
Revenons alors à notre question de départ « Exercez-vous un métier ou un art ? » Votre activité professionnelle vous fait-elle grandir ? A minima, n’apporte-t-elle qu’une amélioration des compétences du domaine exercé à l’artisan que vous êtes ? Ce serait déjà pas mal. Mais vous apporte-t-elle aussi une réinterrogation de ce que vous êtes en tant que femme ou homme ? Une réinterrogation de votre place, votre contribution dans l’entreprise, la société, le monde, l’humanité ? Apporte-t-elle aux autres, une réinterrogation, un enrichissement, une élévation ?
Je ne parlerais que de ce que je connais, les activités de manager, de formateur et de coach. Seraient-ce des métiers ou des arts ? Tout dépend de comment on l’exerce ! Je fais un job. Comme je l’exerce professionnellement, je respecte la loi, la déontologie à savoir les règles et exigences du métier, l’éthique à savoir l’esprit des règles et la morale. Dans ce cas, c’est un métier. Mais si au travers de ce métier, je me réinterroge sur ma mission, ma façon de la remplir pour moi et pour les autres ; si cela contribue à me faire grandir humainement en plus que professionnellement et socialement et que cela contribue à faire grandir humainement les autres, alors, je pratique un art.

C’est peut être au moment où le tailleur de pierre cesse de tailler des pierres pour contribuer à la construction d’une cathédrale à des fin d’élévation de ses semblables, en taillant la pierre dans ce but précis, qu’il passerait d’un statut d’artisan à celui d’artiste. Il n’est plus l’artisan de cette pierre taillée qui ne lui appartient plus. Elle n’appartient pas non plus au commanditaire de la cathédrale. Elle appartient à ceux qui utilisent la cathédrale à des fins de réinterrogation de leurs actes et leur existence.
Et vous ? Vous pratiquez un métier ou un art ? Si vous souhaitez vous réinterroger sur la manière d’exercer votre activité professionnelle, contactez-moi. Si ce n’est pas déjà fait, le coaching vous aidera à trouver, vous-même, le sens de vos actes et de votre existence.

Qu’est ce que l’art et l’artisanat ? L’artisanat concerne des œuvres multiples qui s’appliquent à notre vie alors que l’art est oeuvre unique ou presque et s’applique à nos sentiments.Et oui, l’oeuvre faite, quand elle est mature, appartient au regard du spectateur : L’art touche surtout nos sens, et par là, nous sort de notre mental et nous ramène à soi.
« Dans une activité, réalisée professionnellement, j’exerce un métier ou un art ? »
En tant qu’artiste, voici ce que j’en pense quand l’art est un métier :
Je donne le contexte (en méta) !
L’art s’apprend comme tout, que l’on soit diplômé ou autodidacte, Il demande le courage d’être un créatif, un quêteur, un communiquant, comptable, publicitaire, infographe, un commercial, quelqu’un qui fait du relationnel, gère l’administratif, présente son travail par le verbe et l’écrit, doit savoir convaincre …
Le coach refait pétiller les couleurs dans les hémisphères cérébraux du partenaire avec cette même formule que porte l’art et qui se constitue de sensoriel, d’unicité et d’autonomie.
Le métier tiendrait donc lieu de savoir faire, et l’art en serait la vraie raison : l’activité qui s’occupe de l’âme (l’art et la manière).
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Beau commentaire Sandrine ! J’aime beaucoup « les couleurs qui pétillent dans les hémisphères cérébraux » ! Le développement personnel est aussi un art, une manière d’être à la fois pierre et sculpteur de soi-même, comme je l’explique dans cet article https://laconfianceenvous.coach/2019/03/02/je-peux-etre-a-la-fois-pierre-et-sculpteur-de-moi-meme/
En coaching, je fournis le marteau et le burin. A vous de vous sculpter vous-même…
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