Notre façon d’être adulte fait-elle sens et envie pour nos jeunes ?

Thomas d'AnsembourgJe vais tenter de vous parler de la conférence de Thomas d’Ansembourg, psychothérapeute belge, sur le thème « Notre façon d’être adulte fait-elle sens et envie pour nos jeunes ?  » Cette conférence, à laquelle j’ai assisté, s’est tenue à Bordeaux le 22 Novembre 2017. Je dis tenter d’en parler car, il est difficile d’être au niveau de clairvoyance de Thomas d’Ansembourg. Néanmoins, je ne résiste pas à vous donner envie de progresser sur la communication non violente, son thème de prédilection sur lequel il a rédigé de nombreux ouvrages. Ce qui me décide de faire un article, c’est l’enjeu que représente ce thème. Il touche notre rôle fondamental vis-à-vis de la construction identitaire de nos enfants et leur avenir.

Je vous fais part de quelques phrases saisies et qui m’ont marqué.

« Si vous n’êtes pas aimant avec votre enfant, comment voulez-vous aimanter sa boussole ? » Quand il parle d’amour des enfants, il parle de leur exprimer explicitement cet amour. Cela va sans dire, mais c’est mieux en le disant. En leur disant. Sans cela, pas étonnant qu’un jour l’enfant oriente sa boussole vers d’autres aimants ?

« Est-ce que ma façon d’ÊTRE adulte avec le monde incarne le rêve que j’ai pour le monde ? » « Ne serait-il pas plus inspirant pour nos enfants de mettre son énergie à construire le monde auquel on rêve, plutôt que de mettre de l’énergie à combattre le monde dans lequel on vit ? » Si je rêve d’un monde apaisé, en paix, qu’est-ce qui me fait courir partout ? On s’interroge ensuite d’avoir des enfants hyper actifs ! Qui est le plus hyper actif des 2, mon enfant ou moi ?

Aujourd’hui un jeune pense comme cela : «  Dis moi ce que je dois faire. Est-ce que ça fait sens pour moi ? Si oui, je le fais. Sinon, je ne le fais pas. » C’est le niveau d’existence (au sens de la spirale dynamique de Clare Graves) auquel nos enfants, nos adolescents sont arrivés. C’est un fait. Si le parent reste sur la règle, l’adolescent n’a pas d’autre solution que de redescendre vers un niveau d’existence qu’il connait bien, la violence. Il y a fort à parier que nous aussi, parents, on va se caler sur ce même niveau d’existence, la violence et la punition. Aujourd’hui, nos enfants ont besoin de comprendre la règle, pour l’appliquer. En adulte, il nous faut donc l’aider à cette compréhension pour l’élever au niveau d’existence qui est le consensus. Plus dur et plus long à faire que « tu es privé de sortie pour une semaine ! »

« A l’école, on apprend plus de choses sur le monde extérieur que sur son monde intérieur. Les enfants ne se connaissent pas. » Les enfants se construisent avec une représentation externe du monde, les valeurs et croyances des autres, plus que les leurs. Lorsqu’ils en prennent conscience, il y a décalage. D’où les attitudes de rejet, de dépression de l’adolescent. Thomas d’Ansembourg considérait que la connaissance de soi à l’état de l’enfant était une question de santé publique. Avec les adolescents qui sont en perte de repère et basculent dans la violence, le djihadisme, la délinquance etc. il considère maintenant que c’est une question de sécurité publique. Non seulement, il est nécessaire que nos enfants abordent la connaissance de soi, à l’école, mais il faut avant former le corps enseignant. Une question de moyens mais avant une question de prise de conscience.

Pour finir, il cite plusieurs cas. Je n’en prendrai qu’un. Le cas d’une mère qui souligne que sa fille est « difficile ». Un jugement sans doute fondé sur des faits. En creusant, la difficulté était un rejet de l’école. La mère se positionnait en lui disant « Si tu travaillais plus ça irait mieux ! File dans ta chambre et bosse ! » Jusqu’au jour, où elle lui a demandé ce qui se passait à l’école. Après la surprise d’un changement d’attitude de sa mère, sa fille lui a dit que le professeur lui disait qu’elle était nulle, que ses copains se moquaient d’elle et qu’à la maison on ne la comprenait pas. Elle avait juste besoin de compréhension, d’empathie et d’aide. Si même sa propre mère ne peut donner cela, quelle image donne-t-on à nos enfants ? Leur donne-t-on envie de devenir adulte ? Quels adultes vont-ils devenir, à force de nous regarder ?

Je vous laisse voir la vidéo de Thomas d’Ansembourg. Installez-vous bien dans le fauteuil et accueillez cette autre façon de voir les choses. C’est pourtant simple !

En savoir plus : la vidéo de cette conférence sur ce thème 

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