
Ne vous est-il pas arrivé de dire « Je ne comprends pas pourquoi il a fait ça, comme ça ! » Dans l’impossibilité d’expliquer son geste, son comportement, son attitude, sa prise de décision, sa prise de parole. L’autre constitue pour soi une énigme. Pour moi, c’est incompréhensible, illogique. Et on reste planté là, on laisse tomber. Puisqu’on « croit » que ce qu’il a fait n’est pas « la norme » c’est à dire « notre norme » on irait jusqu’à dire qu’il manque de valeurs, de raisonnement, de logique… voire plus. Mais voilà, dans son comportement, je ne vois que la partie émergée de l’iceberg. Autrement dit, je ne suis pas dans sa tête. Je ne vois pas ce qui se cache au-dessous de l’iceberg. Qu’est-ce qui l’a poussé à faire ça, comme ça ? Plutôt que de « croire » qu’il n’a pas de logique et si je m’intéressais à SA logique ? Même sans adhérer à ce qu’il a fait, qu’est-ce que permettrait de comprendre SA logique basée sur sa propre « motivation profonde » ? Y aurait-il un intérêt pour soi-même ? Pour l’autre ? Pour la relation, même infime, que l’on a avec l’autre ? Pour essayer de comprendre, que faut-il mettre en place ? Sans renier les miennes, qu’est que nous apporterait la compréhension de sa manière de pensée, de sa culture, de ses « croyances » ? Qu’est-ce qui nous sépare ? Comprendre ce qui nous sépare permettrait quoi ?
Dans cette introduction, je viens de définir un mot qui, tout particulièrement en ce moment et dans notre société, nous fait cruellement défaut. C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.
Tapez un mot clé dans la barre de recherche pour trouver un article qui en parle, parmi mes 250 articles sur le développement personnel.
Alors l’avez-vous deviné ce mot qui répond à la définition « la compréhension intime de l’autre qui contribue à s’identifier à lui dans ce qu’il ressent, sans adhérer, sans renier ce que je suis » ? C’est l’empathie. Pour faire preuve d’empathie, pour comprendre l’autre, ça demande un effort. Il faut faire abstraction de ce qu’on pense et se mettre à la place de l’autre. Il faut avoir envie de chercher à comprendre, y trouver de l’intérêt. En général, on préfère rester sur le constat d’incompréhension et de jugement à l’emporte pièce. Sauf peut être pour les profils de personnalité Altruiste ou Médiateur, qui sont plutôt naturellement tournés respectivement vers les autres ou les liens qu’ils entretiennent avec les autres et qui ont l’empathie comme talent inné.

Dans notre éducation, l’empathie est souvent confondue avec la compassion. Pour ressentir les mêmes sensations et émotions que l’autre, il faut être proche l’un de l’autre. C’est à dire avoir exactement les mêmes valeurs, les mêmes croyances, la même vision du monde. La compassion est le résultat d’une émotion fusionnelle. Pour qu’il y ait fusion, il faut appartenir à la même « tribu. » Dans notre éducation, il n’existe que le blanc/le noir, le bon/le mauvais, le paradis/l’enfer. On ne peut pas tenter de comprendre l’autre s’il est à l’opposé de nous. L’enfer, c’est les autres. Il y a un frein culturel à l’empathie.
Pire l’empathie, telle que je l’ai définie ci-dessus est souvent vue comme un aveu de faiblesse. L’empathie est souvent vue comme un reniement de son identité voire de son autorité. Particulièrement dans le management en entreprise. Un manager qui ferait preuve d’empathie envers un de ses collaborateurs renierait son autorité. Si l’on pense cela, c’est qu’on n’a pas compris en quoi l’empathie est utile dans les relations humaines interpersonnelles et professionnelles, voire en politique d’ailleurs. Si l’on pense cela, c’est qu’il manque des outils pour l’utiliser à bon escient ou qu’il manque de l’entraînement à ces outils. Et enfin … si l’on pense cela, c’est qu’on n’a jamais ressenti sur soi, ce que que provoque l’empathie d’un autre ! En effet, dans notre monde, l’empathie n’est pas la norme ! Et pourtant !
Pour faire preuve d’empathie, il faut y trouver un intérêt, pour soi, pour l’autre et pour la relation que l’on a avec l’autre. Mettons tout de suite de coté, les personnes avec qui on n’entretient pas de relation quelle qu’elle soit. Faire preuve d’empathie n’aurait aucun sens, à part pour l’entraînement… Mais lorsque j’ai un lien avec cette personne qui me surprend dans ses comportements, faire preuve d’empathie présente les intérêts suivants.

- Pour soi : Comprendre ça veut dire quoi pour soi ? Il faut se rapprocher de la définition latine de « compre(he)ndere. » On y trouve « cum » et « prehendere » c’est à dire respectivement « avec » et « prendre dans le sens de saisir. » Comprendre c’est saisir ensemble (avec l’autre), embrasser, entourer quelque chose. Comprendre avec empathie, c’est embrasser par la pensée la logique de l’autre avec intelligence. Mais chercher à comprendre la logique de l’autre est avant tout stratégique. Particulièrement en cas d’accompagnement et/ou de conflit avec quelqu’un avec lequel on a un lien, un enfant, un collaborateur, un administré etc. Chercher à comprendre permet de repérer les points de divergence et les points sur lesquels on pourrait « se saisir ensemble » pour avancer, ensemble. Parce que c’est bien ça l’objectif. Si on a un lien avec cette personne, il faut continuer à entretenir ce lien en recherchant les points de convergence. Parce que l’objectif est d’avancer ensemble. En résumé, chercher à comprendre, c’est repérer les points de convergence pour créer du lien et commencer à s’appuyer dessus pour avancer ensemble.

- Pour l’autre : Avoir en face de soi quelqu’un qui cherche à comprendre ma logique est un soulagement. C’est de nature à détendre mes éventuelles tensions internes. Lorsque celui qui m’écoute pose des questions de compréhension, je sors ce qui est en moi, notamment mes émotions. L’ex-pression, littéralement la sortie de la pression qui est en moi, contribue à baisser cette pression émotionnelle. Cela me force aussi traduire ma pensée en mots, à argumenter donc et à rendre conscient la logique qui a donné naissance à mes gestes, mes comportements, mes décisions, mes paroles. Plutôt que de laisser tout cela confiné dans ses pensées, c’est lorsqu’on verbalise sa propre pensée, apparemment logique, que l’on en prend conscience. Souvent, on prend conscience d’une logique boiteuse, voire exagérée. En parlant, on entend ce qu’on dit et on compare notre pensée à sa propre verbalisation. Il s’en suit souvent une dissonance cognitive, quelque chose qui sonne faux. C’est de nature à relativiser, c’est favorable au compromis à venir.

- Pour la relation entre les 2 personnes : Chercher à comprendre sans juger contribue déjà à se parler, sur la base de faits. Par le jeu de questions/réponses dont l’objectif est de comprendre, on partage, c’est le début d’un lien. Après avoir compris la logique, je répète même sans y adhérer, on peut maintenant trouver le plus petit dénominateur commun que nous avons ensemble. C’est sur ce petit élément qui nous lie, qu’on va commencer à bâtir l’avenir.

Il existe des outils d’accompagnement qui ont comme intention la mise en oeuvre de l’empathie. L’écoute active par exemple. Elle consiste à repérer tout ce que constitue le message de l’autre les mots utilisés, les intonations, les gestes et attitudes. Tout ce qui permet de comprendre ce qui est plus ou moins caché. Pour mieux comprendre, l’écoute active consiste à reformuler, questionner avec des questions ouvertes de compréhension, par un silence laisser le temps à l’autre de trouver le mots, encourager à poursuivre sa description etc. Comme je le disais plus haut, l’écoute active cherche à comprendre sans juger, propose à l’autre de verbaliser pour créer un lien. C’est la base pour construire quelque chose ensemble.
Si vous souhaitez avoir la chance d’être compris, pouvoir s’exprimer dans un cadre empathique sans jugement de manière à pouvoir avancer vers votre objectif, le coaching professionnel est adapté. Contactez-moi.