Il me semble important pour ses propres clients de leur fournir le pour quoi nous pratiquons le coaching. Pour quoi en deux mot, c’est à dire avec quelle intention. Parce que ça conditionne la manière dont nous allons les accompagner. Le client nous confie le cadre de son accompagnement. J’ai le sentiment que leur exprimer ce que représente le coaching pour moi concourt à la satisfaction d’un besoin légitime de la part de mon client. Alors pour quoi, je fais du coaching ? Alors que maintenant à la retraite, je n’ai nullement un besoin financier d’exercer, je pourrai faire ce que je n’ai pas pu durant ma carrière. C’est vrai.
La quête du bonheur passe par le sens qu’on donne à sa vie en réalisant ce qui est important pour soi parce que ça satisfait un besoin. J’avoue donc que dans ce qui est important pour moi, il y a « aider les autres à développer leur potentiel. » Et en quoi c’est important pour moi ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

Un processus de coaching est pleinement efficace lorsque la confiance est réciproque ; le client a confiance en son coach, le coach a confiance en son client. Et la confiance se base sur l’acceptation de « confier » ce que l’on a de plus cher. Un client va confier au coach lui-même et son avenir au travers de l’accompagnement. Pour cela, le client a besoin de garanties. Pour moi, l’explicitation du pour quoi (avec quelle intention) je pratique le coaching renseignera le client des conditions dans lesquelles et l’état d’esprit dans lequel je vais l’aider. En plus d’autres éléments, comme le code de déontologie de la profession, c’est de nature à guider son choix d’accepter ou non de me confier son accompagnement. Alors, pour quoi, je pratique le coaching, aujourd’hui ?
La pratique du coaching est tournée vers le client, je dirais plutôt « au service de. » Après 37 ans de production d’électricité d’origine nucléaire, j’avoue que « être au service des clients » est dans mon ADN. C’est plus qu’un métier, c’est une mission. Une mission noble de surcroit, parce qu’il y a la notion de don de soi, le meilleur de soi-même pour une qualité et une continuité de service, avec en même temps tout le reste, sûreté, bas carbone et rentabilité économique, 24h/24, 365j/an. Je parle de service au public et non de service public. Se sentir utile à la société, oui, c’est pour moi un besoin fort de contribution. Une raison d’être, même. Je pratique le coaching dans ce même état d’esprit.


Par ailleurs, durant ma carrière, j’ai eu une chance inouïe. J’ai croisé des managers qui ont pris le temps de poser le regard sur moi pour m’aider à rendre possible le parcours que je m’étais tracé. Et ça, c’est une chance ! J’ai vécu en moi ce que la confiance de ceux qui aident procure de décuplement de force et de détermination. Je leur en suis infiniment reconnaissant. Ce qui prouve qu’en posant les bases d’un contexte favorable, a priori tout est rendu possible, le reste « ce n’est que du travail, du jus de cerveau et de l’huile de coude. » J’avoue qu’une fois avoir été moi-même manager, j’ai toujours été dans cet état d’esprit, aider celles et ceux qui avaient un parcours en tête, un objectif à atteindre. Un juste retour des choses sans doute mais ça donne en plus du sens à ce qu’on fait. J’avoue, depuis longtemps, éprouver autant de plaisir de voir celles et ceux que j’ai aidés à atteindre leur objectif que si c’était moi qui l’atteignais. Aussi bien dans le domaine professionnel que personnel, parce qu’en créant le contexte, on a le sentiment d’avoir un peu contribué au résultat. J’ai trouvé dans le coaching le même sens à donner à ma vie. Contribuer à ce que les autres puissent développer leur potentiel.
Pour moi, le coaching c’est « créer le contexte favorable pour satisfaire la demande de son client. » Ça passe par une première phase d’observation du client. Il convient d’apprendre de son client pour le connaître, comprendre sa logique, ses travers et ses talents. Cette phase me permet de m’adapter à lui en déterminant une stratégie d’accompagnement spécifique puis des outils adaptés. Lorsqu’on atteint cette intention, la magie s’opère. La magie de la confiance mutuelle. En repérant ses talents, le coach a confiance en son client. Le client acquière la confiance en son coach parce qu’il a le sentiment d’être compris dans son intégralité. Ceci lui permet alors de s’engager, en toute sécurité, au changement de son contexte de vie qui lui permettra d’atteindre son objectif.
Au passage, ce que je viens de décrire est MA définition de l’intelligence humaine. Apprendre, connaître, comprendre pour s’adapter au contexte d’abord puis faire en sorte de modifier le contexte pour atteindre son objectif. Avec l’intention d’y mettre de l’intelligence, c’est ce que je considère être, pour moi, le coeur du coaching, tel que je le pratique.
Néanmoins, il me semble tout aussi important de dire à mon client ce que n’est pas le coaching pour moi. Pour moi, le coaching est tout sauf un combat. J’ai parfois entendu des coachs indiquer qu’ils réalisaient leur métier de coach pour par exemple « aider les victimes de burn out, parce qu’eux-mêmes en avaient été la victime » , ou « aider les managers qui souffrent d’injonctions paradoxales parce qu’eux mêmes en ont souffert. » A les écouter, on imagine que le métier de coach serait une thérapie, une revanche, un combat. Lorsqu’on a été victime de traumatismes, je comprends parfaitement cette envie d’être utile pour éviter aux autres de subir ce qu’on a subi. C’est même souhaitable. Je comprends ce besoin légitime de combattre les dangers de la vie. J’arrive à comprendre qu’on s’investisse par exemple dans une association qui aide des victimes de burn out, comme une forme de thérapie personnelle. Au regard de la déontologie de la profession de coach, j’ai néanmoins beaucoup de mal à adhérer à l’idée que l’exercice du métier prenne la forme d’une thérapie, d’une revanche ou d’un combat. Pour plusieurs raisons. D’abord, parce que nous n’exerçons pas pour nous, mais pour un client. Carl Rogers préconise « une écoute centrée sur la personne. » Lorsqu’on s’expose volontairement aux situations qu’on a vécues, nous allons revivre nos traumatismes au travers de l’histoire du client. Même avec un travail rigoureux sur soi, même après une thérapie, la mémoire émotionnelle étant une machine implacable d’efficacité, les émotions que le coach a vécues dans le passé vont ressurgir, à coup sûr. Et avec la même intensité. Comment accompagner quelqu’un dans ces conditions ? C’est ce qu’on appelle dans le métier « le contre transfert. » Confronté à ses traumatismes du passé, le coach risque de ne plus être en capacité d’apporter la neutralité qui est la base du développement de son client vers son propre objectif.
C’est la raison pour laquelle, je me suis fixé mes propres limites à l’exercice du métier de coach. Il est des demandes que je n’accepterai pas parce que j’imagine qu’elles seraient de nature à faire prendre un risque au client de n’être pas totalement neutre et centré sur lui. Dans ce cas, le code de déontologie du métier de coach prévoit de réorienter le client vers un confrère. J’ai déjà appliqué cette mesure du code de déontologie, plusieurs fois, dans l’intérêt du client.
Et pour finir, voici ce que je dis systématiquement à mes clients lors de la dernière séance de clôture d’un processus. Je leur indique ce que le processus m’a apporté professionnellement mais aussi personnellement. Je nourris mon propre développement personnel de chaque processus de coaching que je mène. La manière dont je vois les changements opérer chez mes clients m’inspire et éclaire mon propre chemin. Merci pour ça, parce que c’est « important pour moi !«
Je m’en tiens donc à l’exercice du coaching dans cet esprit « donner du sens à ma vie en contribuant à développer le potentiel des autres. » Si ce contexte de votre accompagnement vous convient, contactez-moi.
