Qu’est-ce qui se multiplie en le partageant ? Quelle question saugrenue ! Parce que si je prend le dictionnaire, le partage a comme définition « une répartition équitable. » En effet, quand je partage un gâteau, les personnes n’ont qu’une partie du gâteau. Quand on se partage l’héritage de Papy-Mamy, toi tu as la commode de Mamy, toi la montre à gousset de Papy. Le partage est une division, jamais une multiplication. Alors, quel est ou quels sont les biens qui, en se les partageant, se multiplieraient ? A part, les miracles, bien sûr, comme il y a 2000 ans avec la multiplication des pains… Quoique … Ne serait-ce pas, là, une métaphore qui pourrait nous mettre sur une piste ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

Je vais vous proposer de faire une liste de choses qui peuvent se partager. Nous verrons bien ce qui se divise et ce qui pourrait se multiplier. Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive ! A vous de partager votre avis … sur ce thème. Vous pouvez réagir à cet article.

Lorsqu’entre convives, on partage un repas, on divise le pain et les différents mets en une répartition équitable. Si on s’est rassemblé au repas et qu’on éprouve du « plaisir » , ce plaisir est pour moi, peut être pour les autres aussi, mais le plaisir est personnel. Alors que si on s’est réunis avec joie, la joie, elle, se partage. C’est une sorte de communion. On unit nos plaisirs personnels, dans une joie commune. Et là, le partage n’est plus une division, mais bel et bien une multiplication. Parce qu’à l’issue de cette joie exprimée en commun, même durant un court moment, se perpétue alors un sentiment de bien-être qui, lui, va durer chez plusieurs personnes, en se multipliant. Plus la célébration de cette émotion de joie est intense, plus le sentiment de bien-être sera long, plus les convives vont alors rayonner intensément même après le repas. Leur état d’esprit interne va contribuer à semer le bien-être chez les autres, qui n’ont pas participé au repas. Et ainsi de suite. Lorsqu’on partage une émotion à plusieurs, elle est communicative, elle se multiplie, contrairement aux biens matériels qui eux se divisent. La nourriture spirituelle se multiplie en la partageant.
L’amour n’est pas une émotion, mais le résultat d’une émotion de joie conjuguée à la satisfaction de besoins qui renforce l’attachement à une personne, à un lieu, à un objet. Lorsque l’amour est éprouvé envers une personne, il ne se divise pas non plus avec elle. Si on partage cet amour avec quelqu’un, c’est pour le faire grandir et le multiplier. Le fruit d’une union produit bien un puis deux puis trois … êtres aimés eux aussi. Et ainsi de suite.


Qu’est-ce qui pourrait encore se multiplier en le partageant. Le propre de l’homo sapiens que nous sommes est le langage. Le langage facilite le partage du savoir et du savoir-faire. Lorsque je partage mon savoir ou mon savoir-faire, celui qui le reçoit non seulement se l’approprie, sans que moi j’en perde une partie, mais en plus il va l’enrichir avec ses propres connaissances et savoir-faire spécifiques. Le savoir aussi se multiplie en le partageant. Il suffit de regarder l’évolution de l’Homme depuis 200 000 ans, date d’émergence de l’homo sapiens, les progrès ne sont pas linéaires mais exponentiels, ils vont de plus en plus vite. On a partagé et donc amélioré les techniques de chasse, comment on fait un feu etc.
Néanmoins, aujourd’hui à quoi sert notre langage structuré ? Il devrait nous servir à partager, dans le but de nous entraider avec comme finalité notre prospérité. Si je regarde les réseaux sociaux, il y a du partage de connaissance, c’est indéniable. J’y vois aussi des affrontements, des mises en œuvre de stratégies pour se combattre les uns les autres. En débats politiques, le langage sert le plus souvent à l’invective, à une stratégie de caricature pour mieux détruire son prochain, pardon ! son adversaire. Dans ces cas de figures, nous nous servons du langage pour le pouvoir et donc pour notre perte, alors que nous pourrions l’utiliser à multiplier le fruit de notre intelligence pour assurer la survie de notre espèce.
Comme je l’ai dit plus haut, la liste de ce qui se multiplie en le partageant n’est pas exhaustive. Il n’appartient qu’à chacun de nous de multiplier ce que nous partageons. Pensez-y durant ces fêtes de fin d’année. Partagez votre joie, votre amour et votre savoir faire dans ces domaines. Vous allez ainsi décupler vos forces à la rentrée et répandre chez les autres votre bien-être communicatif. Bonnes fêtes de Noël et du jour de l’an !
