La stratégie de l’épouvantail

person wearing brown wicker bucket hat
Photo de Rodolfo Clix sur Pexels.com

Vous savez ce qu’est un épouvantail ? Bien sûr ! Un homme de paille qui fait peur et fait fuir les oiseaux pour éviter qu’ils ne viennent ruiner la récolte. Connaissez-vous par contre la stratégie de l’épouvantail ? Avec l’utilisation des arguments de l’homme de paille ? Bien sûr que oui ! Vous en avez des exemples tous les jours, dans la classe politique, les réseaux sociaux, l’entreprise, l’école, la famille etc. C’est juste de l’humain, donc vous connaissez sûrement cette pratique. Vous en avez fait les frais, peut être. Ou vous l’avez utilisée, naturellement, oserais-je dire … Alors décortiquons cette stratégie largement utilisée, pour vous aider à déjouer la manipulation dont vous pourriez être victime. C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

Lorsque vous considérez celui qui vient de parler ou de décider comme votre ennemi, quelle est votre intention ? Puisque c’est un ennemi, il faut le combattre. L’affronter en reprenant son argumentation point par point prendrait du temps. Ce serait difficile et fastidieux. Pour gagner ce combat, on pourrait faire une contre proposition, pour recueillir une adhésion … Trop risqué ! Il convient de trouver quelque chose de plus simple, plus efficace, qui ferait mouche. Il est alors plus facile de traduire, déformer, travestir, caricaturer même la pensée de votre adversaire. Vous allez présenter sa position comme volontairement erronée mais avec une apparence de vérité criante. C’est l’homme de paille, qui sera plus facile à combattre parce que vous allez ridiculiser la pensée de votre adversaire. On détourne ainsi le combat de l’autre, non pas sur son argumentation, mais sur sa pensée caricaturée. Vous y ajoutez un zeste d’émotion de peur, de colère, de dégout issu de ce raisonnement fallacieux pour susciter le mépris de ceux qui vous écoutent et qui vont fuir l’épouvantail.

four people showing clap hand gestures
Photo by rawpixel.com on Pexels.com

Vous pouvez aussi sélectionner un élément précis que vous allez caricaturer et donc démolir. Puis vous décréterez que comme cet élément est démoli, le reste ne tient pas non plus, par voix de conséquence. Vous allez aussi pousser le raisonnement jusqu’à exagérer la position de votre adversaire, y montrer les failles hypothétiques, en lui donnant un autre sens que le sens premier, avec un soupçon de manipulation. Ce qu’a dit, fait ou décidé votre ennemi sera alors affaibli. Plutôt que de débattre sur le fond, le débat est centré sur l’affaiblissement de votre ennemi qui cherchera alors à se défendre. On n’est plus sur le fond de l’argumentation de votre adversaire, on est sur ce qu’il représente. Le tour est joué ! Du grand art ! Bravo ! … Bravo ?? Vous êtes sûr ?

Ça vous rappelle des choses ? Dans le débat politique, sur les réseaux sociaux, dans l’entreprise, à l’école, dans la famille ? C’est un procédé vieux comme le monde. Alors comment déjouer ce type de procédé contraire à l’honnêteté intellectuelle ? C’est assez difficile, il faut bien le reconnaître, parce que même fallacieux, le procédé a des apparences de vérité. Le raisonnement se tient ! Si vous êtes la victime, par honnêteté intellectuelle, vous ne pouvez pas non plus utiliser le même procédé fallacieux, ce serait prêter le flanc à la critique. Alors que faire ?

blank-business-card-697059

Déjà en repérant le procédé de la stratégie de l’épouvantail, vous pouvez en déjouer les effets à la source. « Non, ce n’est pas ce que j’ai dit ! » , « Vous faites une déduction erronée de mon propos » , « J’ai compris votre stratégie qui détourne le débat du fond » , « Revenons sur le fond, si vous le voulez bien et non pas sur votre caricature » , etc. L’objectif est de démonter « le tour de passe-passe » au plus près de sa réalisation. Parce qu’une fois le tour de magie réalisé, l’illusion est parfaite. A partir d’un jugement, la croyance s’est installée. Il est toujours difficile de déconstruire une croyance à partir d’une étiquette. Notre cerveau est ainsi fait qu’il a toujours besoin de comprendre. Et comme il fonctionne à l’économie, plus c’est simple, plus il prend. De même, pour mémoriser à long terme, le cerveau a besoin d’association d’idées auxquelles il fera référence pour décider ou se positionner la fois prochaine. Si votre cerveau a associé une personne à un épouvantail, cette dernière peut toujours faire quelque chose de bien, vous le fuyez. C’est juste de l’humain.

Si dans votre activité, quelle qu’elle soit, vous êtes confronté à ce type de procédé, je pourrais vous aider à passer du stade de l’émotion au stade du raisonnement analytique, grâce à l’intelligence émotionnelle et la Communication NonViolente, la CNV. Marshall Rosenberg, le père de la CNV, disait « Les jugements portés sur autrui sont des expressions détournées de nos propres besoins inassouvis. » Les jugements portés sur vous ne viennent pas de vous mais de ceux qui les portent, plus précisément de l’expression de leurs besoins insatisfaits. Votre instinct de défense montrera que les jugements ont atteint leur cible, vous. Le combat peut avoir lieu, c’est sans fin. Alors que votre compréhension des besoins insatisfaits de ceux qui ont porté ces jugements fallacieux vous aidera à reporter le débat sur eux.

Coach-Semperes-Réflexion11

Votre cerveau aussi a besoin de comprendre. En comprenant la stratégie mise en place et son origine, vous pourrez dépasser votre émotion première légitime. En y mettant du raisonnement, vous y trouverez des parades, pour mieux y répondre efficacement. Plutôt que subir, le coaching, c’est le passage à l’action.

Contactez-moi.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s