
Chercher à comprendre, c’est le début de la sagesse. Comprendre nos comportements grâce aux progrès des neurosciences sur le fonctionnement de notre cerveau, cela peut nous permettre de reprendre la main sur des comportements compulsifs innés de manière à être en phase avec nos valeurs. Sapiens marche aux besoins. Il cherche inlassablement la satisfaction de ses besoins, en quête de son bonheur, c’est LE point commun de l’humanité. Mais comment se fait-il que nous passions rapidement de la satisfaction de nos besoins à la gourmandise. Je ne parle pas que de la gourmandise de certains aliments, je parle de gourmandise de tout ce qui crée du plaisir. Et comment se fait-il qu’on devienne accroc à devenir dépendant de cette soif de gourmandise ?
Depuis 1850, la révolution industrielle nous a permis de satisfaire des besoins vitaux, avec de plus en plus de facilité. Le progrès technique nous a même créé des besoins, sur lesquels nous sommes devenus accrocs, sans s’en rendre compte. À en oublier le revers de la médaille, le pillage de la planète. La logique de l’évolution de Sapiens va le contraindre à la sobriété, ne serait-ce que pour limiter l’impact du réchauffement climatique, entre autres conséquences de sa gourmandise.
Alors qu’est-ce qui explique ce mécanisme inné de satisfaction d’un besoin à la gourmandise jusqu’à la dépendance ? Comme l’éco-logique voudrait que Sapiens fasse maintenant preuve de sobriété pour limiter son impact planétaire et assurer la pérennité de la biodiversité, la compréhension de ces mécanismes mentaux innés devraient être de nature à mieux accepter le sevrage lié à la nécessaire sobriété, avant qu’elle ne devienne vitale à la survie de Sapiens. Mais de quelle sobriété parlons-nous ? La sobriété coercitive, en réaction hypodermique à la société de consommation ? Celle qui serait imposée par une dictature VERTE, une de plus dans la panoplie des dictatures, qui la légitimerait au nom d’un BIEN ? Au nom d’un paradis terrestre, cette fois ou pour cette « foi » en l’écologisme, et pour lequel il faudrait se sacrifier, comme pour toutes les religions ? Ou s’agirait-il de sobriété éco-logique, raisonnable et raisonnée qui intègre en même temps progrès technique et scientifique et respect de l’environnement ? Ou tout simplement progrès technique et scientifique POUR le respect de l’environnement ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.
Commençons par comprendre nos processus mentaux innés. Savez-vous que nos gènes mettent plusieurs dizaines de milliers d’années à évoluer ? Autant dire que nous avons les mêmes gènes que le chasseur cueilleur d’il y a -40 000 ans. Notre premier changement radical de mode de vie ne date que de -10 000 ans, lors de la révolution agricole. Autant dire que notre cerveau réagit toujours comme un chasseur cueilleur. Et quel était le quotidien du Sapiens d’il y a -40 000 ans ? Il n’avait accès au sucre des fruits qu’en été. Alors que faisait-il ? Il se gavait de fruits et de sucre, sans doute à s’en rendre malade. Pourquoi ? Le sucre est essentiel à l’énergie du corps, il n’avait pas le choix. Il fallait stocker quand le sucre était disponible en abondance. C’est un comportement inné résultant de l’instinct de survie. Ça c’est l’aspect physiologique. Mais voilà, Sapiens est doté d’un cerveau évolué. Il ne faut pas regarder que l’aspect physiologique de ses comportements. Regardons ce que donne ce comportement inné pour l’aspect psychologique.
De la satisfaction d’un besoin d’accord mais comment passer à la gourmandise et jusqu’à la dépendance ? L’absorption de sucre procure aussi une sécrétion de dopamine dans notre cerveau, un puissant neurotransmetteur excitateur. Sa sécrétion provoque un immense plaisir et une envie incontrôlable de recommencer. C’est une envie incontrôlable puisque c’est votre cerveau qui vous dicte inconsciemment où et comment aller chercher le plaisir. Le cerveau alimente ainsi, ce que les neuro-scientifiques appellent, le circuit de la récompense. Pour ne citer qu’eux, les toxicomanes ou les accrocs aux jeux sont sous l’emprise de ce phénomène. C’est une boucle sans fin. Comme c’est un fonctionnement inné de notre cerveau, c’est donc une évidence qu’il réagit exactement de la même manière à tout ce qui provoque une intense sensation de plaisir. Ça commence toujours par la recherche de la satisfaction d’un besoin. Ça se poursuit en gourmandise jusqu’à la totale dépendance. Regardez les étales des supermarchés, une incitation à se goinfrer, non ? Et c’est pour tout pareil.


La sagesse populaire nous dit que « l’excès est l’ennemi du bien. » Lorsque nous étions régi par des règles binaires du bien et du mal, par exemple celles des religions (le BLEU de la Spirale dynamique), la gourmandise était péché mortel ! Quand je parle de gourmandise, il ne s’agit pas que d’aliments sucrés. Je parle de toutes formes de gourmandises psychologiques, de possession et autres. On faisait voeux de chasteté et de pauvreté … Il fallait se priver pour mériter le paradis. Après ce niveau d’existence fait de règles strictes, trop strictes, il y a eu le coup de balancier dans l’autre sens, le niveau de conscience (l’ORANGE de la Spirale dynamique) de la société de consommation, où le plaisir individuel sans compter était devenu la nouvelle règle. Ce fût l’époque de l’abondance où on est passé de la satisfaction des besoins à la gourmandise en tout. Sans en prendre conscience, on est devenu dépendant de notre gourmandise, accroc à cette société de consommation. Avec le cerveau que j’ai décrit ci-dessus, c’est humain ! Tant qu’on n’en voit pas le revers de la médaille, on se goinfre. Puis, les excès de notre gourmandise sans compter nous ont rattrapé, sous la forme de la crise écologique et du climat. L’excès de gourmandise a causé une facture écologique salée !

Certains, dont je fais partie, prônent la sobriété raisonnable et raisonnée. Raisonnable, parce qu’il est grand temps de faire appel à la raison, c’est à dire au refus d’excès de gourmandise. Il est temps de reprendre la main de notre cerveau qui lui nous dicte de nous goinfrer pour satisfaire son plaisir, parce que lui ne peut pas voir le risque. Satisfaction de nos besoins vitaux oui. Satisfaction de notre plaisir sans compter non. Il est temps que Sapiens, qui veut dire sage, le devienne. Et puis une sobriété raisonnée, pour deux raisons. La première raison vient de la spécificité de Sapiens. Puisqu’il ne marche qu’aux besoins, tentez de le priver de ses besoins, sa réaction va être hypodermique, surtout s’il sent que cela va avoir un impact sur la satisfaction des besoins de sa progéniture. La seconde raison vient de la logique de ceux qui prônent un autre type de sobriété, celle de la décroissance imposée par la coercition qu’un BIEN légitimerait. Ce serait le retour aux règles strictes de privation pour mériter, non plus le paradis céleste et divin, mais le paradis terrestre d’une autre forme de dictature, celle de l’écologisme. Toutes les formes de dictatures légitiment la coercition pour le bien de l’humanité.
En résumé, le sevrage de notre dépendance à la société de consommation doit faire appel à la raison, c’est à dire au cerveau de Sapiens qui raisonne son néo cortex, plutôt que de faire appel à la coercition et au cerveau de Sapiens qui lui ne raisonne pas, le cerveau reptilien, le plus archaïque qui ne fonctionne qu’à l’instinct de survie. Une dictature VERTE ne pourra qu’aboutir à un immobilisme et une impasse. La science, que les adeptes du jusqu’au-boutistes du niveau d’existence VERT exècrent, doit servir EN MÊME TEMPS à la satisfaction de nos besoins vitaux et de la préservation de l’environnement. C’est possible ! C’est la voie de la sagesse. C’est la voie que Sapiens prendra. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Clare Graves, le concepteur de la Spirale dynamique. Il a prédit l’immobilisme du niveau d’existence VERT et son impasse suivi du saut de conscience que Sapiens devra réaliser s’il veut continuer son évolution et surtout pérenniser son existence. Le chemin est long avant d’en arriver au saut de conscience, mais la voie est tracée. Il serait bon d’éviter l’impasse prévisible du niveau d’existence VERT et ainsi préserver des générations qui devront subir cette nouvelle dictature.
Faisons en sorte de laisser de côté les idéologues et d’accélérer la prise de conscience en même temps de l’impasse d’une nouvelle dictature VERTE et de la voie de la raison.
Réservez la date du 9 mai 2023 de 17h à 19h30, je réaliserai un webinaire sur l’utilisation opérationnelle de la Spirale dynamique de Clare graves et de la Vision intégrale de Ken Wilber dans l’accompagnement du changement. Je prendrai l’exemple de l’accompagnement du changement et de la prise en compte de l’écologie à partir de ces 2 concepts. Ce sont des outils qui éclairent le chemin.
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