L’anté-début d’une séance de coaching

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Photo de Martin Pu00e9chy sur Pexels.com

Cette semaine, cet article s’adresse aux coachs, mais aussi aux client(e)s du coaching.  Comme coach, ne vous est-il jamais arrivé de voir votre client(e) arriver en disant « désolé, je suis un poil à la bourre mais ma réunion a pris plus de temps » ou « j’étais pris dans les embouteillages » ou « j’ai eu une journée de dingue, j’ai couru partout » ou « juste avant, il faut que je passe vite fait un p’tit coup de fil, désolé » ou tout simplement « Pffffoouuu … » Comme si, finalement, la séance de coaching était une case dans l’agenda. Parfois, je me suis demandé si elle (ou il) allait me dire « ça y est, maintenant, je suis à vous ! » Et bien non, je dirais plutôt que la séance doit permettre au (à la) client(e) d’être disponible à lui-même (elle-même). Comme toutes les disciplines du domaine de l’humain, et le coaching en est une, il y a, ce qu’on appelle, un « anté-début » , c’est à dire l’antériorité du début de la séance, ce qu’il s’est passé juste avant. En séance, le (la) coaché(e) va entreprendre un travail d’introspection, de réinterrogation de ses schèmes (réflexes acquis) de pensées et de ses pratiques qui en découlent. Comment voulez-vous qu’en un clin d’oeil, il ou elle puisse être pleinement disponible à sa propre écoute ? Pour réaliser une séance efficace, il convient de s’assurer que les conditions sont réunies. Comment ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

Ce raisonnement tient aussi pour le coach … qui a lui aussi son anté-début de la séance à venir. Pour que la séance soit pleinement efficace pour son client, il convient que les conditions soient aussi réunies pour la pleine capacité opérationnelle du coach. Coachs, que faites-vous pour cela ? A vos commentaires ….

Même s’il en est conscient, il convient d’attirer l’attention du coaché que les conditions dans lesquelles il aborde sa séance sont essentielles à la profondeur de son introspection. Adepte du concept de la pratique réflexive de Donald Schön, je vais vous faire part de mon analyse personnelle de pratique, sur les premières minutes de mes séances de coaching. Ce n’est bien évidemment pas LA référence, mais plutôt une incitation au partage de (la) pratique entre praticiens qui sont confrontés aux mêmes situations. Alors… à vos commentaires.

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En début de processus, je me suis aperçu que les client(e)s prenaient un moment à se mettre véritablement en introspection. Comme s’il fallait lâcher prise sur les problématiques en cours avant de rendre le cerveau disponible, productif et pertinent à la réflexion sur soi. Comme s’il fallait se reconnecter à son processus en cours. Raison pour laquelle, j’ai adopté plusieurs pratiques en tout début de séance. D’abord un silence en regardant le (la) client(e) de manière bienveillante, de manière à l’inviter à faire une pause, souffler, provoquer une rupture avec ce qui c’est passé avant. Lorsque je perçois qu’il convient de lâcher prise sur l’anté-début, je poursuis avec une question du style « comment s’est passée la journée ? » ou « ça va comment en ce moment ? » Mon intention est d’évaluer ce qui serait nécessaire d’expurger parce que pourrait être de nature à entraver la réflexion sur soi. Je l’aide ainsi à verbaliser ce qui précède la séance, pour mieux l’évacuer. C’est un moment riche d’informations sur la capacité du (de la) client(e) à produire.

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Je suis aussi observateur du temps que le (la) client(e) prend pour « se mettre en route » et se mettre à produire. J’ai repéré que plus le processus avance, plus ce temps consacré au lâcher prise de l’anté-début est court. C’est un excellent indicateur qui tend à montrer que son processus n’est pas, plus, déconnecté avec ce qu’il (elle) fait tout les jours. Si je force le trait, en début de processus, le (la) client(e) ne fait son introspection qu’en séance de coaching. Lorsque l’introspection a opéré un réel changement de comportement, son introspection est permanente. Il (elle) est alors constamment connecté(e) à lui (elle). C’est un excellent indicateur de l’atteinte de la finalité du coaching, l’autonomie du (de la) client(e). Dans tous mes processus de coaching,  mon intention visée est d’amener le (la) client(e) à ce processus permanent de progrès continu de ses comportements vis-à-vis de son objectif à atteindre, à savoir, Observer – Analyser – Comprendre – Agir. Je le répète, la mesure de la durée de sortie de son anté-début est un excellent indicateur d’engagement du (de la) client(e) et de son autonomie.

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Venons-en au coach. Lui ou elle aussi a son anté-début de la séance. Son état d’esprit lorsqu’il entre en séance est essentiel pour être pleinement disponible à son client. Alors que faites-vous pour cela ? Quelques minutes avant, je ne fais rien qui demande concentration sur un sujet. Si je dois me concentrer, c’est sur ce qui m’apporte du bien-être pour être dans un esprit éveillé au positif, disponible à l’écoute, ouvert à la bienveillance, centré sur l’authentique. Quelques minutes avant, même si le téléphone sonne, je ne réponds pas, pour ne pas repartir sur une réflexion de nature à me polluer la séance à avenir.

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Si cette réflexion vous inspire des commentaires, des vues différentes, des pratiques et expériences à partager, je vous invite à déposer un commentaire et/ou contactez-moi.

2 commentaires sur “L’anté-début d’une séance de coaching

  1. Très bel article. Merci Christian. Je partage ce que tu écris.
    Déposer son agitation , son mental, son, égo aussi pour enfin se poser et être Soi avec Soi pleinement est un exercice utile à chacun et sans doute à travailler toute la vie pour développer la capacité à recevoir, donner, et vivre pleinement l’instant.
    Lors de mes séances de coaching, j’invite mes clients à prendre ce temps de transition en conscience dès la première séance, et aussi prendre un temps avant de repartir pour ancrer ce qui s’est partagé.

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    • Merci pour ton commentaire. La prise de conscience de ce que nous faisons finalement « naturellement » et des bénéfices que nous en tirons nous font professionnellement progresser. Encore faut-il s’interroger, prendre le temps de. C’est tout l’intérêt de l’utilisation continue de « la pratique réflexive », un concept de Donald Schön qu’il a développé dans le domaine de la formation et que j’ai utilisé dans ce domaine. Je l’utilise aussi en coaching. 2 domaines qui font intervenir l’humain. Toujours une joie de partager sur notre métier commun. Métier ou art ? Moi je dirais art ! https://laconfianceenvous.coach/2018/09/01/exercez-vous-un-metier-ou-un-art/

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