Vous l’avez compris, le titre a pour intention de vous interroger. Ai-je fait une faute d’orthographe ? S’agirait-t-il d’un changement d’air, comme quand on a envie de partir en vacances ? Ou est-ce volontaire de ma part ? Alors, oui c’est volontaire ! Je parle d’ère et non d’air, avec comme définition « L’ère = une époque qui commence avec un nouvel ordre de choses. » Notez bien « un nouvel ordre des choses. » Vous aurez noté aussi que je ne parle pas d’envie de changement, mais de besoin vital.
Mon intention est de contribuer à la réflexion sur la crise existentielle que nous traversons en France mais aussi dans une partie du monde occidental. Pour résumer succinctement, je parle de l’ère industrielle à l’échelle mondiale comme le décrit Yuval Noah Harari(*) dans son livre « une brève histoire de l’Humanité. » Je parle donc de la société de consommation à outrance qui nous amène à une crise écologique, économique et géopolitique.

A l’évidence Sapiens cherche à changer de modèle. Il se cherche un nouveau monde, une autre vision du monde avec un nouveau système de valeurs associé qui lui permettrait de, EN MÊME TEMPS pour reprendre ce qui dit Clare Graves(*), régler sa crise existentielle et satisfaire ses besoins vitaux.
Alors posons le problème d’existence qui se pose à Sapiens et surtout voyons comment il s’y prend aujourd’hui pour tenter de le régler, avec ce que nous dit Jean-Paul Oury(*) dans ses ouvrages « Greta a tué Einstein. » et « Greta a ressuscité Einstein. » Regardons enfin comment il devrait s’y prendre pour le régler plus vite, en évitant les erreurs du passé. C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.
Yuval Noah Harari(*), historien, né en 1976. Son livre « une brève histoire de l’Humanité. »
Clare Graves(*), psychologue américain, 1914-1986. Père de la Spirale dynamique, un concept de l’évolution de Sapiens pour la conduite du changement.
Jean Paul Oury(*), docteur en épistémologie, histoire des sciences et technologies, né en 1971. Ses livres, « Greta a tué Einstein. » et « Greta a ressuscité Einstein.«
Nota : Puisqu’il s’agit d’accompagnement du changement, cet article a toute sa place dans un blog qui traite de coaching.
Le constat de l’évolution de Sapiens

Dans quelle ère sommes-nous, aujourd’hui ? Dans son livre une brève histoire de l’Humanité, Yuval Noah Harari nous dit que Sapiens a réalisé 4 révolutions depuis que cette espèce d’hominidés existe. Il y a 70 000 ans, en se hissant au sommet de la chaîne alimentaire, Sapiens est sorti d’Afrique et a fait sa première révolution, la révolution cognitive. Comme le dit Yuval Noah Harari, à partir de cette période, Sapiens est devenu « un serial killer écologique » en exterminant des pans entiers de la biodiversité sur chaque territoire conquis, dès cette époque ! En quelques dizaines de milliers d’années, il a aussi remplacé et donc contribué à éradiquer toutes les autres espèces hominidés présentes sur la surface du globe depuis des centaines de milliers d’années et notamment Neandertal en Europe. Il s’est ensuite sédentarisé en réalisant la révolution agricole, il y a 12 000 ans. C’est en comprenant que ce qu’avait découvert Christophe Colomb en 1492 n’était pas les Indes mais un nouveau territoire que Sapiens a compris que tout n’était pas écrit dans les Saintes Écritures. Ce qui l’a conduit à réaliser la révolution scientifique. La révolution qui, au siècle des lumières, encourage à chercher plutôt qu’à se contraindre à suivre aveuglément un dogme écrit. A force de chercher, il a découvert le moyen de transformer l’énergie avec tout un tas d’applications pour satisfaire ses besoins et rendre sa vie « plus facile. » Un leurre, parce qu’il s’est créé d’autres besoins. Cette révolution est devenue une course sans fin. Il a ainsi réalisé la révolution industrielle. Nous sommes toujours dans cette ère industrielle qui, poussée à l’extrême, a contribué à piller les ressources de la planète. Sapiens a fini de porter atteinte à la biodiversité en bouleversant trop rapidement les écosystèmes qui n’ont pas eu le temps de s’adapter. Naturellement, en passant d’un petit groupe d’individus chasseurs cueilleurs à une tribu, puis à des empires, Sapiens a étendu sa coopération, c’est SA force. La prochaine étape sera planétaire. La révolution industrielle s’est étendue au niveau mondial, ce qu’on appelle aujourd’hui la mondialisation, avec son lot de dérives écologiques, économiques et géopolitiques. Sapiens a ainsi pris conscience des ressources limitées de la planète et donc de l’enjeu du développement durable qui conditionne sa pérennité. La révolution à venir sera écologique ou ne sera pas. Et pour une raison simple. Pour régler sa crise existentielle et la pérennité de son espèce, Sapiens devra intégrer l’écologie aux autres révolutions précédentes. S’il ne le fait pas, il a les moyens de sa propre perte, soit en continuant ainsi soit en utilisant contre lui-même les armes de destruction massive qu’il a lui-même créées en finissant le travail de « serial killer » mais sur sa propre espèce cette fois.
La crise existentielle actuelle et la recherche d’une solution simple. Un classique en période de crise.
Même s’il résiste encore des septiques, une partie significative de Sapiens du monde occidental a compris que l’ère industrielle à outrance menait à une crise existentielle. CQFD dirait Clare graves ! Sapiens ne fait que redécouvrir comment il fonctionne depuis 70 000 ans ! Dans son concept de la Spirale dynamique, Clare Graves nous dit que chaque niveau d’existence que Sapiens a élaboré crée sa propre crise existentielle qui se règle par un saut de conscience vers un autre niveau de conscience avec un autre système de valeurs et une autre vision du monde qui règle la crise existentielle. Mais voilà, avant son saut de conscience, Sapiens cherche toujours dans le passé les solutions à sa crise existentielle. C’est la raison pour laquelle dans sa quête d’écologie, Sapiens est allé chercher un nouveau dogme, un de plus, l’écologisme, une nouvelle religion d’état. Un classique en situation de crise ! Sapiens est allé chercher un nouvel ordre imaginaire dirait Harari. Comme certains partis politiques qui se réclament d’une religion, il est même des partis politiques qui se réclament de l’écologie, comme si la seule écologie, à elle seule, devait régler tous les problèmes de Sapiens, à la manière d’une religion d’état. Et comme certains états religieux qui intègrent un dogme religieux dans leur constitution avec la religion qui se place résolument au-dessus des lois, Dieu au-dessus de Sapiens, il serait même question d’intégrer l’écologie dans la constitution, l’écologie politique au-dessus des lois de la République, pour mieux imposer le DOGME.

Alors évidemment, comme chaque religion d’état, l’écologisme a trouvé son grand Satan, la science et donc le nucléaire. L’écologisme a créé un ordre nouveau, une nouvelle ère, avec l’imposition dogmatique de ses contraintes aujourd’hui pour mériter le paradis terrestre demain, un classique des religions d’état pour que le dogme s’impose. Mais, cette nouvelle ère, est-elle éco-logique ? Ou écolo ? La question ne se pose pas aujourd’hui. Elle ne peut pas être éco-logique, puisque la logique scientifique est le grand Satan. L’ère actuelle est écolo, dogmatique. Jean Paul Oury dans ses livres « Greta a tué Einstein » et le suivant « Greta a ressuscité Einstein » parle de ce dogmatisme au travers de la climatocratie et la biodiversitocratie qui mettent une partie de la science, celle qui est au service du dogme, « aux mains d’apprentis dictateurs » écrit-il. Un classique ! Les dogmes se sont toujours imposés sur un terrain favorable. « L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence, voilà l’équation » disait Averroès, un philosophe du XIIème siècle. Ça c’est bien une solution du passé, utiliser la peur et la méconnaissance auprès du peuple pour imposer un dogme, un ordre nouveau et un nouveau système de valeurs. Les ordres imaginaires théistes et non théistes, comme le marxisme et le nazisme, ne faisaient pas autrement ; choisir un grand Satan, prêcher une solution simple par un catéchisme bien huilé et la programmation du cerveau reptilien fait le reste. C’est d’ailleurs ce que nous dit Yuval Noah Harari « Un seul prêtre fait souvent le travail d’une centaine de soldats pour bien moins cher et beaucoup plus efficacement. » Jean Paul Oury introduit ensuite la notion de collapsocratie qui guide l’humanité vers le grand soir de la décroissance, comme une suite évidente du pillage de la planète. C’est la suite logique. La logique écolo, sans bien évidemment dévoiler la privation des besoins vitaux de Sapiens qui sera légitimée pour mériter le paradis terrestre, comme une religion d’état. Cette logique aboutira aussi à une crise existentielle de Sapiens. C’est inévitable nous dit Clare Graves.
Comment sortir de la crise existentielle actuelle ?
Comme à chaque fois ! Dirait encore Clare Graves, en ayant pris conscience que les solutions du passé ne peuvent pas régler la crise existentielle du moment. Une crise existentielle ne se règle pas par la mise en place d’un nouveau dogme. Comme ériger un mur pour contenir l’émigration actuelle, à la manière des chinois qui à partir 3ème siècle avant JC ont érigé la muraille de Chine pour se protéger des barbares, les extrémistes de tous poils imposent toujours leur dogme par des solutions simples à des situations rendues de plus en plus complexes par l’évolution de Sapiens. Après les chimères et l’impasse d’un dogme, Sapiens sera à la recherche d’un changement d’ère, un changement de niveau d’existence. C’est sa manière à lui d’évoluer. Sapiens a besoin de se prouver que les solutions simples ne peuvent régler à elles seules ses crises existentielles rendues de plus en plus complexes à cause de la superposition et l’intégration de plusieurs niveaux n’existence. Comment voulez-vous que l’érection d’un mur puisse à lui seul régler la crise existentielle de Sapiens sans créer une autre crise existentielle ? Comment voulez-vous que le recours aux seules énergies renouvelables, à l’exclusion de toutes les autres, puisse, à elles seules, régler la crise existentielle de sapiens en satisfaisant ses besoins vitaux sans créer une autre crise existentielle ? Clare Graves l’a prédit, dans sa logique de la Spirale dynamique. Il a imaginé la crise existentielle du niveau VERT, à savoir l’impasse et l’immobilisme qu’impose ce paradigme. Il a imaginé le saut de conscience qui se résume en ces termes.

Les 6 premiers niveaux d’existence par lesquels Sapiens est passé ne peuvent que se combattre. Chaque niveau d’existence s’est construit en fustigeant le niveau d’existence précédent. Ce sera l’impasse et l’immobilisme du niveau d’existence VERT. Sapiens prendra alors conscience que chaque niveau d’existence a EN MÊME TEMPS du bon et du mauvais ; le mauvais du précédent niveau d’existence créant une crise existentielle ; le bon du niveau d’existence suivant réglant la crise existentielle et ainsi de suite. Chaque niveau d’existence, chaque système de valeurs, chaque vision du monde a du bon et EN MÊME TEMPS du mauvais.
D’où le niveau d’existence qui suivra le niveau VERT, le JAUNE, l’intégrateur. On résume ce niveau intégrateur comme « l’intégration du meilleur de tous les contraires dans une tension créative. » Pour régler la crise existentielle que l’impasse et l’immobilisme du niveau VERT aura lui-même créé, la tension sera créative parce qu’elle impulsera l’intégration que des seuls meilleurs en dépassant les antagonismes du passé. Pour régler la crise existentielle du niveau d’existence VERT, il faudra EN MÊME TEMPS la science et l’écologie, pour que Sapiens règle sa crise existentielle et EN MÊME TEMPS satisfasse ses besoins vitaux, en dehors de tous les dogmes. Il ne peut en être autrement. Les dogmes, qu’ils soient théistes ou non théistes, font partie de l’évolution de Sapiens. Mais ils ont systématiquement abouti à une impasse par du sang, des larmes et de la sueur.
Pour en arriver là, c’est à dire au saut de conscience qui consiste à dire que « pour survivre, il faut dépasser les antagonismes » il faudra que la crise existentielle soit profonde. Profonde au point de menacer l’existence même de Sapiens. Et à l’évidence, la crise n’est pas suffisamment profonde. La force de Sapiens c’est de s’adapter, c’est ce qui rend ses crises existentielles longues ! La crise climatique montre des signes d’inquiétude, mais TOUS les Sapiens ne sont pas « encore » menacés. Jusque là, ça va ! Sapiens peut « encore » vivre en s’adaptant. Les ressources terrestres s’amenuisent, certes, mais en s’adaptant, Sapiens saura trouver les solutions. Et pour cela, les prêcheurs de solutions simples ne manquent pas, pour imposer leur dogme et prendre le pouvoir. Comme le 100% renouvelables notamment. Cependant Sapiens a aussi une spécificité, c’est qu’il marche à la satisfaction de ses besoins vitaux. Lorsqu’il aura intégré que la solution simple ne lui permet plus de satisfaire ses besoins vitaux, alors là, oui, il changera de paradigme.
C’est comme ça que Sapiens fonctionne !

Le chemin est long. Le chemin intellectuel est long. C’est comme cela que le cerveau de Sapiens fonctionne. D’abord, c’est un organe qui ne pèse que 2% du poids total du corps et c’est pourtant le plus énergivore et de très loin. A lui seul, il consomme nuits et jours 20% de l’eau, 20% de sucre et 20% de l’oxygène que le corps absorbe. C’est pour cela que le cerveau privilégie toujours les solutions simples, pas par fainéantise, mais par souci d’économie d’énergie. Pour la quête du pouvoir, tous les prêcheurs de dogme le savent bien et utilise cette faille du cerveau depuis des millénaires. Et puis le cerveau a 3 régions bien distinctes qui suivent l’évolution des êtres vivants. D’abord le cerveau reptilien, le plus primitif le cerveau des dinosaures, celui qui fonctionne seul, à l’instinct de survie pour la satisfaction de ses besoins vitaux. Puis le cerveau limbique, le cerveau des mammifères, le cerveau des émotions qui activent le précédent cerveau, le reptilien, en cas de risque imminent. C’est pour cela que les prêcheurs de dogme agitent systématiquement la peur, pour éviter le recours du 3ème cerveau de Sapiens, le cerveau néo cortex. Le néo cortex est le propre de Sapiens. C’est le cerveau qui raisonne et qui lui permet d’évoluer, une fois qu’il a épuisé les solutions simples qui ne fonctionnent pas. Vous voyez bien que le chemin est long pour que la raison l’emporte ! Mais, si on connait tout cela, on sait que Sapiens a les ressources pour évoluer.
C’est à ceux qui accompagnent le changement, et pour le cas qui nous intéressent les politiques en place, de faire en sorte que la transition soit le moins dommageable pour leurs administrés et si possible pour la biodiversité et donc pour l’espèce Sapiens, puisque nous parlons de crise existentielle, une crise qui touche l’existence même de l’espèce humaine. L’Histoire jugera s’ils ont été à la hauteur de l’enjeu.