
Les croyances sont une spécificité de notre cerveau. Elles ne reposent pas forcément sur une réalité objective et logique. Elles sont le fruit de notre construction et de notre expérience. En voici les conséquences. Moi, je crois à ça. Toi, tu crois à autre chose. Nous avons des croyances antagonistes, alors on s’affronte. Quand tu me démontres par A + B que ma croyance ne tient pas, je suis déstabilisé. Tu viens de réaliser une rupture de cohérence entre ma croyance et le monde que j’ai construit autour. Alors, pour retrouver mon équilibre, je mets en œuvre une stratégie cognitive qui a pour objectif de minimiser ton argumentation, de rester sur ma croyance et de retrouver mon équilibre. Et on continue à opposer nos croyances. C’est sans fin.
D’où vient cette adhérence à nos croyances ? Qu’est-ce qu’une stratégie cognitive ? Pourrait-on en avoir des exemples ? Lorsque mes croyances sont un frein à l’atteinte de mes objectifs, comment faire pour m’en séparer ? Sur quoi agir pour qu’une rupture de cohérence puisse ébranler le château de cartes que j’ai monté tout au long de mon expérience de vie et qui me freine de manière à atteindre mon objectif sans toutefois perdre l’équilibre ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

Les neurosciences nous ont appris que les mutations du cerveau humain évoluent très lentement. Autant dire que nous avons exactement le même cerveau humain que les chasseurs-cueilleurs d’il y a 40 000 ans. Notre cerveau d’aujourd’hui est donc programmé pour chasser dans la savane en étant à l’affût de prédateurs qui rodent. Notre cerveau est donc programmé pour l’instinct de survie et pour réagir vite lorsqu’il y a un danger vital. Le problème, c’est que Sapiens est doté d’un cerveau performant qui raisonne. C’est une opportunité pour s’adapter et faire évoluer son contexte. Mais dans le contexte d’un chasseur-cueilleur que nous sommes toujours, c’est un handicap. Quand il raisonne, le cerveau peut perdre un temps précieux pour enclencher des actions automatiques pour se mettre à l’abri en cas de danger vital.
Pour comprendre comment marche le cerveau en cas de danger, regardez cette courte vidéo. Qu’il s’agisse d’un danger physique, un lion qui vous fonce dessus, ou d’un danger psychologique, votre patron qui vous convoque dans son bureau, le cerveau humain ne sait pas faire la différence, il réagit de la même manière. Le cœur qui bat, le souffle court, les mains moites etc…
En cas de danger, l’amygdale du cerveau inhibe automatiquement le lobe préfrontal, celui qui donne accès au rationnel et au raisonnement. Seules les actions archaïques de survie sont activées, la fuite et le combat. C’est pour cela que le cerveau est une machine à apprendre et à stocker des informations simples. Blanc/noir, dangereux/pas dangereux. Dans ce coin de la savane, il y a un lion qui rôde. Pour aller à la photocopieuse, je vais prendre un autre chemin et éviter de passer devant le bureau du patron… C’est ce qui explique que notre cerveau est aussi une machine à se construire des croyances binaires. Parce que, en cas de danger, elles permettent de réagir vite pour rester en vie. Et lorsque la croyance est ancrée… il est difficile de la déloger.
En résumé, les croyances binaires sont une assurance-vie.
Regardez-vous et écoutez-vous quand on vous démontre par A+B que certains faits déconstruisent votre croyance ancrée. Vous utilisez des stratégies cognitives pour revenir en cohérence avec vos croyances. Le cerveau a horreur des incohérences parce que ça l’oblige à raisonner et lui faire perdre du temps pour rester à l’affût d’un potentiel danger. De manière à retrouver rapidement son équilibre, une stratégie cognitive est un raisonnement à l’emporte-pièce pour minimiser l’incohérence entre une croyance et la démonstration qui viendrait la déconstruire.
Le danger vient du fait que si votre croyance venait à disparaître, le monde que vous avez construit autour d’elle s’effondrerait. Plus rien ne serait cohérent à vos yeux ! Plus rien ne collerait ! Tout serait à reconstruire ! Imaginez la déstabilisation de votre cerveau.

Voici quelques stratégies cognitives sur cette croyance : « J’ai tout raté dans ma vie. » Au passage, vous aurez remarqué une des caractéristiques d’une croyance, à savoir « la généralisation. » J’ai « TOUT » raté. Lorsqu’on vous dit que vous avez réussi le BAC, obtenu votre permis de conduire, etc. pour vous raccrocher à votre croyance, vous rétorquez « Oui, mais ça tout le monde le fait. » Si on vous rajoute que vous avez quand même eu une mention au BAC. Évidemment, vous vous empressez de minimiser « oui, mais cette année-là, il faut reconnaître que les sujets étaient faciles. » Comme le sparadrap du capitaine Haddock, il est impossible de vous défaire de cette croyance. Ça marche aussi dans l’autre sens. Lorsque vous voulez coller une étiquette à quelqu’un, vous utilisez « la stratégie de l’épouvantail. » Une stratégie très utilisée en politique. Par exemple « le président des très très riches » vous collez une étiquette comme un sparadrap qui colle à la peau. Et … j’en entends déjà qui utilisent des stratégies cognitives pour rester sur cette croyance… d’autres diraient ce fait ! Classique ! Vous voyez que c’est spontané les stratégies cognitives !
Une rupture de cohérence est un réel danger ! Alors, vite, une stratégie cognitive pour « retomber sur mes pattes. » Tout le raisonnement que je viens de faire est à la fois inconscient et non conscient. Inconscient parce qu’il est issu du fonctionnement intrinsèque de notre cerveau, à savoir engranger des croyances binaires, dangereux/pas dangereux, pour rester en vie. Et aussi non-conscient, parce que le raisonnement qui vise à consolider sa croyance est issu de votre programmation culturelle du type les femmes sont comme ci et les hommes comme ça.

Revenons au coaching. Quand vos croyances impactent la dévaluation que vous avez de vous-même, « l’estime de soi » par exemple, il en résulte un manque de « confiance en soi. »
En résumé, la faible « valeur » que vous vous attribuez contribue à déconstruire votre « capacité » à entreprendre. C’est du domaine de l’acquis.
Et vous restez planté là avec cette croyance limitante, mais qui est finalement une zone de confort. Après plusieurs années, il faut y aller avec le marteau-piqueur pour déconstruire une croyance dite « limitante » de ce type. Alors comment en sortir ?

Une croyance bien ancrée est comme un château-fort. Les murs sont épais. Un boulet de canon ébranle certes les remparts, mais la forteresse reste bien debout. Mais dans l’Histoire, aucune forteresse n’a résisté à un siège. Aucune ! Elles ont toutes un point faible. Si j’ai pris cet exemple du siège, c’est qu’en processus de coaching, le client vient avec ses croyances limitantes, mais on a le temps de faire le tour de cette forteresse et d’y repérer le point faible. Et ce point faible, c’est aussi une caractéristique du fonctionnement de notre cerveau. Les paradoxes !
J’entends déjà « c’est de la manipulation ! » En coaching, non, ce n’est pas de la manipulation, parce que le client est volontaire ! C’est lui qui a exprimé le besoin d’atteindre son objectif. C’est lui qui est venu pour justement déconstruire cette forteresse qu’il maintient coûte que coûte à bout de bras en défendant non consciemment ses croyances limitantes. Et surtout, en totale contradiction avec ce pourquoi il est venu ! Il reste à mettre un coin dans la faille du cerveau… Suivez le raisonnement.
Le paradoxe, c’est que le client est en processus de coaching pour venir à bout de la forteresse, mais à chaque danger, il vient se réfugier dedans et résiste !
Le coaching se base sur l’élaboration d’un objectif qui a du sens pour le client, autrement dit qui mobilise ses motivations, parce que le plaisir est au bout. Dans ces conditions, la croyance limitante s’effondre d’elle-même. « Vous vous êtes fixé un objectif raisonnablement atteignable qui vous donne envie et vous dites que vous n’en êtes pas capable. C’est cohérent ça ? Travaillons alors sur vos capacités à l’atteindre … »
À force de « ruptures de cohérence répétées » c’est-à-dire de contradictions flagrantes successives entre la croyance et « les besoins » du client, les remparts de votre croyance s’effritent.
Pour éviter que le client ait recours à une stratégie cognitive, j’associe la rupture de cohérence à ses besoins !
Le cerveau de l’Homo sapiens marche aux besoins ! C’est ça la faille du cerveau ! Le point faible de la forteresse. C’est une stratégie imparable. Même pour une forteresse réputée imprenable, du style « j’ai tout essayé ! » Il ne reste plus qu’à se mettre à reconstruire un monde meilleur autour. Votre monde meilleur pour satisfaire vos besoins et s’approcher de votre bonheur.

Si vous souhaitez sortir de cette spirale infernale de vos croyances limitantes, contactez-moi.