
On entend souvent la définition du leadership comme le résultat d’un leader qui fixe le cap et tout le monde le suit. Lui devant, tous derrière, à la manière de maman canard et la ribambelle de canetons qui suivent aveuglément. Simpliste et surtout totalement faux ! Je vais vous en donner une preuve parmi tant d’autres. JFK avait fixé l’objectif de marcher sur la Lune et d’en revenir sain et sauf, « non pas parce que c’est facile, mais parce que c’est difficile« , avait-il ajouté. Il est mort un an et demi plus tard. Ceux qui ont finalement atteint l’objectif en temps et en heure 6 ans plus tard, avec les moyens rudimentaires de l’époque, n’ont pas pu suivre ce leader, puisqu’il était mort. Si ça, ce n’est pas du leadership, qu’est-ce que c’est ? Cette définition ne tient donc pas. Alors, c’est quoi le leadership ? Quelles sont les conditions pour qu’il se révèle chez un être humain ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.
Je vais vous donner MA définition du leadership et ce qu’elle implique. À vous de la commenter, la critiquer, je suis preneur. Je vous décrirai ensuite quelles sont les conditions pour que le leadership se révèle, ou pas, chez un être humain.

Voici ma définition du leadership « c’est la capacité d’agir naturellement sur la motivation des autres grâce à un contexte propice. » Dans cette définition, il y a plusieurs mots à expliciter.
« La motivation« , qu’est-ce que c’est ? C’est « l’aboutissement d’un processus qui conduit à agir pour combler le manque d’un besoin vital. » Un besoin vital, c’est ce qui est important pour soi, pour vivre, survivre, ou améliorer sa condition. Comme le leadership est de nature à créer la motivation chez les autres en nombre important, le besoin vital est donc collectif. Il convient donc que celui qui fait preuve de leadership ait révélé aux autres le manque de satisfaction du besoin vital collectif et qu’il ait aussi identifié ce qui permettrait de le combler. Dans ce besoin vital collectif, chacun peut, bien sûr, y trouver un besoin individuel à combler issu de son histoire personnelle. La perspective de satisfaction de ce besoin individuel décuple ainsi la motivation à satisfaire le besoin collectif.
Dans ma définition du leadership, il y a aussi l’adverbe « naturellement. » C’est donc que c’est le résultat d’un talent, dont la définition est « une aptitude innée, naturelle et remarquable à faire avec facilité, qui permet d’exceller avec plaisir dans ce que l’on fait, tout en influençant naturellement l’admiration et la gratitude des autres. » Un talent est issu de son profil de personnalité. Tous les profils ont en même temps des talents et des travers développés dans leur construction identitaire par leur vision du monde. Tous les profils de personnalité peuvent avoir du leadership, chacun à sa manière. Néanmoins, comme le leadership agit sur la motivation des autres, les 3 profils qui ont leur direction comportementale tournée naturellement vers « les autres » ainsi que les 3 profils qui ont leur direction comportementale tournée naturellement vers « le lien qu’ils entretiennent avec les autres » peuvent plus facilement faire résonner chez les autres leurs besoins vitaux. Il s’agit, respectivement des profils de l’ennéagramme 2, 5, 8 et 3, 6, 9.

Les 9 profils de l’ennéagramme et les profils tournés vers « les autres.«
Dans ma définition du leadership, j’indiquais que l’action sur la motivation des autres se révélait « grâce à un contexte propice. » Je prendrai un exemple, Winston Churchill. Avant la seconde guerre mondiale, il n’était pas un homme politique d’envergure. Après la fin de la guerre, les Anglais n’ont plus fait appel à ses services, alors qu’il avait été un acteur déterminant de la victoire. Par contre, durant la guerre, dans un contexte qui s’est avéré propice donc, il a su agir naturellement sur la motivation des autres. Pour que le leadership se révèle chez quelqu’un, il faut un contexte propice. C’est l’association du contexte et de l’individu qui font le leadership. Aux yeux des personnes qui se sentent concernés par l’objectif à atteindre, l’individu incarne l’alignement entre la situation insatisfaisante actuelle et l’objectif à atteindre qui comblera la satisfaction du besoin vital. Il faut bien sûr y trouver des mots qui galvanisent. Dans le cas de Churchill, peut-être « de la sueur, du sang et des larmes. »

Sur ce point précis, je souhaite apporter un complément qui me semble déterminant. Dans ma définition du leadership, j’ai indiqué que le leadership se révèle « grâce » à un contexte propice et non pas « en se servant » du contexte propice. C’est pour moi toute la différence entre « le leadership » et « le charisme » manipulateur. Je prendrai là encore un exemple, Adolf Hitler. Il s’est servi du contexte de la crise de 1929 et de la misère de son peuple consécutive au traité de Versailles, pour le guider, le mot me parait bien choisi, à sa perte. Le charisme manipule les individus pour atteindre l’objectif du manipulateur. Le leadership mobilise les individus pour qu’ils trouvent eux-mêmes leur motivation à agir.
Comme je vous l’indiquais en introduction, je vous invite à commenter, à critiquer ma vision du leadership, je suis preneur. Laissez un commentaire ou Contactez-moi