J’ai essayé, ce fût un échec… mais la prochaine fois …

Après chaque fin de séance de coaching, le coaché détermine les expérimentations à entreprendre pour avancer vers son objectif. Puis à la séance suivante, le coaché fait part des résultats de ses expérimentations jusqu’à converger vers son objectif. Voilà ce qu’un jour un de mes clients m’a dit au début d’une séance. « J’ai essayé, ce fût un échec… mais la prochaine fois… je m’y prendrai différemment ! »

Si on analyse cette phrase, elle commence par un constat négatif, un constat d’échec. De quoi plomber son cerveau et de le maintenir dans sa zone de confort, à savoir, ne rien faire ! À quoi bon, c’est chaque fois un échec ! La seconde partie est plus positive, parce qu’elle parle de l’avenir et d’une prochaine tentative. Mais voilà ! Votre cerveau, lui, va rester sur le premier constat négatif. Il ne va pas vous aider. L’expérimentation n’aura donc eu que très peu d’effet. La prochaine tentative sera vraisemblablement un échec, aussi.

Quand vous avez appris à faire du vélo, vous êtes tombé un bon nombre de fois, sans aucun doute. Parliez-vous d’échec ? Pour que votre cerveau vous aide à la tentative suivante, il faut consciemment lui parler positivement. Pour cela, comment lui présenter positivement le résultat de l’expérimentation ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui. Vous allez voir, ça change tout !

Quand il cherchait à mettre au point sa lampe à incandescence, plutôt que de parler d’échecs, voilà ce que disait Thomas Edison.

Voyez-vous la différence avec une formulation du style « j’ai essuyé 10.000 échecs ! » ? Avec cette dernière formulation, il faudrait être totalement fou pour continuer. Ce serait même irrationnel. Alors qu’avec la formulation de Thomas Edison, on soupçonne une bonne dose de rationnel, comme la capitalisation de ce qui ne fonctionne pas, avec une logique dans chacune des expérimentations suivantes qui se servent des solutions précédentes qui ne fonctionnent pas. On appelle ça la dichotomie « un coup trop loin, un coup trop près, un coup dans le mille ! »

La formulation du résultat d’une tentative est vitale pour le fonctionnement de votre cerveau, il faut connaître justement comment il fonctionne à cause, ou grâce plutôt, à sa constitution.

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Votre cerveau est une machine à apprendre. Pourquoi ? Il a seulement 10 000 ans, nous étions encore des chasseurs-cueilleurs. Sur 2,8 millions d’années d’apparition des hominidés et 300 000 ans, l’apparition de Sapiens, 10 000 ans, ce n’est rien. L’évolution de notre cerveau prend beaucoup plus de temps que 10 000 ans. Tout cela pour dire, que, nous avons un cerveau quasiment identique au chasseur-cueilleur d’il y a 10 000 ans. Notre cerveau d’il y a 10 000 ans connaissait moins de chose certes, mais son fonctionnement intrinsèque était identique et surtout très bien adapté à son contexte. La preuve, Sapiens a éradiqué tous les autres hominidés de la planète qui vivaient en même temps que lui. Un chasseur-cueilleur a besoin d’emmagasiner une somme importante d’information pour se programmer à agir vite. C’est une question de survie dans un environnement hostile. Tout cela pour dire que, non consciemment, notre cerveau apprend et se programme pour réagir vite face à un danger sans que l’on en ait conscience. C’est d’une efficacité redoutable. Mais, il y a le revers de la médaille. Autrement dit, vous dites à votre cerveau que vous avez échoué, c’est un risque de se faire mal encore une fois. Votre cerveau va vous dicter de ne pas refaire une tentative. C’est le « à quoi bon ! » C’est non conscient et c’est humain.

De plus, votre cerveau, qui ne pèse que 2% du poids du corps, est de très loin le plus gros consommateur d’énergie. 20% de l’eau, du sucre et de l’oxygène que vous consommez nuits et jours sont consommés par le cerveau. Oui, même lorsque vos muscles sont au repos, quand vous dormez, votre cerveau fonctionne, il veille et consomme de l’énergie. Beaucoup d’énergie. Alors, il s’économise. Il y a 10 000 ans, alors que la nourriture n’était pas abondante, surtout le sucre, pourquoi aller dépenser de l’énergie pour une action qui est vouée à l’échec. Nous avons exactement le même cerveau aujourd’hui et donc exactement le même fonctionnement. C’est non conscient et c’est humain.

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Par contre, dites à votre cerveau qu’il y a une récompense au bout de l’action. C’est comme dire à votre cerveau de chasseur-cueilleur que dans cet arbre, les fruits sucrés sont abondants. Vous activez, ce que les neuroscientifiques appellent, le circuit de la récompense, avec un shoot de dopamine, un puissant neurotransmetteur qui aide le fonctionnement du cerveau. Dans les conditions d’un shoot de dopamine, votre cerveau va inhiber votre peur, il va être créatif, il va vous aider. C’est non conscient et c’est humain.

Autrement dit, vous parlez d’un échec à votre cerveau, il va vous plomber toutes vos tentatives. Vous lui dites que vous avez appris des tentatives passées et que vous vous rapprochez de l’objectif qui va déclencher un plaisir, alors là, votre cerveau va vous aider. C’est ce qu’on appelle de la préparation mentale. Les sportifs, comme d’autres coachés dans d’autres domaines, connaissent bien ce mécanisme simple et s’en servent. C’est ce qui fait la différence entre un winner et un looser.

J’ai l’habitude de dire qu’il suffit de reprendre son cerveau en mode manuel. Plutôt que de parler d’échec, montrez à votre cerveau que vous avez réalisé une tentative infructueuse qui constitue un apprentissage bénéfique pour converger vers votre objectif qui se rapproche, de fait, et qui vous procurera un plaisir intense. Vous verrez que ça change tout dans la tête.

Quand on connait le fonctionnement de son cerveau, c’est plus simple. Ça vous dirait de tester ce mécanisme pour l’atteinte de votre objectif ? Contactez-moi.