Nous sommes au mois de juin, vous terminez vos études. Diplôme en poche, vous allez passer vos premiers entretiens d’embauche pour votre premier job. À l’école, on vous a formé pour votre diplôme. Vous a-t-on formé pour les entretiens d’embauche ? Certainement pas. Quand on n’est pas préparé, c’est logique, on manque de confiance en soi et on éprouve de la peur à cette idée. En disant « je stresse à l’idée de… » on stresse davantage et on entre dans une spirale infernale.
Et même si vous vous êtes préparé, durant l’entretien et devant la personne qui vous questionne, face à l’enjeu, vous ne trouvez plus vos mots. Vous perdez vos moyens. En sortant de l’entretien, vous vous dites « comment se fait-il que je n’ai pas pu répondre, maintenant à froid, j’ai la réponse ? » Est-ce normal ? Serait-ce un manque de confiance en vous ? Ou autre chose ?

Que se passe-t-il en réalité quand vous stressez ? Tout dépend de votre perception de la situation à venir et non de la réalité de la situation que vous allez vivre. Votre cerveau va alors réagir en fonction de cette perception, puis provoquer des réactions physiologiques, et non psychologiques, et des comportements qui sont prévisibles. C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.
La représentation de la situation à venir que vous proposez à votre cerveau
Tout d’abord, quelle représentation vous faites-vous de la personne que vous allez rencontrer ? Si vous considérez qu’elle a un statut social plus élevé, inconsciemment, vous faites preuve de soumission. Par la perception d’un danger potentiel, instinctivement ou émotionnellement, vous vous comportez comme votre éducation et votre expérience vous ont pré-formaté. Vous avez construit des mécanismes de protection et c’est bien normal. Dans ce cas, vous prévoyez alors une relation de dominant à dominé. Vous appelez cela un manque de confiance en vous, c’est en réalité un réflexe issu de votre cerveau reptilien ou une émotion consécutive à votre propre perception, issue de votre cerveau limbique. Votre corps sécrète alors des hormones adaptées à votre perception, qui vont accélérer le rythme cardiaque, augmenter la pression sanguine. Le corps se prépare donc à affronter la situation pour être en mesure de faire face, voir de chercher une échappatoire. Vous auriez à affronter un lion dans une cage, votre corps réagirait de la même manière. Dans ces conditions d’instinct de survie ou d’émotion intense, impossible de raisonner sereinement. Si la réponse de votre corps est surdimensionnée, c’est que votre perception l’est tout autant. Vous vous soumettez et vous vous battez contre vous. Dans ces conditions, l’issue de l’entretien ne fait aucun doute.
Vous avez programmé votre cerveau à une situation imaginaire, pas à un entretien d’embauche à réussir

Le fonctionnement du cerveau sous stress
Je vous invite à regarder cette vidéo spécifique sur les mécanismes du stress. Vous verrez que la partie du cerveau qui raisonne est totalement inhibée en stress.
Comprenez-vous pourquoi, sous stress, la réponse que vous connaissez n’est pas accessible ? C’est logique, sous stress, vous ne pouvez plus raisonner. En sortant de l’entretien, comme par enchantement, la réponse vient spontanément. L’amygdale n’agit plus sur le néocortex.
Oui, mais alors, comment faire pour contourner ce fonctionnement normal du cerveau sous stress ?
Et si vous utilisiez ces réactions physiologiques normales comme un atout ? Finalement, comme un judoka qui utilise la force de son adversaire ? Puisque votre premier adversaire, c’est vous et que maintenant, vous connaissez les phénomènes physiologiques, utilisez cette montée d’adrénaline comme une force qui va vous mettre en éveil de manière à être attentif aux questions et y répondre. Comme un tennisman qui, à l’affût en fond de cours, attend de pied ferme le service de son adversaire.
Si vous envisagez l’entretien d’embauche comme un challenge à relever plutôt qu’un combat perdu d’avance, le fonctionnement de votre cerveau va vous aider. Et même si vous n’êtes pas retenu, vous avez appris quelque chose. De quoi travailler pour améliorer et être mieux préparé la prochaine fois. Vous n’êtes plus dans la même logique. Votre cerveau n’est plus dans la même logique.
Quelle idée vous faites-vous de votre recruteur ?

Et cette personne qui conduit l’entretien, elle est là pour quoi faire ? Je mets de côté les pervers qui prennent un malin plaisir pour vous déstabiliser en entretien, cela doit exister. S’il ne vous retient pas, c’est une chance pour vous. Cette personne, est-elle là pour vous « démolir » ? Ou pour vous évaluer et faire un choix, prendre une décision ? Même si son statut social est plus élevé que le vôtre, le respect entre personnes adultes est réciproque. Vous avez au moins ça d’égal. Plutôt que dominant / dominé, adaptez votre positionnement adulte / adulte, la réaction physiologique de votre corps sera alors adaptée et non surdimensionnée. Donnez à cette personne les éléments pour vous évaluer. Soyez vous-même. Si vous jouez un rôle, vous serez peut-être embauché, mais vous allez vite déchanter.
Ne choisissez pas l’impasse, préparez-vous à la question que vous redoutez
Et pour finir, on entend souvent « Ah ! S’il me pose cette question, c’est foutu ! » Là encore, vous avez peur de cette question a priori, avec une réaction instinctive et émotionnelle assurée. C’est vous qui vous mettez la pression. Mais puisque vous y avez pensé, elle va très certainement être posée, cette question. C’est sûr même ! Et hop, vous êtes programmé pour une montée d’adrénaline durant l’entretien.

En montrant votre côté déstabilisé (alors que vous aviez prévu la situation, vous en convenez) l’issue de l’entretien ne fait aucun doute non plus. Raisonnons calmement. Vous redoutez cette question, parce que c’est votre point faible. Le candidat idéal qui n’a aucun point faible n’existe pas. Soyez franc avec votre interlocuteur. C’est une première qualité. La connaissance de ses points faibles, c’est une seconde qualité. Préparez votre réponse dans ce sens et contrebalancez avec vos forces. C’est une preuve d’intelligence, une troisième qualité.
Pour votre entretien d’embauche, pensez à votre préparation mentale
Alors, serait-ce un manque de confiance en vous ? Non ! Il s’agit plutôt de phénomènes normaux et prévisibles que votre cerveau néocortex, qui est le siège de l’analyse et du raisonnement, peut vous aider à gérer. Mais pour cela, il faut se préparer en amont, à froid.

Le coaching va vous permettre de prendre du recul sur ces situations. Et si vous avez besoin d’être accompagné pour vous préparer à des entretiens d’embauche, contactez-moi. J’apporterai une attention bienveillante à votre situation et adapterai les moyens pour atteindre votre objectif.