Et si la solution venait d’une autre vision du monde, d’un autre système de valeurs, d’un autre niveau de conscience ?

Depuis plusieurs semaines et mois, les politiques français que nous avons élus n’arrivent pas à se mettre d’accord sur l’élaboration d’un budget pour la France. Vous aurez remarqué que tout, absolument tout dépend du budget du pays ; les impôts, les recettes de l’État donc ; les prestations, les dépenses de l’État donc, et les règles du jeu pour que vivent les citoyens et les entreprises. Dans l’attente d’un budget, les citoyens dépensent le moins possible et épargnent. L’argent dort. L’État pense alors à le récupérer. Logique dans la logique actuelle de récupérer de l’argent par tous les moyens plutôt que d’imaginer économiser sur le train de vie de l’État et sa désorganisation. Les entreprises n’embauchent pas, licencient même, n’investissent pas, réduisent leur activité en prévision des mesures radicales, marxistes ou nationalistes, qui pourraient bien pleuvoir à partir de 2027.
Bref, nous sommes en proie à une frénésie d’État-providence qui nous paralyse et que les politiques entretiennent. Plus rien ne dépend de nous, citoyens, tout dépend de l’État-providence, par définition pour « veiller à la garantie de notre bonheur.«
Le modèle de la Spirale Dynamique pourrait-il nous éclairer sur ce qui a conduit à cette dépendance chronique et finalement paralysante plus qu’aidante ? Quelle pourrait être la perspective pour en sortir ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.
Comment nous sommes-nous rendus dépendants de l’État-providence ?
Depuis l’émergence de notre espèce Sapiens et jusqu’à -12 000 ans à peine, nous étions des chasseurs-cueilleurs. Pour survivre, nous nous sommes regroupés en tribus protectrices, pillées par des hordes sauvages sans foi ni loi. Il a fallu y mettre de l’ordre avec des lois divines destinées à s’appliquer à des empires. C’est à partir de là que l’État a commencé à devenir le centre de la satisfaction de nos besoins. Celles et ceux qui connaissent la Spirale Dynamique auront reconnu les 4 premiers niveaux de conscience par lesquels Sapiens s’est transcendé, décrits par ce modèle d’évolution de l’Humanité devenu un outil d’accompagnement du changement.
Avant l’ère de l’État-providence, la famille, les amis et l’entourage en général assuraient le prêt pour investir, protégeaient des accidents de la vie, subvenaient aux besoins dans un esprit d’entraide réciproque et aidaient les êtres chers à gérer le présent et à assurer l’avenir. L’esprit d’entreprendre existait grâce à cette entraide. Il y a encore des pays, en Afrique particulièrement, où l’État est absent. Les villages et les familles aident chaque membre de la tribu.
Où en est la France fin 2025 ?

En France, ce temps d’entraide intrafamiliale et entre citoyens est révolu ou réduit à sa plus simple expression. On exige tout de l’État. Alors que l’État français a de l’argent, puisque nous sommes le pays soumis au plus haut taux de prélèvements ; alors que la France dispose de compétences et de talents sous-exploités dans de nombreux domaines de pointe, l’électricité très bas carbone, l’aéronautique, le TGV, le spatial, la dissuasion nucléaire, la recherche médicale, les supercalculateurs comme Jean Zay etc. ; alors que les entreprises françaises ont la chance d’avoir une énergie électrique abondante à disposition des entreprises, sûre, pilotable, très bas carbone, qui « était » bon marché avant la modification du principe de calcul du Merit Order par la Commission européenne. Tous les jours, la production d’électricité très bas carbone est réduite par manque de consommation et d’activité économique. Bref, la France a la créativité et l’énergie sous cocon, comme bridée. Les Français et les entreprises attendent. Qu’attendent-ils au juste ? Un budget ! Alors que nous avons besoin de vision pour entreprendre. Nous aurions besoin d’un ou d’une visionnaire, plutôt ! Au moins un ou une !
Quelle vision nous proposent les politiques actuels pour sortir de l’ornière ?

Regardons d’abord ce que nous proposent les politiques français à l’Assemblée nationale. Comme solution miracle, soit faire payer « les riches » avec encore plus de taxes qui vont paralyser l’investissement productif, soit renvoyer les étrangers, les « pas comme nous » chez eux. D’autres imaginent même un versement de l’État à hauteur 1000€ tombés du ciel, à chaque enfant qui nait et qui n’a rien demandé. Non seulement on exige de l’État-providence d’assurer le vital, mais on lui demande de garantir notre fin de vie dès notre naissance. Bientôt, avec l’intelligence artificielle, des pans entiers de métiers n’existeront plus. L’ascenseur social par le travail n’existera plus. Il ne resterait donc plus que le revenu universel, versé parce que je suis né et parce que l’IA m’a pris mon travail. Un futur attrayant, n’est-ce pas ? Allons-nous nous réveiller de ce vilain cauchemar ?
L’impasse, une de plus

En résumé, l’État-providence est un pilier des sociétés européennes. Il nous a assuré la réduction des inégalités, la stabilité sociale, la croissance économique et la cohésion sociale. C’est là son principal mérite. Mais il a aussi un effet pervers. Il nous rend dépendant, nous privant de toute espèce d’initiative. Comme les oisillons au bord du nid qui attendent la becquée, nous attendons frénétiquement que les députés s’entendent pour nous donner de quoi vivre. Vous y ajoutez des politiques qui cherchent à imposer leurs idéologies marxistes ou nationalistes qui ont ruiné le XXᵉ siècle et nous sommes dans l’impasse. Depuis l’émergence de Sapiens, c’est la 5ème impasse que nous vivons. Un classique. Si c’est un classique, c’est qu’il y a des solutions.
Que nous dit la Spirale Dynamique quand nous sommes dans l’impasse ?

La Spirale Dynamique nous apprend que les 6 premiers niveaux d’existence traversés par l’Humanité nous ont tous libérés de l’impasse, mais ils nous ont tous amenés à une autre impasse. C’est donc qu’ils ont tous, en eux et en même temps, le meilleur et le pire. Les pires aspects de chaque niveau de conscience s’affrontent dans des croisades sans fin, menant à l’impasse. Alors qu’il suffirait de « n’intégrer que le meilleur de tous les contraires, dans une tension créative » pour en sortir. Pour cela, chacun des contraires doit reconnaître que dans son pire ennemi, il y a du meilleur à prendre. Pas simple, je vous l’accorde, mais c’est le début de la sagesse. Tout n’est pas blanc ou noir. Tout est blanc et noir en même temps. Voir le monde de cette manière exige d’avoir accompli « le saut majeur de conscience.«
Vers quel type d’État-providence devons-nous nous diriger ?

Voir le monde avec une paire de lunettes JAUNE permettrait d’avoir une vision systémique et intégratrice. Elle pourrait prendre cette forme :
- Prendre le meilleur du marxisme : le JAUNE retient du marxisme son idéal d’émancipation collective. La justice sociale et la fin de l’exploitation ne sont pas des utopies, mais des horizons à atteindre par des moyens démocratiques et innovants. Il en rejette cependant les dérives autoritaires, préférant des solutions collaboratives, coopératives, sociales et solidaires où chacun est acteur de son destin. Le JAUNE y voit une invitation à repenser les inégalités structurelles, sans tomber dans le piège d’un conflit de classes stérile ; sans s’enliser dans la révolution permanente, source d’affrontements, tout aussi permanents.
- Prendre le meilleur du capitalisme et du libéralisme : le JAUNE reconnaît au capitalisme et au libéralisme leur pouvoir de création de valeur par l’innovation, l’entrepreneuriat et la liberté économique comme des moteurs essentiels de progrès. Mais il en dépasse les excès des inégalités et de la vision court-termiste financière. Le JAUNE promeut un capitalisme conscient où la richesse créée est aussi réinvestie dans le bien commun. C’est un projet de société équilibré, où l’ascenseur social fonctionne grâce à l’éducation, la formation continue, et des mécanismes de redistribution intelligents.
- Prendre le meilleur de l’écologisme : l’écologisme apporte au JAUNE l’urgence vitale du respect des limites planétaires et l’innovation verte pour le respect de la nature. Mais là où certains courants prônent un retour en arrière, la décroissance et un rejet de la technologie, le JAUNE mise sur l’éco-modernisme alliant science, progrès technique et harmonie avec la nature. Le JAUNE refuse l’opposition entre croissance et écologie. Il cherche à réinventer la prospérité.
- Prendre le meilleur du nationalisme : le nationalisme, dans sa version JAUNE, n’est ni un repli identitaire ni un culte du passé, mais une fierté créative. Il s’agit de trier dans son histoire ce qui libère les talents et d’écarter ce qui enferme. Par exemple, la France peut célébrer son patrimoine gastronomique ou scientifique non pour s’isoler, mais pour l’offrir au monde. Le JAUNE transforme ainsi le nationalisme en patriotisme ouvert, où l’enracinement nourrit l’universel. Comme le suggérait Albert Camus, « Ma patrie, c’est la langue française. » Mais c’est une langue qui dialogue avec toutes les autres.
- Prendre le meilleur du wokisme : le JAUNE salue dans le wokisme sa vigilance contre les discriminations et les oppressions systémiques, racisme et sexisme notamment. C’est un appel à une société plus inclusive. Mais il en critique notamment les dérives violentes. En son temps, Gandhi avait montré la voie. Le JAUNE rejette la fragmentation identitaire et la vision binaire, oppresseurs / opprimés. Le JAUNE promeut une diversité unissante où les différences sont reconnues sans devenir des murs. Avec l’aide de Don Beck(*), Nelson Mandela s’est inspiré des principes de la Spirale Dynamique pour sortir de l’apartheid. Il a promu la réconciliation fondée sur la vérité et le pardon, non pas la culpabilisation ou l’effacement des conflits. Le JAUNE applique cette logique au quotidien. Savoir écouter les minorités, c’est déconstruire ses propres biais en refusant de réduire les individus à leur identité.
- (*) Don Beck, disciple de Clare Grave, à l’initiative de la Spirale Dynamique qui a repris la suite de ses travaux
- Prendre le meilleur des religions en « isme » : pour le JAUNE, les religions ne sont ni des dogmes à suivre aveuglément, ni des reliques du passé, mais des réservoirs de sagesse humaniste. Il en retient les commandements universels comme fondements d’une éthique laïque et planétaire, « tu ne tueras point » et « tu ne voleras point. » Le JAUNE dépasse les conflits interreligieux en cherchant ce qui unit l’Humanité, la compassion (le bouddhisme), la justice (le judaïsme), l’humilité (le christianisme) et la recherche de connaissance (l’islam). Comme le disait le Dalaï-Lama « Ma religion, c’est la bonté. »
- Etc. Etc.
Conclusion
Après ce dernier paragraphe, je sens le lecteur perplexe… Imaginez un marxiste reconnaître des vertus au capitalisme et un nationaliste trouver du meilleur dans le wokisme ! Se hisser au niveau de Gandhi, de Nelson Mandela et du Dalaï-Lama, c’est « un saut majeur de conscience. » Assurément, ce sont des êtres humains de cette trempe qui constituent des visionnaires et précurseurs d’un nouveau niveau de conscience JAUNE qui nous fera sortir de l’impasse.
Les députés feraient bien de s’en inspirer. Les candidats à la future élection présidentielle, aussi, pour libérer les énergies qui dorment et pour les utiliser non pas dans un combat stérile, mais pour la prospérité. Pour 2027, il faudrait qu’émerge du chaos un Gandhi, un Nelson Mandela, un Dalaï-Lama. S’il n’émerge pas, c’est que la crise n’est pas suffisamment profonde et vitale. Continuons à intensifier les conséquences de la crise, ce sont les conditions requises pour qu’émerge un leader qui nous aidera à accomplir « le saut majeur de conscience. » J’explique tout cela dans mon livre.
