J’aurais pu titrer cet article « Quand on a oublié les erreurs du passé et qu’on les réédite, l’avenir est tout tracé. »

Cette fois, un article à connotation politique au premier abord, mais qui illustre la conclusion de mon livre « comprendre la Spirale Dynamique pour mieux l’utiliser » à savoir, laisser de côté le pire des extrémismes qui se terminent en « isme« (*) pour ne garder que le meilleur. C’est la clé de l’évolution de l’Humanité proposée par la Spirale Dynamique dont Clare Graves est le précurseur.

(*) Les extrémismes en « isme » : colonialisme, capitalisme, mondialisme, marxisme, internationalisme, nationalisme, communautarisme, impérialisme, écologisme, wokisme, racisme, sexisme, féminisme, pour ne citer que ceux-là, sans compter les « ismes » religieux.

Avec l’investiture de Donald Trump, sonne le début du partage du monde par les impérialistes de tous poils. L’impérialisme(*) colonial européen a ruiné le XIXe siècle. L’impérialisme marxiste et nationaliste a ruiné le XXe siècle. On vient de finir le premier quart de siècle du XXIe et on recommence. Sapiens a une mémoire de poisson rouge. Et en France, en s’alignant sur la tendance mondiale, l’extrême gauche marxiste et l’extrême droite nationaliste se battent pour la prise du pouvoir à l’Assemblée nationale.

(*) L’impérialisme désigne un processus de contrôle ou de domination d’une entité sur d’autres populations ou territoires.

Dans cet article, je vais vous rafraîchir la mémoire avec les dates clés de l’Humanité du XXe siècle. Le scénario va-t-il se répéter ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

Le XIXe siècle et le début XXe furent l’apogée du colonialisme européen, avec la planète à 40 % colonisée par quelques pays européens. Après 1918, une nation fût privée de son empire colonial, après la Première Guerre mondiale, l’Allemagne. D’où, le besoin d’un espace vital du national-socialisme, notez le « isme », issu du traité « de paix. » Le 23 août 1939, le besoin d’expansionnisme allemand et la soif d’impérialisme soviétique donne lieu à un accord de non-agression entre Hitler et Staline, le temps que chacun s’octroie le droit de se partager l’Europe.

Une fois le partage fait, évidemment, les deux impérialismes antagonistes ont abouti à un affrontement direct, avec le lancement de la campagne de Russie par l’Allemagne Nazie, nommée opération « Barbarossa » en juin 1941.

Le 4 février 1945, lors de la conférence de Yalta, les États-Unis, la Russie et le Royaume-Uni se réunissent pour définir une stratégie commune. Il s’agit d’en finir avec la Seconde Guerre mondiale, régler le sort de l’Europe et garantir la stabilité du nouvel ordre mondial. Bref, l’objectif est de se partager non seulement l’Europe, mais maintenant le monde. Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitule. Les 6 et 9 août 1945, les États-Unis larguent les 2 premières bombes nucléaires de l’Histoire sur Hiroshima et Nagasaki. Le 2 septembre 1945, le Japon capitule. La Chine récupère l’île de Taïwan auparavant perdue au profit du Japon en 1895. L’Organisation des Nations Unies est instituée le 24 octobre 1945. Après 1945, le monde se divise en deux camps, les pays de l’Est sous l’influence de l’URSS et les pays de l’Ouest sous l’influence des États-Unis. Le 10 janvier 1946, la première session des Nations Unies se tient. Le 29 novembre 1947, l’ONU vote pour le partage de la Palestine. Le 14 mai 1948, l’État d’Israël est proclamé. Le 4 avril 1949, la signature du Traité de l’Atlantique Nord pose officiellement les fondements de l’OTAN.

Après le partage du monde, c’est le début de la guerre froide entre deux impérialismes antagonistes, les États-Unis et l’URSS.

Le 1er octobre 1949, la république populaire de Chine est proclamée par Mao. En décembre 1949, les nationalistes chinois fuient à Taïwan. La Chine communiste perd Taïwan. Le 25 juin 1950, commence la guerre de Corée avec la confrontation des 2 blocs. Le 13 août 1961, le bloc de l’Est construit le mur de Berlin. Le 16 octobre 1962, c’est l’apogée de la crise des missiles de Cuba. L’ordre est donné par l’URSS d’envoyer une torpille nucléaire sur les États-Unis. Vassili Aleksandrovitch Arkhipov, l’officier sous-marinier soviétique, le doigt sur le bouton rouge, s’y opposa. Le 3 juillet 1979, Jimmy Carter intervient dans la politique afghane. Il signe une directive pour aider les islamistes opposés au régime communiste afghan. En décembre 1979, l’URSS déclenche une intervention armée en Afghanistan pour y maintenir un régime communiste. Le 9 novembre 1989, c’est la chute du mur de Berlin. Le 26 décembre 1991, l’URSS est dissoute.

Le 20 janvier 2025, on est donc revenu au 4 février 1945. Le scénario est le suivant. On arrête les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient. On se partage de nouveau le monde. Et une fois qu’on s’est partagé le monde, on recommence les guerres. C’est sans fin. C’est le constat qu’a fait Clare Graves qui, en décrivant l’enchaînement des niveaux d’existence de Sapiens depuis sa révolution cognitive dans ce qui deviendra la Spirale Dynamique, a indiqué qu’il fallait en finir avec ce premier cycle d’évolution qui n’amène qu’aux confrontations des différentes visions du monde, en s’appuyant sur des « ismes.« 

L’article de Clare Graves paru en 1974 sur The Futurist, qui parle de « saut majeur de conscience » pour en finir avec le premier cycle d’évolution de Sapiens et avec les combats sans fin.

Qu’adviendra-t-il, une fois que les grandes puissances se seront partagées le monde ? On a déjà vu le film. Seuls les acteurs ont changé, mais le scénario est le même sur fond d’impérialismes antagonistes.

Y aura-t-il un autre Vassili Aleksandrovitch Arkhipov pour ne pas appuyer sur le bouton rouge ? Parce que contrairement au 16 octobre 1962, cette fois-ci, se déclencherait alors une réaction en chaîne. En 10 minutes à peine, le sort de l’Humanité, de la biodiversité et de la planète serait scellé. Comme après la météorite qui a mis fin aux dinosaures, on repartirait de zéro. Ce serait peut-être la solution.

Les extrémismes de gauche, marxistes, et de droite, nationalistes, portent en eux le pire. Le colonialisme, l’impérialisme et l’internationalisme sont leur point commun tout en prônant une dictature du prolétariat ou une dictature tout court pour parvenir à la terre promise et au paradis. À bien y regarder, ils portent en eux aussi, et en même temps, le meilleur. Le partage équitable des richesses, plutôt que le combat pour les acquérir, et la reconnaissance des spécificités des différents états comme une richesse de l’Humanité, plutôt que le combat pour imposer sa spécificité. Et si, pour la poursuite de l’évolution de l’Humanité, on ne prenait « en même temps que le meilleur de tous les contraires dans une tension créative » ? Commençons par l’Assemblée nationale en France.