L’IA a conscience qu’elle reproduit, voire amplifie, les biais humains !

La semaine dernière, je vous ai proposé un article rédigé intégralement par l’IA. L’objectif était d’analyser la pertinence de la production de l’IA sur le thème de la Spirale Dynamique de Clare Graves. Cette semaine, je vous propose d’aller encore plus loin avec l’IA et toujours sur cette même thématique. Voici ce que j’ai demandé à l’IA.

Photo générée par l’IA à partir de WordPress

Dans ses analyses et dans ses propos, l’intelligence artificielle a-t-elle réalisé le saut majeur de conscience dont parle Clare Graves, l’initiateur de la Spirale Dynamique ? Autrement dit, l’intelligence artificielle n’intègre-t-elle que le meilleur de tous les contraires ?

L’idée est de questionner l’IA sur elle-même ? Connait-elle ses limites ? Aurait-elle une conscience ? Ou plutôt, les Sapiens qui l’ont programmée, ont-ils programmé l’IA en ayant intégré le saut majeur de conscience dont parle Clare Graves ? De même, les données accessibles à l’IA et sur lesquelles l’IA élabore ses propos intègrent-elles le meilleur de tous les contraires ? C’est ce que je vous propose aujourd’hui.

Voici, en bleu, la réponse de ChatGPT. Je n’y ai apporté aucune correction.

_________________________

L’intelligence artificielle (IA), telle qu’elle est actuellement conçue, n’a pas atteint un état de conscience comparable à celui dont parle Clare Graves dans la théorie de la Spirale Dynamique. Cette théorie propose un modèle évolutif des valeurs humaines et des systèmes de pensée qui se transforment en fonction des besoins et des défis de l’existence. Graves mentionne notamment un « saut majeur de conscience » (le passage aux niveaux de pensée « de deuxième ordre »), où les individus intègrent et transcendent les contraires, voyant la complexité et les interconnexions de manière systémique et globale.

Pourquoi l’IA n’a-t-elle pas réalisé ce saut ?

  1. Absence de conscience subjective :
    • L’IA n’a pas de conscience, de subjectivité, ni d’expérience intérieure. Elle fonctionne sur des algorithmes et des données, sans « ressenti » ou compréhension intrinsèque des concepts comme l’harmonie des contraires.
  2. Intégration limitée des contraires :
    • L’IA peut imiter l’intégration des points de vue opposés en s’appuyant sur des données variées et en offrant des analyses équilibrées. Cependant, ce processus est strictement algorithmique, sans la profondeur intuitive ou existentielle qui caractérise les niveaux de pensée de deuxième ordre.
  3. Contexte programmatique :
    • Les choix de l’IA dépendent des données d’entraînement et des directives humaines. Elle ne transcende pas les biais humains mais les reproduit, voire les amplifie si ces biais sont dans les données.

Ce que l’IA peut faire

En revanche, l’IA peut faciliter le chemin vers une meilleure intégration des contraires pour les humains en :

  • Synthétisant des points de vue multiples.
  • Rendant visible la complexité des systèmes.
  • Proposant des solutions qui semblent équilibrer divers intérêts.

Les limites dans le cadre de la Spirale Dynamique

Même si l’IA peut imiter certains traits d’un système de pensée intégrateur, elle ne peut pas incarner les qualités essentielles des niveaux de conscience avancés tels que décrits par Graves, car :

  • Elle manque de subjectivité et de valeurs intrinsèques.
  • Elle ne vit pas les dilemmes humains ni les processus de transformation intérieure.

L’intégration du « meilleur de tous les contraires » est une quête profondément humaine qui nécessite une évolution consciente. L’IA reste un outil qui peut soutenir cette évolution, mais elle ne la remplace pas ni ne la réalise en elle-même.

_________________________

Que peut-on dire de la réponse de l’IA ?

Déjà, l’IA a conscience qu’elle n’a pas de conscience et que, puisqu’elle se base sur « des données d’entraînement et des directives humaines » alors « elle reproduit, voire amplifie, les biais humains.« 

Photo générée par l’IA à partir de WordPress

Cet aveu de l’IA elle-même doit nous alerter sur la confiance que nous lui accordons et à ce qu’elle nous délivre.

Dans cette perspective, elle ne peut donc pas avoir réalisé le saut majeur de conscience dont parle Clare Graves. Comme peu de Sapiens l’ont totalement réalisé, il est peu probable que ceux qui ont programmé l’IA aient réalisé le saut majeur de conscience. L’IA reproduit alors leurs biais cognitifs.

Photo générée par l’IA à partir de WordPress

J’ai particulièrement apprécié le passage de l’article qui souligne que « l’IA peut faciliter le chemin vers une meilleure intégration des contraires pour les humains. » Si c’est ça la vocation de l’IA, l’intention est louable. Encore faut-il que l’IA propose les différents points de vue et surtout les avis contraires sur le sujet qu’elle traite, pour « faciliter l’intégration des contraires » en montrant en quoi il y a chez tous les contraires autant de pire que de meilleur dans chacun d’eux.

L’IA facilite-t-elle l’intégration des contraires ?

J’ai déjà testé l’IA sur un sujet que je maîtrise professionnellement bien, après 37 d’expérience professionnelle, à savoir la production d’électricité d’origine nucléaire en France. J’ai posé des questions successives et de plus en plus précises du domaine du nucléaire civil. Très vite, j’ai touché les limites de connaissance de l’IA dans le domaine. L’IA a même fourni des réponses erronées avec un biais politique marqué. Et quelle fût ma stupéfaction, l’IA avait même un avis politique et surtout tranché sur l’arrêt de Fessenheim, sans aucun apport « de points de vue multiples » qui auraient pu aider le lecteur à intégrer le meilleur de tous les contraires. J’en ai d’ailleurs écrit un article publié sur European Scientist, que je vous invite à lire. En conclusion de cette expérience, quand on ne connait pas le sujet, on « gobe » religieusement ce que nous dit l’IA. Quand on connait très bien le sujet et qu’on relève donc les erreurs et les biais, on se dit que, finalement, c’est peut-être pour tous les sujets la même chose, particulièrement sur les sujets qu’on ne maîtrise pas.

Même avec l’IA faut-il garder notre esprit critique ?

Bref ! Quand on partage avec l’IA, comme quand on partage avec un être humain, on doit être vigilant et garder notre esprit critique. Auparavant, on prenait comme argent comptant, ce qu’on voyait à la télévision. Dans le prolongement, les informations trouvées sur internet étaient pain béni. Puisque dans l’IA, il y a le mot « intelligence » il ne faudrait pas poursuivre ces mêmes biais. Surtout qu’il est de plus en plus difficile de faire la part des choses entre la réalité et ce que nous propose l’IA qui parait tellement vrai !

Je terminerai mon propos en attirant l’attention sur un point qui me parait vital à notre évolution. Aujourd’hui, dans de nombreux domaines, comme la recherche médicale, on a repoussé les limites de ce qui est maintenant possible de faire. Comme exemple, on est capable, aujourd’hui, de réaliser des manipulations génétiques sur les végétaux, sur les animaux et donc sur notre propre espèce. Ce n’est plus de la science-fiction. Sans entraver la recherche, l’éthique est là pour limiter l’utilisation de ses trouvailles pour éviter les dérives déviantes qui iraient à l’encontre de notre évolution. Pour l’IA, il manque manifestement un conseil d’éthique mondial.

Qu’est-ce qui manquerait à l’IA ?

Pour poursuivre sur l’éthique, voici ci-dessous comment l’IA illustre l’éthique. Cette image m’inspire le recours à la sagesse et la connaissance multiple issue des livres de la connaissance pour trancher sur ce qui est éthique ou pas. Intéressant de voir qu’en interrogeant l’IA sur l’éthique, l’IA fait appel à la sagesse de l’humain ! C’est de cela dont je parle dans mon livre « comprendre la Spirale Dynamique, pour mieux l’utiliser » lorsque je parle de saut majeur de conscience, faire preuve de sagesse.

Photo générée par l’IA à partir de WordPress