Suivant comment je félicite, je rends autonome ou pas

Que je sois parent, professeur, manager, coach, accompagnant, lorsque j’accompagne quelqu’un je souhaite l’encourager de manière à positiver ce qu’il réalise, pour créer les conditions de sa persévérance à poursuivre et à progresser. C’est l’intention. N’y aurait-il que des avantages ? « Evidemment ! Puisque je positive, il ne peut y avoir que des avantages ! » On peut dire ça comme ça, mais suivant comment je m’y prends pour positiver, il pourrait y avoir un biais sur la construction de sa « confiance en lui. » Positiver oui bien sûr, mais pas n’importe comment. Alors sur quoi positiver ? Quels seraient les mots, LE verbe plutôt, qu’il faudrait utiliser pour rendre efficaces nos encouragements sur le long terme ? Même lorsque je ne serai plus là pour positiver, comment favoriser l’autonomie de celle ou celui que j’accompagne ? C’est ce que je vous propose de voir aujourd’hui.

A priori, il y a deux manières de positiver. Je vais vous citer les phrases que l’on pourrait dire à son enfant suivant ces deux manières, à vous de ressentir les effets que procurent ces encouragements.

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Photo de YesManPro sur Pexels.com

La première manière de positiver

« Ton dessin est magnifique », « Tu es bien habillé(e) », « Tu es beau (belle) », « Je suis fier(e) de toi », « Tu es un(e) bon(ne) élève », « Très bon travail, bravo ! »

La seconde manière de positiver

« Tu as fait ça tout(e) seul(e) ? Bravo ! », « Tu vois, tu as été capable de t’habiller. C’est bien ! », « Tu as choisi de belles couleurs ! Bravo ! », « C’était pourtant difficile à faire, tu y es arrivé(e). Bien ! », « Ce que tu as fait, me donne confiance. », « Tes résultats prouvent tes capacités ! »

Il y a un point commun à chacune des manières de positiver. J’ai utilisé le verbe « ÊTRE » dans le premier type de phrases et plutôt le verbe « FAIRE » dans le second.

La première manière de positiver a tendance à flatter ce que votre enfant EST mais dans VOTRE regard. Il va alors se construire une représentation de son existence. Il existe parce qu’il EST ou par ce qu’il EST dans le regard des autres. Il y a plusieurs inconvénients majeurs. D’abord, votre enfant peut en déduire que pour être récompensé, il faut que le résultat soit bien mais dans le cadre de référence des autres. Cette idée bride la créativité et favorise la quête de perfection encadrée pour être aimé des autres. On favorise ensuite la dépendance de celui qu’on encourage vis-à-vis de celui qui flatte. Le jour où vous n’êtes plus là pour l’encourager, votre enfant recherchera les compliments chez d’autres, amis, pairs, managers, ou autre. Si les autres manquent cruellement d’empathie, votre enfant sera en manque de reconnaissance. S’en suivra ce qu’on appelle couramment « un manque de confiance en soi. » Alors qu’il s’agit en réalité, d’un « manque d’estime de soi » c’est à dire un manque de valeur évaluée dans la perception du regard des autres. Imaginez ce que provoquerait une carence psychologique de ce type ! Pour finir, l’enfant peut en déduire que la finalité est le résultat, alors que la finalité peut être aussi le progrès continu de sa manière de faire, j’y viens.

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Photo de Matheus Bertelli sur Pexels.com

La seconde manière de positiver est centrée sur la manière d’avoir atteint le résultat, plutôt que le résultat lui-même. Dans ce cas, j’ai utilisé le verbe « FAIRE » qui renvoie aux capacités mises en oeuvre pour atteindre le résultat. On évite de centrer le compliment sur le seul résultat. La qualité du résultat importe peu, le jugement porte beaucoup plus sur la progression constatée. Il y a plusieurs avantages majeurs. En étant centré sur la manière d’avoir fait, on invite à l’enfant à se réinterroger sur sa pratique. On encourage ainsi sa capacité d’auto-réflexion de l’amélioration de sa pratique. Puisqu’on fait appel aux capacités et au verbe « FAIRE » , on favorise sa propre prise de conscience de la « confiance en lui. » L’enfant se construit alors sur ce qu’il fait et comment il le fait. On favorise aussi sa propre prise de conscience de sa propre valeur. Il se construit alors sa propre estime de soi, sans dépendance aux autres, puisque c’est lui qui a fait. Lorsque les autres n’auront pas l’empathie suffisante, son auto-empathie et sa propre confiance compenseront le manque d’encouragement des autres. Cette manière d’encourager favorise l’autonomie de celle ou celui que j’accompagne.

Photo de Julia M Cameron sur Pexels.com

J’ai pris l’exemple des encouragements d’un parent à son enfant. Mais c’est identique s’il s’agit d’un professeur vis-à-vis d’un élève, du manager vis-à-vis d’un collaborateur, d’un coach vis-à-vis d’un coaché. Si vous prenez conscience que ceux que vous accompagnez ne sont pas autonomes, nous pouvons ensemble analyser comment vous vous y prenez pour les encourager, pour les encadrer, pour animer leur croissance. Ensemble, nous pourrions trouver les moyens de les rendre autonomes. Contactez-moi

PS : Albert Einstein disait « Nous passons 15 ans à l’école et pas une fois on ne nous apprend la confiance en soi, la passion et l’amour qui sont les fondements de la vie.  » Lorsque vous consulterez le carnet d’appréciations de votre enfant, repérez ce qui favorise sa confiance en lui et son autonomie, dans les écrits des professeurs… Ecoutez-vous, parents, dans votre manière de l’encourager. L’amélioration de la confiance en soi de ceux qu’on accompagne commencerait-elle par une analyse de sa propre pratique d’accompagnement et d’éducation ? A minima, ça mériterait réflexion. Non ? J’ai souvent dit qu’avant d’éduquer les enfants, il faudrait commencer par former les parents et les professeurs à faire grandir les autres…

Photo de Max Fischer sur Pexels.com

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